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Le régime successoral en matière des droits d'auteur au Burundi.

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par Yves KAMIKIWE
Université du lac Tanganyika - Licence 2015
  

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§2. L'obligation de respect de la volonté du de cujus à l'égard des héritiers eux-mêmes

Les héritiers doivent se considérer comme investis d'une mission: celle de protéger la personnalité de l'auteur contre les affronts que subirait son oeuvre après la mort126.

Ainsi il est exigé aux héritiers de veiller à ce que le droit moral soit respecté par les tiers comme l'auteur décédé l'aurait voulu. En plus de cela, les héritiers doivent eux aussi s'abstenir d'agir contre les volontés du de cujus. Pour bien illustrer cette exigence de respect de la volonté du de cujus à l'égard des héritiers eux-mêmes, Henri DESBOIS affirme que «les ayants droit de l'auteur ne doivent pas seulement être habilités à élever des protestations et à agir en justice en leur nom personnel pour la défense de leurs propres intérêts, l'obligation leur doit être imposée de réagir contre les atteintes portées à l'oeuvre et aux volontés du défunt et de s'en abstenir eux-mêmes127

Les héritiers doivent s'abstenir à enfreindre les volontés de l'auteur. Ils ne doivent pas agir que pour leurs intérêts. Ils doivent s'abstenir eux-mêmes de ne pas tomber dans l'interdit.

En effet, les membres de la famille agissent au nom du défunt, comme dépositaires de la pensée de l'auteur et défenseurs d'une personnalité qui, à travers les oeuvres survit à l'être physique.

«Leur intérêt personnel ne suffit pas donc pour justifier leurs réactions, car il

125 Article 21 de la loi n°1/021 du 30 decembre2005 portant protection du droit d'auteur et des droits voisins

126 A. FRANCON, Op. cit, p.56

127 H.DESBOIS, Op. cit, p.565

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laisse sans défense tous les cas où les manifestations d'infidélité sont approuvées ou encouragées par eux128

Pour savoir s'il y a cas d'irrespect des volontés de l'auteur, les héritiers auront soit une attitude abusive s'ils abusent du droit moral post mortem soit une attitude d'inaction s'ils n'agissent pas pour le respect des volontés du de cujus Les ayants droit ne pourront pas publier une oeuvre que le défunt ne voulait pas divulguer, à l'inverse ils seront tenus de communiquer une oeuvre au public si telle était l'intention de l'auteur disparu129. Ainsi, si les héritiers divulguent, il y aura dans ce cas une attitude abusive. En revanche, ce sera une attitude d'inaction s'ils ne publient pas alors que l'intention de l'auteur décédé était que l'oeuvre soit publiée.

§3.Les sanctions au non-respect des volontés du de cujus

Est ce qu'il y a intervention du Tribunal (I) pour prendre des mesures (II) appropriées?

I. L'intervention d'un tribunal

En cas de litige fondé sur le testament, le Tribunal de Résidence est compétent. Mais spécifiquement sur les matières des droits d'auteur, la législation burundaise est muette. En effet, concernant l'intervention du juge en cas d'irrespect de la volonté du de cujus, rien n'est prévue dans la loi burundaise portant protection du droit d'auteur et des droits voisins. Nous pouvons trouver inspiration dans les législations plus avancées que la nôtre dans le domaine du droit d'auteur. En faisant une analyse de la législation française, nous voyons que le législateur a prévu l'intervention du tribunal de Grande Instance, le juge ayant un contrôle de l'action des successeurs du de cujus avec son intervention uniquement en cas d'abus notoire: C'est à dire s'il y a contradiction entre la volonté de l'auteur et l'action des représentants.

Ce contrôle est soumis à l'appréciation du juge. Tout de même le contrôle de l'abus sera aisé lorsque l'auteur aura manifesté expressément ses volontés, il sera plus délicat lorsqu' il faudra partir à la recherche de ses intentions inexprimées130. Ainsi, l'interprétation du juge sera plus aisée si le de cujus a précisé dans le testament le sort de son droit moral post mortem. L'auteur

128 H. DESBOIS, Op. cit, p. 565

129 C.COLOMBET, Propriété Littéraire et artistique, DALLOZ, Paris Cedex05, 1976, p.216

130 C.COLOMBET, Propriété Littéraire, artistique et les droits voisins, 8eme édition, DALLOZ, Paris Cedex14, 1997, p.203

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facilite la tâche au juge s'il exprime avant sa mort le sort du droit de divulgation, du droit au respect de son nom et du droit au respect de son oeuvre. Le juge pourra bien apprécier s'il y a eu abus notoire à l'égard du droit moral. Tout de même, si le de cujus n'a rien dit à propos, le contrôle de l'abus notoire sera soumis à l'appréciation du juge.

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