8.3.2. Des auteurs
ayant travaillé sur la pisciculture et le développement
rural
Ø Deceuninck (1982), dans son ouvrage
Etudes nationales pour le développement de l'aquaculture en Afrique a
démontré le lien entre la pisciculture et le développement
rural en République Centrafricaine. La pisciculture y a
été introduite dans les années 1952 et a connu son
apogée vers les années 1958 avec 12000 à 20000
étangs appartenant à des pisciculteurs ruraux. Selon cet auteur,
le Projet régional PNUD/FAO (1968-1978) mis en oeuvre, avec pour
objectif la formation et la recherche piscicole, a permis d'améliorer
les conditions de vie des populations en poussant la production de 1-2 T/ha/an
à 4-10 T/ha/an. La pisciculture fait désormais partie de la vie
socio-économique des communautés rurales Centrafricaines. Cet
impact est le résultat d'une action de la vulgarisation dans le milieu
rural pendant de nombreuses années et sa pénétration
connaît encore un progrès constant. Par ailleurs, Deceuninck
ajoute que des pisciculteurs de plus en plus jeunes se lancent dans la
pisciculture, assurant ainsi la pérennité de cette
activité. Etant surtout une « affaire d'homme », une
étude sociologique est actuellement en cours dans les alentours de
Bangui pour voir comment le phénomène est perçu par les
femmes.
Ø Au Sénégal, Papa Samba
Diouf (1990) relève que la pisciculture artisanale de petite
production marchande, intégrée aux systèmes de production
agricole existants (comme celle pratiquée à Fokoué), est
celle qui correspond le mieux aux communautés rurales. Elle a l'avantage
de fournir aux paysans des revenus supplémentaires et de ne pas demander
des investissements très lourds.
Ø Les travaux de Haling, Ben
Yami et Lisac (1977) sur la pisciculture gabonaise
mentionnent que celle-ci est utile pour tenter de remédier aux carences
en protéines animales dans l'alimentation des populations rurales. Pour
ces auteurs, la contribution de la pisciculture au développement rural
passerait par une relance de cette activité, comme d'améliorer la
production alimentaire de la population, particulièrement en milieu
rural où le déficit en protéines animales est
inquiétant.
Ainsi, des trois cas d'expérimentations piscicoles
évoqués ci-dessus, il apparait que, malgré quelques
obstacles, la pisciculture constitue un atout pour développement de
communauté rurale, à travers la production et la
commercialisation du poisson.
Il existe d'autres cas, qu'il n'est pas nécessaire
d'évoquer ici car, notre objectif était simplement de montrer que
les expériences d'implantation de la pisciculture ont été
tentées ailleurs et qu'elles ont attiré l'attention des sciences
de l'Homme. Rappelons le encore, notre souci dans cette partie du travail
était d'abord de démontrer que l'introduction de la pisciculture
au Cameroun en général et dans l'arrondissement de Fokoué
en particulier n'est pas une exclusivité en Afrique subsaharienne.
Ensuite, il était question de mettre en évidence le point de vue
de certains auteurs, sur le lien entre la pisciculture et le
développement rural car, cela pourrait aider à éclairer
davantage notre problématique. Sous un autre angle, la pisciculture dans
l'arrondissement de Fokoué est une innovation, ce qui nous amène
également à faire le point sur ce concept.
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