2) Émergence du développement durable et
définition
a) Notre avenir commun, 1987
Le terme de développement durable associé
à l'environnement est utilisé pour la première fois dans
une publication de l'International Union for the Conservation of Nature
intitulé World Conservation Strategy mais eut un impact
très limité dans l'opinion publique.
Il s'agit d'un concept qui vient non pas des
environnementalistes ou écologistes mais d'hommes politiques soucieux de
réconcilier croissance économique et enjeux environnementaux.
Voyons à présent en détail la naissance du concept et ses
enjeux.
C'est en 1987, dans le rapport de la Commission Brundtland
intitulé Notre avenir commun qu'apparaît la notion de
développement durable telle que nous la connaissons aujourd'hui et telle
qu'elle impacte le droit de l'urbanisme et l'architecture. C'est l'idée
que la croissance économique peut être gérée de
façon a ce que les ressources naturelles soient employées tout en
garantissant une bonne qualité de vie aux générations
futures. Il s'agit de :
« suivre ces chemins du progrès social,
économique et politique qui correspondent aux besoins actuels sans
compromettre la satisfaction de ceux des générations futures
»108
Notre avenir commun est le premier texte qui englobe
sous le terme de développement durable la croissance économique,
le progrès social, les enjeux environnementaux et la gouvernance. Le
développement durable serait donc un développement
économique compatible avec l'équité sociale et la
protection de
108Site internet du Ministère des affaires
étrangères, rapport de la Commission Brundtland : Notre
avenir commun, 1987. Chapitre 2 « Vers un développement
durable ».
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l'environnement et celui-ci ne serait possible qu'avec une
« bonne » gouvernance, autrement dit un pouvoir politique soucieux
des intérêts précédemment
présentés.
La notion de « développement durable » est
donc un concept créé pour réconcilier les partisans de la
croissance et de la décroissance ou croissance zéro.
« En réduisant les conflits entre la
croissance économique et la conscience écologique, cette
convergence ouvrait des perspectives de compromis entre les partisans de la
croissance et ses détracteurs. »109
b) Le Sommet de la Terre de Rio en 1992
Le Sommet de la terre de Rio donne une nouvelle impulsion au
développement durable. Ses conclusions sont rédigées au
sein d'un rapport intitulé Agenda 21, parce que l'idée
était que les conclusions soient mises en oeuvre au XXIe
siècle.
Ce document regroupe environ un millier de propositions
regroupées en six grands axes : la qualité de vie, l'utilisation
des ressources terrestres, la protection des espaces communs, la gestion de
l'habitat, la production chimique et le traitement des déchets et la
croissance économique durable, et ce, autour d'une directive dont on
peut retenir cette phrase significative :
« l'intégration des intérêts de
l'environnement et du développement, ainsi qu'une plus grande attention
à leur égard, conduira à la satisfaction des besoins
fondamentaux, à l'amélioration de niveau de vie pour tous,
à une meilleure protection et une meilleure gestion des
écosystèmes, et à un futur plus sûr et plus
prospère » 110
On est donc dans l'idée d'un développement
durable qui consisterait en un développement économique
compatible avec une certaine équité et la protection de
l'environnement. Il ressort aussi de l'Agenda 21 que les trois
facettes du développement durable : économique, sociale et
environnementale ne peuvent se concevoir l'une sans les autres. 111
109 STEELE, James : op. Cit. : Chapitre 17 « A
l'origine du développement durable », p. 167
110 STEELE, James : op. Cit. : p.169
111 STEELE, James : op. Cit. : Chapitre 17 « A
l'origine du développement durable » p. 165 à 172
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