Professionnalisation des chefs d'établissements au Cameroun. Enjeux et défis.

INTRODUCTION :

Au Cameroun, le système éducatif est régi par la loi d'orientation de l'éducation numéro 98/004 du 14 Avril 1998 article 17. Il y figure différents niveaux d'enseignement à savoir : l'enseignement maternel; l'enseignement primaire; l'enseignement post-primaire; l'enseignement normal; l'enseignement secondaire; l'enseignement supérieur.

La même loi réaffirme l'option nationale du biculturalisme du Cameroun à travers deux sous-systèmes :

· Le sous-système francophone ;

· Le sous-système anglophone.

Le Ministère de l'Éducation de Base est en charge de l'enseignement maternel et de l'enseignement primaire dans les deux sous-systèmes.

A côté de l'enseignement public, l' enseignement  privé laïc et privé confessionnel occupe une place de choix^2(*).

Le fonctionnement de l'Enseignement Privé au Cameroun est régi par la loi N° 2004/022 du 22 juillet 2004 fixant les règles relatives à l'organisation et au fonctionnement de l'Enseignement Privé au Cameroun dont les textes d'application sont en cours d'achèvement. Toutefois, en attendant la signature du Décret d'application de ladite loi, c'est la loi N° 87/023 du 17 novembre 1987 fixant les règles relatives  aux activités des établissements scolaires ou de formation privés au Cameroun et notamment, le Décret N° 90/11/90 fixant les modalités de création, d'ouverture, de fonctionnement et de financement des établissements scolaires et de formation privés qui demeurent d'application. L'Enseignement Privé au Cameroun est structuré en quatre grands ordres, conformément aux dispositions légales actuelles qui sont : Organisation de l'Enseignement Privé Catholique ; Organisation de l'Enseignement Privé Protestant ; Organisation de l'Enseignement Privé Islamique ; Organisation de l'Enseignement Privé Laïc. Ces organisations sont en fait des associations des fondateurs d'établissements agrées par le Ministre de l'Éducation de Base et auxquelles est tenue d'adhérer toute personne physique ou morale désireuse d'exercer une activité scolaire ou de formation privée au Cameroun. Ces structures sont dirigées par des : SENAT (Secrétaire National à l'Enseignement Privé) ; SENAAT (Secrétaire National Adjoint à  l'Enseignement Privé) ; SEDUC (Secrétaire à l'Éducation).

Au niveau national, les SENAT et SENAAT sont nommés par Arrêté du Ministre en charge de l'Éducation, pour une durée de trois ans éventuellement renouvelable une fois, sur une liste de trois candidats proposés par l'Organisation concernée (art. 17 et 19).

Au niveau régional, les SEDUC sont nommés par Décision du Ministre en charge de l'Éducation pour une durée de trois ans éventuellement renouvelable une fois sur une liste de trois candidats proposés par leur diocèse, leur église, leur Organisation ou leur représentant régional^3(*).

L'État dans sa mission régalienne d'assurer à toute sa jeunesse une éducation faisant adéquation formation-emploi a pris soin de mettre sur pied cette organisation du système éducatif Camerounais. C'est ainsi que l'ancien ministre des enseignements secondaires Louis BAPES BAPES lançait l'année scolaire 2014-2015 sous le thème « Professionnalisation des enseignements pour la formation des citoyens aptes à soutenir la croissance ». A travers ce thème il est question pour la communauté éducative notamment les chefs d'établissement, les enseignants, les parents et les élèves, de maintenir le quota de rigueur des élèves dans les salles de classe, de veiller à la couverture qualitative et quantitative des programmes d'enseignements, de l'implication des parents dans la démarche de professionnalisation menées par les enseignants, et de fournir plus d'effort et d'ardeur au travail.

Il se pose donc la question de savoir comment arriver à une professionnalisation, si les chefs d'établissement pour commencer par eux ne sont pas des professionnels en matière de gestion de la structure qui leur est confiée. Ce qui nous amène à réfléchir sur les enjeux et défis de la professionnalisation des chefs d'établissement dans ce mémoire. L'un des documents essentiels dans leur gestion est le projet d'école, outil de cohérence qui vise à mettre en relation les objectifs nationaux et la situation locale, et de définir les stratégies qui paraissent les mieux appropriées pour atteindre les objectifs.

Le SECA ayant cette préoccupation de professionnalisation de son personnel et de respecter les orientations du ministère de tutelle, à travers le mandat de formation, nous a confié la responsabilité de conduire ses directeurs et inspecteurs dans la maîtrise de l'élaboration, du suivi et d'évaluation d'un projet d'école.

Pour ce faire, le présent mémoire relatif aux travaux menés lors du recyclage des directeurs et inspecteurs diocésains sur le thème : Méthodologie d'élaboration d'un projet d'école, est constitué de trois chapitres.

Le premier chapitre axé sur la détermination des besoins de formation, amorce les formalités contractuelles, l'identification du thème et des besoins en formation et établit les liens étroits entre le présent thème et quelques Unités d'Enseignement du programme GSE.

Quant au deuxième chapitre, ingénierie pédagogique et déroulement de l'activité de formation, est une description de celle-ci. Il met en évidence la stratégie développée et les outils d'évaluation que nous avons utilisés, ainsi que les résultats obtenus lors de l'activité de formation. C'est dans l'ensemble une description détaillée du module de formation.

Et enfin dans le troisième chapitre, nous parlons des conditions de réalisation de l'activité et les perspectives de la formation, présentons l'ambiance dans laquelle nous avons travaillé et en ressortons les perspectives pour une professionnalisation des gestionnaires d'établissement.

* ² Page web MINEDUB http://www.minedub.cm/index.php?id=5

* ³Page web MINEDUB http://www.minedub.cm/index.php?id=76.