I.2.7. Le marketing-mix
Dans cette section nous abordons successivement les
éléments du mix-Marketing : Produit, Prix, Place (Distribution)
et Promotion (communication).
I.2.7.1. Le produit
Selon Kotler, Keller, Manceau et Dubois : « On
appelle produit tout ce qui peut être offert sur un marché de
façon à y satisfaire un besoin23».
La notion de produit peut englober les biens tangibles, Les
services, Les expériences,...
I.2.7.1.1. Les dimensions du produit :
Le produit est également défini comme
étant un panier d'attributs : c'est-à-dire qu'il ne se limite pas
seulement à sa dimension fonctionnelle, il possède
également une dimension symbolique.
Le produit en tant que panier porte ces attributs ci-après
:
- Les attributs fonctionnels : Il s'agit de sa fonction
fondamentale, ce sont les caractéristiques concrètes et
techniques du produit
- Les attributs associés et symboliques : Secondaires,
et plus subjectifs, ils sont perçus différemment d'un client
à un autre, exemple : marque, services, packaging, design...
I.2.7.1.2. Les différents niveaux d'un produit
: Il est en pratique de distinguer cinq niveaux du produit qui sont
:
Bénéfice central : c'est
l'avantage essentiel recherché par le client.
Exemple : le client d'un hôtel
achète du repos et du sommeil
Le produit générique :
c'est le noyau avec toutes ses caractéristiques.
Exemple: une chambre d'hôtel
contient un lit, une chaise, un lavabo,...
Le produit attendu : c'est l'ensemble des
avantages offerts par les attributs du produit au client.
Exemple : un hôtel propre,
personnel accueillant, qualité de nourriture.
Le produit augmenté : c'est
tout ce qu'offre le producteur au client avec le produit
générique. Exemple: service
après-vente (SAV), transport, installation, conseils, garantie,...
Le produit potentiel : il comprend toutes
les modifications et améliorations possibles du produit.
23 Kotler Philip, Keller Kevin, Delphine Manceau,
Bernard Dubois : op.cit, P.418.
24 FILIATRAULT Pierre, DAGHFOUS NAOUFEL, Le
Marketing, éditeur Gaëtan Morin, CHENELIEREINC.
2007, Québec, p.315.
-' 36 -'
I.2.7.1.3. La classification des produits :
Les responsables Marketing classent en général
les produits à partir de plusieurs
caractéristiques24.
Durabilité et tangibilité des produits
:
+ Biens non durables (Périssables)- Biens
Tangibles
Ex : Produits alimentaires, les produits d'entretien...
+ Biens durables- Biens tangibles Ex :
réfrigérateur, les vêtements...
+ Services (Périssables) -Intangibles Ex
: Transport, restauration, soins
médicaux...
Biens de consommation :
+ Produits d'achat courant.
Ex : - Les produits de première
nécessité (le pain, le lait)
- Les produits d'achat impulsif (chewing-gum, les friandises)
«disponibles en
sortie de caisse »
-Les produits de dépannage (parapluie lorsqu'il pleut)
+ Produits d'achat réfléchi. Ex
:-Meubles, vêtements, automobiles, gros
électroménagers
+ Produits de spécialité. Ex :
Voiture (Mercedes), parfum et bijoux, équipements
électroniques
+ Produits non recherchés. Ex :-
Assurances vie, testament
Produits industriels :
+ Matériaux et composants. Ex :
-Matières premières-Pièces et matériaux
manufacturés
+ Bien d'équipement. Ex
:-Installation-équipement accessoire
+ Fournitures. Ex : Exploitation-Entretien et
réparation
+ Services. Ex :-Service de
réparation-Services auxiliaires-Services professionnels
I.2.7.1.4. La gestion du cycle de vie d'un
produit
On distingue traditionnellement quatre étapes dans la
vie d'un produit, le graphique suivant présente les courbes des ventes
et des profits propres aux différentes phases du cycle de vie d'un
produit:
-' 37 -'
Graphique 1 : Le cycle de vie d'un produit,
évolution du chiffre d'affaire et de profit Ventes
Lancement Croissance Maturité Déclin
Source : Marketing management
14ème édition, p 353.
Tableau n°10 : analyse du cycle de vie d'un
produit
Caractéristiques
|
Introduction
|
Croissance
|
Maturité
|
Déclin
|
Ventes
|
Faible
|
Croissantes
|
Maximales
|
Déclinantes
|
Coût unitaire
|
Elevé
|
Moyen
|
Faible
|
Faible
|
Profils
|
A créer
|
Croissants
|
Elevés
|
Déclinants
|
Clients
|
Innovateurs
|
Adoptants
|
Marché de masse
|
Retardataires
|
Concurrences
|
Limitée
|
Précoces
|
Stable
|
Déclinante
|
Objectifs de
marketing
|
Créer de la
notoriété et favoriser l'essai
du produit ou du service
|
Accroître la part du marché
|
Accroître la rentabilité en maintenant la part de
marché
|
Réduire les
dépenses et
récolter les profits
|
Stratégies de mix de marketing
|
Produit
|
Produit de base
|
Garantie, Service
à la clientèle
|
Qualité et style des produits
|
Elagage
|
Prix
|
Pénétration ou
écrémage
|
Domination par coûts ou
différenciation
|
Prix concurrentiel
|
Réduction de Prix
|
Distribution
|
Sélection
|
Extension
|
Plus grande Extension
|
Sélection
|
Publicité
|
Créer la notoriété
parmi les adoptants précoces et les vendeurs
|
Créer la notoriété et
l'intérêt sur le marché de masse
|
Mettre l'accent
sur
les différences et les avantages de la marque
|
Réduire pour retenir les clients les plus
fidèles
|
Source : FILIATRAULT Pierre, DAGHFOUS NAOUFEL,
Le Marketing, éditeur Gaëtan Morin, CHENELIEREINC. 2007,
Québec, p.315.
-' 38 -'
I.2.7.1.5. La politique de gamme
Une gamme correspond à un ensemble de produits
liés entre eux du fait qu'ils fonctionnent de la même
manière, s'adressent aux mêmes clients, ou sont vendus dans les
mêmes points de vente25.
I.2.7.1.5.1. Les notions de gammes et lignes de produits
:
· La gamme: elle est composée
d'un nombre de produits regroupés en plusieurs types appelés
lignes de produits.
· La ligne : Elle se compose de
plusieurs modèles fabriqués à partir d'un modèle de
base.
· Le mix ou assortiment de produit:
c'est l'ensemble des gammes et articles proposés à la
vente par une entreprise.
· La largeur d'une gamme se mesure par le nombre de ses
lignes de produits.
· La profondeur d'une ligne se mesure par le nombre de
produits qu'elle regroupe.
· La longueur d'une gamme est la somme des produits de
toutes les lignes
I.2.7.1.5.2. Le développement de nouveaux
produits
I.2.7.1.5.3. Définition
Un nouveau produit peut être un produit qui
répond à un nouveau besoin du marché, un produit nouveau
par rapport aux produits existant sur le marché, un produit nouveau pour
l'entreprise ou un produit qui été modifié ou
amélioré».26
I.2.7.1.5.4. Le processus de lancement d'un nouveau
produit
Le processus de lancement d'un nouveau produit comprend huit
étapes.
25 KRUGER A., FERRANDI J-M, INGARAO A., CARPENTIER L.,
Mini manuel de Marketing, Dunod, 2010,
Bruxelles, p.154
26 FILIATRAULT P., DAGHFOUS NAOUFEL, op-cit.
p.326.
-' 39 -'
Figure n°7 : Le processus de lancement d'un
nouveau produit
Elaboration de la stratégie marketing (mettre en place les
éléments du marketing mix)
Analyse économique
Elaboration produit (Confectionner ?mettre en place des
échantillons
Test marché (on va faire appel aux panels de
consommateurs) Lancement (La diffusion du produit)
Développement et test du concept (C'est une description de
l'idée sous l'angle des avantages que le consommateur pet tirer)
Recherche du besoin (c'est la possibilité de créer
un nouveau produit)
Filtrage des idées (Eliminer des mauvaises
idées)
Source : KOTLER Philip et DUBOIS Bernard :
Marketing Management, 11ème édition, Publi-Union,
Paris, 2003, (avec nos soins).
I.2.7.1.6. Le packaging
Les termes de conditionnement, emballage et packaging sont
à peu près synonymes mais on utilise de préférence
le concept Packaging parce qu'il évoque en plus les aspects physiques et
fonctionnels du contenant des produits, des aspects décoratifs qui sont
importants.
I.2.7.1.6.1. Définition
Selon LENDREVIE et LINDON : « C'est l'ensemble des
éléments matériels qui, sans être
inséparables du produit lui-même, sont vendus avec lui en vue de
permettre ou de faciliter sa protection, son transport, son stockage, sa
présentation en linéaire, son identification et son utilisation
par les consommateurs ».27
I.2.7.1.6.2. Les différents niveaux du
packaging
On distingue généralement trois niveaux du
packaging : ? L'emballage primaire :
C'est le contenant qui est en contact direct avec le produit.
27 LENDREVIE et LINDON, Mercator, Théorie et Pratique
du Marketing, Dalloz, 7ème édition, Paris, 2003,
p.274.
~ 40 ~
Exemple. bouteilles de jus, flacons de parfum, etc.
? L'emballage secondaire:
C'est l'emballage qui contient déjà un produit
empaqueté. Il peut prendre la forme :
- Emballage secondaire unitaire (Exemple. boite
d'emballage d'un flacon de
parfum, d'un pot de crème hydratante).
- Emballage secondaire de regroupement (Exemple. Pick-up
en carton regroupant six
pots de yaourt, ou pack de douze boites de jus).
? L'emballage tertiaire (ou de
manutention) : C'est l'emballage qui sert à
transporter le produit vers les points de vente. Il
intéresse plutôt les
distributeurs que les consommateurs.
Exemple . les palettes en contre plaqué, caisse
en bois ou en carton,...
I.2.7.1.6.3. Les composantes du packaging :
Un packaging renferme deux aspects :
? Le contenant : Il sert à
protéger, à conserver, à transporter et à stocker
le produit.
- Matériaux utilisés : Plastique, verre, carton,
métal, etc.
- Forme : packaging unitaire et/ou de regroupement.
- Système de fermeture : Boucle vissée, capsule
plastique, opercule soudée, etc.
? Le décor: ce sont tous
les éléments visuels du packaging.
- Graphisme : Dessin, photo, caractère typographique,
etc.
- Couleurs utilisées.
- Textes : L'emplacement et la disposition
- Etiquettes : Le nombre et la forme, etc.
I.2.7.1.6.4. Fonctions du packaging:
Le packaging remplit deux fonctions essentielles :
Fonctions techniques
- Protection et conservation du produit
- Facilité d'utilisation.
- Transport et stockage
- Rangement et élimination
- Protection de l'environnement : (matériaux d'emballage
biodégradables).
Fonctions de communication
- Impact visuel (ex : alerte)
- La reconnaissance du produit.
- L'identification du produit.
- Expression du Positionnement
- Information du consommateur.
- Impulsion à l'achat.
C'est par ces fonctions de communication que le packaging est le
premier média
au service du produit.
--' 41 --'
I.2.7.1.7. La marque
I.2.7.1.7.1. Définition
Selon KOTLER et DUBOIS : « Une marque est un nom, un
signe, un symbole, un dessin ou toute combinaison de ces éléments
servant à identifier les biens ou services d'un vendeur ou d'un groupe
de vendeurs et à les différencier des concurrents
».28
I.2.7.1.7.2. Les fonctions de la marque:
La marque joue trois fonctions dans l'esprit du consommateur :
a) L'apprentissage du consommateur : La
marque facilite le choix du produit par le consommateur en lui permettant de
repérer le produit recherché face au grand nombre de produits
offerts. Cette fonction se traduit par un indicateur de la marque : la
notoriété.
On peut distinguer trois niveaux de notoriété :
- Le « top of mind » ou notoriété
spontanée de premier rang : score de la marque le
plus élevé des citations spontanées,
auprès d'un échantillon de consommateurs.
- La notoriété spontanée : marques
citées spontanément au moins une fois.
- La notoriété assistée : score
de citations obtenues pour les marques qui sont citées
spontanément au moins une fois.
b) La fonction d'expression de la personnalité
: La marque donne un sens à la relation entre le consommateur
et son environnement social. En optant pour une marque, le consommateur
s'intègre dans un environnement social.
c) Un risque d'erreur réduit : La
marque est une assurance qualité pour le consommateur, elle exprime un
certain niveau de qualité et performance du produit.
Plus la marque est connue, plus l'engagement implicite de
garantie est assuré. I.2.7.1.7.3. Le choix d'un nom de
marque:
a) Prononciation : Il doit être
exprimable oralement à la lecture.
b) Mémorisation : Un nom de marque
doit nécessairement répondre aux critères suivants : nom
court de 2 ou 3 syllabes est préférable à un nom plus
long.
c) Evocation : Le nom doit être
crédible et ne pas posséder une signification négative.
d) Disponibilité : Le nom ne doit pas
être déposé par autrui dans la catégorie de produit
concernée.
28 Kotler Philip et Dubois Bernard :
Marketing Management, 9ème édition,
Publi-Union, Paris 1997.
--' 42 --'
|