L'impact de la crise centrafricaine sur le post acheminement des marchandises en zone CEMAC.( Télécharger le fichier original )par Brice WAKAP CHONGANG Université de Douala - Master 2 professionnel en transport et logistique 2015 |
PAR II : LA REORIENTATION ORGANIQUE : promotion du Transporteur-médiateur de criseLa stratégie du transport-médiateur préconisée est essentiellement basée sur une tentative d'apaisement des parties en conflit. Les raisons de cette réorientation organique en période de crise (A), précèderont les moyens d'action dont disposent les transporteurs pour mener autant que faire se peut cette médiation (B). A. DES FONDEMENTSLe post-acheminement sur l'important corridor communautaire Douala-Bangui est en perte de vitesse depuis le début de la crise en décembre 2012. Celle-ci se pose ainsi comme un énorme goulot d'étranglement aux livraisons vers les destinataires localisés en Centrafrique. Dès lors, une stratégie axée sur la tentative d'oeuvrer pour la pacification de ce pays de l'hinterland s'avère incontournable pour relancer durablement cette activité de logistique avale, d'où le vibrant appel lancé aux opérateurs du post acheminement communautaire à se comporter en médiateur temporaire de crise. L'idée d'une intervention des opérateurs de transports dans le jeu de l'apaisement de la crise Centrafricaine se pose lorsqu'on sait le poids de l'activité de transport intracommunautaire sur la vie économique des pays sans ouverture sur la mer. Compte tenu de la place du post acheminement des marchandises dans les pays de l'hinterland de la CEMAC à l'instar de la RCA, les opérateurs de ce secteur (centrafricains et camerounais) ont une influence véritable sur la politique économique du pays desservi et conséquemment, dans la tentative de résolution des obstacles socio-économique qui surviennent dans celui-ci. Par ailleurs, cette hégémonie des transporteurs sur l'arrière-pays est encore plus remarquable lorsqu'on sait que le corridor Douala-Bangui est aussi un important levier d'exportation pour l'Afrique centrale147(*). Tout ceci militant en faveur d'une intervention plus vivace des transporteurs communautaires dans la mouvance d'apaisement des parties en conflit. En réalité, bien qu'il ne s'agisse pas de l'activité principale des opérateurs de transport de marchandise intracommunautaire, la médiation en période de crise est une activité accessoire nécessaire pour le bon déroulement du post acheminement des marchandises. La mise en oeuvre de cette activité audacieuse qu'est la médiation, traduirait à suffire la place centrale de la logistique avale et de ses organes tant dans le ravitaillement du pays en trouble, que dans la participation à la résolution de cette crise qui envenime toute la sous-région d'Afrique centrale. Ainsi, ces organisateurs de transport de la CEMAC devraient plus que jamais diversifier leur stratégie en allant au contact des goulots d'étranglement à leur activité ; puisqu'en l'espèce ces goulots sont essentiellement des hommes, la carte de la médiation nous paraît donc vivement opportune en pareille circonstance. L'objectif de cette analyse est donc d'interpeller ces opérateurs à user autant que faire se peut leur poids pour participer à l'accalmie en Centrafrique148(*).Cette réorientation organique renvoie tout simplement à l'avènement des manageurs médiateurs de crise en zone CEMAC. Dans un pays enclavé comme la RCA, le manageur du post acheminement des marchandises vers ce territoire est au coeur du développement de ce pays et donc particulièrement concerné par le conflit, justifiant ainsi la nécessité pour lui d'agir. * 147Grâce à un préacheminement des marchandises provenant Centrafrique et dans une certaine mesure du Congo sur ce corridor. * 148 Accalmie en Centrafrique corolaire indubitable à la renaissance de leur activité sur les corridors. |
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