Professionnalisation des chefs d'établissements au Cameroun. Enjeux et défis.

CONCLUSION :

Notre étude sur la professionnalisation des chefs d'établissement nous amène à cette pensée de Fadi El Hage « Tout comme les connaissances et les compétences que les élèves acquièrent aÌ l'école dépendent de la qualitéì de la préparation et du comportement des enseignants, la qualitéì des établissements d'enseignement d'un pays est fortement tributaire de la préparation et du comportement des chefs d'établissement »^26(*). Pour ce faire il est important que l'État comme nous l'avons vu, étant le principal vecteur de cette professionnalisation, accompagné de ses partenaires, à travers ses ministères en charge de l'éducation, mette sur pied des mesures concrètes en vue de cette amélioration de la fonction des chefs d'établissement. Ces ministères qui veulent des chefs d'établissement l'amélioration des résultats devront de ce fait voir comme Branch, Hanushek et Rivkin (2013) qui font valoir que, l'attitude du chef d'établissement influe sur les résultats de tous les élèves dans un établissement, il est plus important d'améliorer la qualitéì de la direction des établissements que la qualitéì de la pratique des enseignants considérée individuellement ! Il se pose donc la question de savoir : comment améliorer la qualité de la direction des établissements ?

Pour répondre à cette question, nous avons quelques pistes comme :

1) Cette recommandation de l'OCDE sur la formation des chefs d'établissement «Les pays devraient fixer des normes favorisant une formation professionnelle de haute qualitéì, alignées sur leurs objectifs éducatifs nationaux aÌ long terme» ;

2) Les points importants de la recommandation des participants aux ateliers sur le thème de la professionnalisation de la gestion :

ï Le soutien par l'OIF des échanges internationaux de directeurs d'école ;

ï L'organisation, sous l'égide de la CONFEMEN, des cadres de concertation et d'échange d'expériences pour les directeurs d'école et chefs d'établissement ;

ï La contribution, par l'UNESCO, à l'élaboration de manuels, de modules de formation des directeurs d'école intégrant des cas de pratiques exemplaires ;

ï L'encouragement aux regroupements et associations de professionnels de la gestion scolaire ;

ï Le recours, si besoin, aux modules de formation à distance ;

ï L'établissement de plan de carrière stimulant pour les chefs d'établissement ;

ï L'élaboration d'un code déontologique et d'un guide des bonnes pratiques professionnelles ;

ï Le renforcement du cadre réglementaire et administratif des mutations et affectations ;

ï L'évaluation périodique des pratiques et des résultats des gestionnaires ;

ï L'attribution aux directeurs d'école et chefs d'établissement d'indemnités conséquentes, proportionnelles à la diversité et à la complexité de leurs missions.

Nous proposons également une formation par la recherche et par alternance, qui devrait commencer par une formation en TICE, et la sollicitation de l'expertise des diplômés en master 2 pro GSE.

Une vision de toutes ces recommandations laisse apparaître les organisations telles que : l'OIF, UNESCO, OCDE, la CONFEMEN qui sont des partenaires parmi tant d'autres de l'État Camerounais en matière d'éducation, de développement. Notre étude sur le système d'action concret nous a bien montré que pour le Cameroun, l'expérimentation sociale est celle qui correspond à notre démarche pour une professionnalisation de la fonction de directeurs d'établissement. Dans ce système nous voyons bien l'alliance entre l'État et ses partenaires. Ces partenaires ayant toujours montré leurs disponibilités tant logistiques que financières, il reste aux ministères en charge de l'éducation de passer à l'action au lieu de se focaliser sur des grands discours et des grands thèmes de lancement des rentrées scolaires sans mesures d'accompagnement.

* ²⁶ Fadi El Hage - Professionnalisation du métier de chef d'établissement au Liban : Quelles directions pour les écoles du 21e`me siècle ?