2.3. Communication de groupe
Ainsi, en tenant compte de cette condition interactive, on
distingue trois niveaux de l'éthique :
ü Le niveau individuel ; qui se caractérise
par le « soi », qui lui aussi possède deux faces
à savoir le « je » et le
« moi ». Le « je », c'est la
personnalité de l'individu non socialisé c'est-à-dire qui
se comporte selon son entendement, tandis que le « moi »,
c'est la personnalité de l'individu socialisé, qui se comporte en
référence à son groupe d'appartenance.
ü Le niveau du groupe : Le passage de l'individu au
groupe est caractérisé par le fait que la personne étant
un être social. Ce passage, qui est obligatoire rejoint la
« théorie de la spirale du silence »
élaborée par ELISABETH NOELLENEUMANN. Par cette théorie,
elle explique la question de l'intégration de l'individu dans le groupe
d'appartenance.
Elle part du postulat selon lequel tout individu a peur
d'être isolé de son groupe d'appartenance. Dans ces conditions
pour éviter toute sanction exclusive, l'individu est obligé
d'adhérer au mode de comportement que lui impose la
communauté.
ü Le niveau universel : celui-ci demande
l'institutionnalisation des normes.
Il se pose néanmoins des sérieux
problèmes sur le plan théorique lorsqu'on doit
réfléchir sur le comportement éthique des individus. Le
problème se pose à propos du passage de l'éthique du
niveau individuel à celui du niveau du groupe et du niveau en groupe
à celui universel.
En effet, en à croire, HERBERT MEAD, la
personnalité humaine constituée de deux forces : d'abord le
« je » qui est cette personnalité qui agit, se
comporte, pose des actes selon son entendement ; c'est donc la
personnalité non socialisée ; ensuite le
« moi » c'est-à-dire la personnalité
socialisée qui se comporte selon ce que son groupe d'appartenance attend
de lui. Ici, l'individu se sent obligé d'adhérer à la
volonté du groupe. Il est obligé d'adopter un comportement
jugé éthique par sa communauté, même s'il n'est
pas intérieurement d'accord de le faire.
Pour GREGORY BATESON, communiquer, c'est entrer dans
l'orchestre. Il assimile le corps systémique à un orchestre ou
chaque acteur exerce un rôle donné. Mais ce rôle n'est pas
à contradiction avec celui des autres car une fois mal exercé, il
se créera une désharmonie musicale.
L'acte de communication doit respecter les 3 principes
suivants :
- Le principe de justice= sincérité et octroi
équitable à tous les partenaires possibles du discours.
- Le principe de solidarité =basé sur une
solution argumentative de problème.
- Le principe de coresponsabilité = selon lequel tous
les acteurs de communication doivent se sentir responsable au même pied
d'égalité des actes posés durant le processus de
communication.
Bref, le critère de l'acte de communication c'est la
validité de son contenu, et le critère de validité du
contenu de l'acte de communication, c'est l'argumentation. Le principe de la
discussion à pour préalable d'abord la liberté
d'expression, ensuite l'Equité dans la communication.
L'agir éthique est celui qui ne recherche pas
l'intérêt de l'acteur mais plutôt de tous les acteurs comme
bien commun. Et c'est cet agir éthique qui respecte le principe de la
discussion rationnelle.
II.1.2. La communication de masse
C'est l'ensemble des techniques qui permettent à un
acteur social de s'adresser à un public extrêmement nombreux. Les
principaux moyens de communication de masse ou mass
media sont la presse, l'affiche, le cinéma, la radiodiffusion
et la télévision. Cependant, il est frappant de constater que
leur implantation tend, aujourd'hui, à précéder
l'industrialisation dans les pays en voie de développement.
Emile G. Me Anany et John K. Mayo dans principes de la
planification moyens de Communication des Masses et éducation dans les
pays à faible revenu : répercussion sur la planification,
UNESCO Institut International de Planification de l'éducation :
« Les planificateurs doivent être particulièrement
attentifs à l'articulation des objectifs à court terme et long
terme de projets éducatifs se servant des moyens de communication de
masse, notamment pour les programmes extrascolaires dont les objectif ne sont
pas tant l'acquisition de connaissances en soi que l'application de ces
connaissances afin d'améliorer les conditions de vie. (Emile G. Me Anany
et John K. Mayo, principes de la planification moyens de Communication des
Masses et éducation dans les pays à faible revenu)
Nous savons que dans certains cas l'usage des mass media
peuvent faire évoluer les connaissances acquises, les motivations et
même les comportements, mais fréquemment les évolutions
à long terme. Il faut que les planificateurs comprennent que les media,
convenablement utilisés, peuvent donner l'élan nécessaire
pour un changement significatif, mais qu'ils ne sont pas les causes directes de
ce changement. »
Il faut que les planificateurs sachent avec réalisme
ce qu'ils attendent de la communication, et pour cela connaissent parfaitement
les problèmes éducatifs et l'expérience d'autres projets
ayant utilisé les medias. A ce niveau, il semble que ce soit pour la
conception des messages, l'élaboration des programmes et
l'évaluation formative qu'on ait le plus de mal à trouver des
gens qualifiés, et pourtant ce sont ceux dont l'expérience
passée démontre qu'ils sont les plus décisifs pour
l'efficacité d'emploi des medias. Les planificateurs de
l'éducation doivent collaborer avec ceux qui gèrent les
ressources nationales de communication de manière à faire le
meilleur usage possible des réseaux nationaux de radio et de
télévision, de réception par satellite, de postes et
télécommunications (téléphone), etc., dans toute la
gamme des activités d'éducation et d'information s'inscrivant
dans le cadre du développement national.
Cette collaboration est essentielle pour la réussite
d'importants projets d'éducation par les moyens de communication de
masse alors que des actions de communication séparées, à
but éducatif étroit, menées chacune par une bureaucratie
unique, ne peuvent être que d'un coût prohibitif.
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