Il est aujourd'hui évident que la République
Démocratique du Congo, de par son fort potentiel en termes de ressources
forestières, devrait prendre une part active dans les efforts
menés face aux préoccupations planétaires relatives aux
problèmes liés aux changements climatiques, et y apporter
significativement sa contribution. Ses forêts constituent aussi un
réservoir de ressources à même d'améliorer
l'alimentation des peuples autochtones, d'augmenter les flux commerciaux de ses
produits forestiers aussi bien à l'intérieur qu'en dehors de ses
frontières, notamment avec l'amélioration de la transformation du
bois. Cependant, ses capacités sont encore très limitées
en termes de moyens financiers, de suivi de l'aménagement forestier et
de commercialisation licite des produits forestiers, de gestion des
forêts et des pratiques associées; tous, facteurs qui concourent
à des taux élevés de déforestation et de perte de
la biodiversité. Ces lacunes et insuffisances étant bien
identifiées, la situation pourrait être, au moins en partie,
améliorée grâce à l'adoption de certaines mesures de
gouvernance intégrée dans le cadre des communautés
économiques régionales en cours de formalisation en Afrique,
ainsi qu'à travers la conception de la mise en oeuvre des APV/FLEGT et
des mécanismes de la REDD+.
Par ailleurs, la France par son expérience en
matière de gestion forestière contribue efficacement à la
gouvernance forestière par ses excellentes politiques et directives
d'aménagement forestier, par son implication dans différents
processus et mécanismes de la lutte contre la déforestation et la
dégradation de l`environnement. La France, il y a lieu de le noter, est
un partenaire efficace dans la lutte contre la déforestation, une
référence de par ses politiques publiques dans la lutte contre le
réchauffement climatique ainsi que ses structures de gestion
forestière comme l'Office National des Forêts.
Une comparaison entre les deux législations
paraît pertinente afin de permettre à chaque état de tirer
profit des expériences partagées pour un aboutissement
amélioré d'une gestion durable des forêts. Aussi,
avons-nous mené une étude comparative entre le droit congolais et
le droit français sur le sujet relatif à la gouvernance
forestière. A la lumière de cette étude, il apparaît
nettement qu'il y a encore énormément de difficultés
à surmonter pour
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parvenir à une gestion durable des forêts. Ces
difficultés concernent en particulier la RDC; elles sont liées
d'une part à l'insuffisance de la législation, et d'autre part au
déficit d'application rigoureuse des textes en vigueur. A ces facteurs,
il faut en ajouter d'autres comme la pauvreté, l'inexistence
d'infrastructures de gestion forestière, l'absence de volonté
politique.
Par cette étude comparative, il y a lieu d'affirmer
que la gouvernance forestière est un moyen efficace de protection ou de
préservation de la nature, et de confirmer que le gouvernement de la
République Démocratique du Congo ainsi que celui de la France
mènent, autant que faire se peut, des actions concrètes pour
améliorer la gouvernance forestière ?
Afin de surmonter les problèmes ci-dessus
identifiés dans la situation actuelle de la gouvernance
forestière et du commerce du bois et produits forestiers non ligneux, et
vu la liaison de ces problèmes à la déforestation et au
changement climatique, la République Démocratique du Congo
à l'instar de la France, devrait prendre les mesures suivantes :
· ? Administration forestière publique nationale et
changement climatique :
Mettre en place un plan de recrutement pour les années
à venir afin de pallier à l'insuffisance d'experts nationaux dans
son administration forestière. Cependant, à court terme, le
manque de compétences appropriées pour le MRV afin de mieux faire
face aux problèmes d'atténuation du changement climatique peut
être résolu en participant à des sessions de formation et
de renforcement de capacités de courte durée sur les techniques
de surveillance des forêts nationales. Ces formations peuvent être
fournies et prises en charge par des organisations certifiées ;
· ? Gouvernance des forêts et développement
socio-économique :
La gouvernance forestière et commerciale doit
être améliorée à travers une
rémunération adéquate et des mesures disciplinaires
strictes afin de réduire la corruption des fonctionnaires de douanes,
des agents forestiers, de l'administration et la police locale ;
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Le développement économique et social devra
être encouragé, en particulier dans les zones frontalières
éloignées et isolées.
Satisfaire aux attentes des marchés européens
en vérifiant la légalité du bois importé en
initiant ou en mettant en oeuvre des politiques strictes dans le commerce du
bois.
. Commerce des produits forestiers et services :
Accroitre les taux de conversion de la transformation locale
du bois. Cela pourrait davantage diversifier les produits transformés
à travers l'industrialisation de la transformation et l'encouragement
à l'utilisation du bois.
Fournir un appui technique et un système d'information
sur le marché adéquat de même que la mise en place de
plates-formes pour les petites /moyennes entreprises au niveau du pays et dans
les régions transfrontalières.
· ? Efficacité de la chaîne de valeur du bois
:
La République Démocratique du Congo devrait
accroître l'efficacité de la chaîne de valeur des produits
forestiers en prenant des mesures strictes pour réduire l'exportation de
matières premières et promouvoir davantage la production des
produits ligneux transformés et produits finis tels que les panneaux de
bois, les cartons, les panneaux de fibres , les meubles et les armoires en
bois
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