8.3. La revue de littérature
8.3.1. Les travaux
menés sur la pisciculture et le poisson au Cameroun
Ø D'entrée de jeux, précisons que la
seule étude menée sur le poisson d'eau douce au Cameroun est
celle des stratégies de commercialisation du poisson d'eau douce
frais sur le marché de Yaoundé, réalisée par
Soua Mboo Nelly Nicaise et James Gockowski
(2004) de l'International Institute of Tropical Agriculture (IITA). Elle
s'insère dans le cadre des activités de recherche PCP Grand sud
2004. Dans cette étude, les auteurs avaient pour objectif de
déterminer la structure du marché, identifier les principaux
acteurs impliqués et établir les relations entre acteurs tout en
dégageant les principaux atouts et contraintes de l'activité. Il
en ressortait alors que, le poisson, denrée hautement périssable
est donc disponible sur le marché mort et/ou vivant en fonction des
espèces (tilapia, 'kanga'' et silure). Toutefois la saisonnalité
du produit induit des hausses et des baisses de prix sur le marché.
Cette étude montre également la prépondérance des
femmes dans la vente du poisson (contrairement à fokoué) et leur
habilité à s'adapter à un circuit de commercialisation
avec des moyens relativement modestes alors que les hommes se retrouvent
essentiel en amont du processus. La délimitation de ce travail dans un
champ strictement économique confère à notre étude
une certaine originalité, car nous nous intéressons plutôt
aux aspects socio-anthropologiques de la consommation du poisson d'eau douce
élevé.
Ø Grosse (2009), Economiste,
enseignant-chercheur, de l'Ecole supérieure d'agro développement
international, a conduit une étude intitulée La place du
poisson dans la consommation alimentaire des villageois des régions
Centre et Ouest du Cameroun. En montrant que le poisson est
très présent dans les habitudes alimentaires des villageois des
zones d'intervention du PVCOC (Projet pour une Pisciculture Villageoise
rentable dans les Régions Centre et Ouest du Cameroun) et qu'il
apparaît clairement comme la principale source protéique animale,
cette étude a mesuré la consommation de poissons et la
participation de celle-ci à l'apport protéique animale des
villageois des zones concernées. L'analyse des enquêtes
réalisées auprès des villageois des zones d'intervention
du PVCOC en régions Centre et Ouest du Cameroun a fait clairement
apparaître le rôle clé du poisson dans leur alimentation. En
effet, il participe à 52% des repas au Centre et 80% à l'Ouest.
Les dépenses hebdomadaires en poisson atteignent 2491 FCFA au Centre et
2089 FCFA à l'Ouest. Ces dépenses représentent une
consommation annuelle de poisson frais par personne comprise entre 34 et 37
kg.
Le développement et la vulgarisation de la pisciculture
offre des possibilités de lutter contre la pauvreté et
conjointement d'améliorer la nutrition des populations rurales. Ainsi,
les efforts fournis dans ce sens, tel que nous l'avons observé dans
l'arrondissement de Fokoué, ont été
expérimentés sous d'autres cieux. Il s'agit donc maintenant
d'avoir un bref aperçu de quelques expériences piscicoles
similaires et particulièrement intéressantes, qui ont eu lieu
dans d'autres univers culturels.
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