B-1- le contenu de la méthode de TAYLOR
Il propose de remplacer la gestion courante inefficace
par l'organisation scientifique du travail (OST) qui consiste à
étudier, enregistrer, classer les connaissances traditionnelles et
empiriques des ouvriers qualifiés, les systématiser et les
enrichir par des connaissances théoriques et les observations sur le tas
des ingénieurs du bureau des méthodes. D'une
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façon plus précise, il s'agit d'observer
au travail dix ou quinze ouvriers qualifiés très
entraînés dans l'exécution de leur tâche pour
définir les éléments de la séquence des
opérations auxquelles ils procèdent pour effectuer leur travail.
Ensuite, chaque élément était chronométré
pour chaque individu. Les gestes qui ne contribueraient pas directement
à l'exécution de la tâche étaient automatiquement
éliminés. Pour chaque élément, la méthode
d'exécution la plus rapide observée été
sélectionnée avec l'assemblage des gestes des plus efficaces et
les plus simples. Cette meilleure méthode d'exécution de la
tâche doit être suivie sans déviation par tous les
salariés qui sont affectés à cette fin. Enfin des
études additionnelles sont nécessaires afin de déterminer
les pauses et les périodes de repos.
Les principes du management scientifique tel qu'ils
sont énoncés par TAYLOR, repris et développés par
ses successeurs et ses disciplines sont les suivants (1) :
- le « One best way » : Parmi les
diverses méthodes et techniques utilisées pour la fabrication
d'un bien ou d'un segment d'un bien, il y a toujours une méthode et une
technique qui sont plus rapides et plus efficaces à toutes les autres.
Autrement dit, il existe pour chaque activité une façon optimale
de s'y prendre à une seule ;
- « le travail en miettes » : le
travail parcellaire consiste à décomposer les tâches en
opérations, les opérations en mouvements
élémentaires et les mouvements élémentaires en
unités de travail de base (Therbligs). La courbe d'apprentissage d'une
opération simple est très courte et plus favorable que celle
d'une opération complexe et a un cycle long. Plus l'on
répète une opération simple, mieux on la fait et plus elle
est simple et plus on l'apprend plus vite ;
- Le contrôle : à
l'opposé de FAYOL qui opte pour un contrôle pyramidal de type
militaire dans l'entreprise, Taylor préconise plutôt un
contrôle de type fonctionnel car, d'après lui chaque
supérieur hiérarchique va intervenir en fonction de son domaine
de connaissances et un seul chef ne peut pas maîtriser la totalité
des activités ;
- Le travail à la pièce : dans
cette conception, la rémunération doit être toujours
proportionnelle à la quantité de travail fourni (un salaire au
rendement) et cela afin de motiver le salarié au travail. D'ailleurs,
Taylor disait que lorsqu'il est demandé quotidiennement aux ouvriers de
travailler très rapidement, il est absolument nécessaire de
s'assurer qu'ils aient un salaire plus élevé chaque fois qu'ils
réussissent ».il disait aussi que « ce que le travailleur
demande à leurs employeurs, plus que toutes autres choses, c'est
un
(1) BALLE. C, Sociologie des
organisations. Édit. que sais-je, 2 édition, Paris 1992. p,
17.
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salaire élevé ; ce que les employeurs
veulent ce sont les bas coûts de production,...l'existence ou l'absence
de ces deux éléments constitue le meilleur indice d'un bon ou
d'un mauvais management.
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