Section 2. Les conditions
d'acception essentielles des différentes missions
2.1. La compétence du professionnel
2.1.1. Les règles issues du Code de
déontologie
Le Code de déontologie de la profession de commissaire
aux comptes10 s'applique à toutes les missions qu'ils
réalisent. Il prévoit dans son l'article 7 "Le
commissaire aux comptes doit posséder les connaissances
théoriques et pratiques nécessaires à l'exercice de ses
missions (...). Le commissaire aux comptes veille à ce que ses
collaborateurs disposent des compétences appropriées à la
bonne exécution des tâches qu'il leur confie et à ce
qu'ils
9 AS 2805 «Management representation»
10 Annexe 8-1 du Livre VIII du Code de Commerce,
partie règlementaire
reçoivent et maintiennent un niveau de formation
approprié. Lorsqu'il n'a pas les compétences requises pour
réaliser lui-même certains contrôles indispensables à
l'exercice de sa mission, le commissaire aux comptes fait appel
à des experts indépendants".
a) La compétence du professionnel et de ses
collaborateurs
Il en résulte qu'avant d'accepter une mission
émanant de l'entité (mission de consultation par exemple) ou de
l'auditeur de la société mère sur la conformité du
contrôle interne au référentiel issu de la loi
Sarbanes-Oxley, le CAC doit s'assurer qu'il dispose ainsi que ses
collaborateurs de la connaissance de la réglementation américaine
et des principes du COSO. En l'absence de collaborateurs internes performants,
le CAC peut faire appel à des collaborateurs externes11. Ce
recours représente un coût élevé pour le
professionnel mais permet également de bénéficier de
l'apport de personnes disposant d'une expertise forte des normes du PCAOB et de
former des collaborateurs internes.
b) Le recours à des experts
Dans le cadre de l'évaluation du contrôle interne
relatif à la préparation des états financiers, le CAC doit
réaliser des travaux spécifiques sur les contrôles dits
contrôles informatiques. Ces travaux sont rendus nécessaires par
la grande dépendance des sociétés vis-à-vis de
l'informatique dans leurs activités de production d'information
financière. Le recours à des experts informatiques est
primordiale pour le CAC dans la mesure où il n'a pas
nécessairement le niveau de compétences informatiques
nécessaires pour effectuer les travaux requis.
Pour avoir recours à un expert, le commissaire aux
comptes doit :
- apprécier la compétence professionnelle de
l'expert par ses qualifications professionnelles en informatique mais aussi par
son expérience dans des audits informatiques réalisés en
conformité avec les principes résultant de la loi
Sarbanes-Oxley ;
- veiller à son indépendance vis-à-vis de
la société dont le CAC va évaluer le contrôle
interne ; et
- évaluer les travaux de l'expert (partie
détaillé dans la section 3).
11 Le terme de sous-traitant n'est pas admis depuis
l'avis du H3C du 24 juin 2010
2.1.2. Les conditions spécifiques à
respecter dans le cadre de travaux effectués à la demande de
l'auditeur de la société mère
La norme AS 1010 du PCAOB12 et ses
interprétations prévoient que le professionnel effectuant des
travaux pour les besoins de la certification du contrôle interne
prévue par la Section 404 de la loi Sarbanes-Oxley
doit disposer des compétences professionnelles requises pour
effectuer les missions en question. Il en va de même pour les
équipes de ce professionnel et les experts auxquels il fait appel.
Ces compétences professionnelles doivent être
acquises par un minimum de connaissances et d'expérience. Le CAC et ses
équipes sont tenus, lorsqu'ils exécutent des procédures
résultant de l'application des normes du PCAOB :
- de justifier la réalisation d'un minimum d'heures de
formation sur les exigences des normes du PCAOB et de la loi Sarbanes-Oxley
(les pratiques sont un volume de formation compris entre 100 et 150 heures par
an) ;
- d'avoir avoir un minimum de pratique professionnelle dans le
domaine des normes du PCAOB. Cette pratique professionnelle dépend du
rôle du membre de l'équipe dans la mission. Elle est
généralement comprise entre 50 et 200 heures par an sur une
période de deux années glissantes. Elle peut être
effectuée par la réalisation de mission en lien avec les normes
du PCAOB ou par la pratique de ces normes en tant que référent
technique.
L'auditeur du groupe va en général demander au
professionnel français une déclaration certifiant du respect des
règles en question par le signataire du rapport émis et par ses
équipes. L'auditeur du groupe procèdera également à
des contrôles de la formation suivie et de l'expérience acquise
par le professionnel français et ses équipes.
|