CONCLUSIION
L'essentiel de ce travail a consisté en l'analyse de
l'efficience des marchéscarbone, 
et par conséquent des mécanismes de
flexibilité, dans la problématique de la réduction 
des GES. Force est de constater qu'en dépit des efforts
déployés en ce sens, leur rendement 
est encore à des années lumières des
objectifs de Rio et de Kyoto. D'où, des reformes 
qui s'imposent non seulement dans le fonctionnement des
marchés-carbone, mais aussi dans 
le système mondial de gouvernance environnementale. 
Les accords de Kyoto, par l'entremise des
marchés-carbone, offrent des opportunités 
- de financement, d'investissement et de transfert
technologique - dont l'Afrique pourrait 
bénéficier pleinement grâce à son
potentiel énergétique et ses faibles émissions en
carbone. 
Avec l'éventuelle intégration du REDD au
marché régulé du système de Kyoto, la RDC 
se retrouve dans une situation doublement avantageuse.
Cependant, avoir du potentiel est une 
chose. Convertir ce potentiel en réalité
palpable en est une autre. Ceci requiert une volonté 
politique réelle et la mise en place d'un cadre
propice, reposant sur la bonne gouvernance, qui 
nous permettra de tirer réellement profit de la
finance-carbone. Tel est l'un des prix de cette 
émergence dont nous rêvons et notre position
actuelle dans le dossier climatique n'est pas satisfaisante 
: nous devrions en être complexés. 
L'émergence du concept « économie verte
», durant le Sommet de la terre tenu 
en juin de cette année, ne vient que conforter
l'idée selon laquelle croissance économique et 
protection de l'environnement sont des termes qui peuvent
être conciliés. Avec le renforcement 
des politiques volontaristes en termes de mitigation, il
devrait être possible de « décarboniser 
» les économies des pays développés
et en développement, à un niveau qui soit compatible 
avec l'objectif de stabilisation, et ce sans porter atteinte
à la croissance économique. 
Cependant, l'efficacité de la lutte contre le
changement climatique ne saurait dépendre exclusivement 
de la mise en place d'instruments économiques dans une
logique compensatrice. 
Une politique de mitigation effective requiert en effet, et
peut-être même avant tout, des 
changements en termes des habitudes de consommation et de
modifications beaucoup plus 
fondamentales des modes de production, de transport et de
consommation dans une perspective 
de développement durable telle que le propose le
rapport Brundtland. 
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23 novembre 2012. En ce jour mémorable où nous
concluons ce travail, la partie 
Est du territoire de la RDC est, depuis 2 jours, sous
contrôle des forces rebelles du M23. 
Du coup, ce travail qui a d'abord suscité notre
enthousiasme, suscite en nous des interrogations. 
Quelle est la pertinence de travail ? Entre crises politiques,
militaires, recherche de la 
stabilité économique et de la
vérité des urnes, la question environnementale trouvera-t-elle 
une place dans l'agenda de la classe politique congolaise ? 
Le temps vient où les enjeux de géopolitiques
seront environnementaux. Il est 
déjà venu. A nous de le comprendre et de nous
positionner car si aujourd'hui l'Est du pays est 
déstabilisé pour de l'or ou du coltan, demain
c'est toute la RDC qui le sera à cause de la forêt 
équatoriale, du fleuve Congo, de l'Okapi, du jardin
botanique de Kisantu ou du parc Virunga 
... il est plus que temps d'y réfléchir afin de
nous éviter le ridicule des solutions « diplomatiques 
», « politiques » et « militaires
». 
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