C. INTERET DE LA LOGIQUE D'ACCOMPAGNEMENT
Pour traiter ce point, je m'appuie à nouveau sur
l'ouvrage de Valérie Brunel « Les Managers de
l'Âme ». C'est un ouvrage critique.
Dans un premier temps, Valérie Brunel expose les
laudateurs du coaching.
Elle nous explique avant tout que le changement étant
devenu un état permanent dans l'entreprise, le manager doit alors passer
d'une logique hiérarchique à une logique d'accompagnement de ses
collaborateurs.
Pour cela, l'auteure nous dit qu'il faut d'abord comprendre
que l'efficacité et la performance de l'individu sont
déterminées par la qualité de ses relations à lui
même et à son environnement. Cette bonne qualité permet de
développer la confiance, le développement des ressources
humaines, la coopération et le partage du savoir, nécessaires au
bon fonctionnement de l'organisation.
Ce qui amène les managers à développer
dans l'entreprise un « savoir être » envers soi et autrui fait
d'ouverture, d'empathie, de prise en compte des affects et de
représentations de l'autre, de partage et d'enjeux et de recherche
d'objectif partagé. L'entreprise se transforme alors en organisation
« apprenante », ou chacun apprend en permanence des autres. Le
manager va s'employer à écouter les opinions des employés
en matière d'organisation du travail ainsi que les besoins fluctuants
des clients. Il s'agit
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de remettre en cause des façons de faire et de penser
et de s'améliorer sans cesse.
Valérie Brunel cite les théoriciens du
management qui expliquent que l'organisation doit désormais
reconnaître, gérer et tirer profit des différents
comportements des collaborateurs comme une force permettant l'adaptation au
changement, la créativité et l'innovation. Pour l'entreprise, il
s'agit donc d'une évolution vers une meilleure prise en compte de
l'individualité et de permettre l'intérêt et l'expression
de chacun, au lieu d'exercer le pouvoir et de tout contrôler.
Comme nous le formule Valérie Brunel, réduire le
contrôle n'empêche en rien de garder le contrôle
nécessaire sur les salariés et d'assurer la coordination des
acteurs. Les collaborateurs, de ce fait, accroissent leur autonomie selon le
principe « d'autonomie dans l'interdépendance ». Pour les
salariés, il s'agit de garder une dépendance du cadre à
respecter, des interactions avec les collègues, du respect de la
réglementation et en même temps de développer son pouvoir
d'initiative, de devenir acteur dans un travail qu'ils se seront
attribués. Chacun est alors considéré responsable de
lui-même et de ses comportements: Le manager considère mieux ses
collaborateurs de façon individuelle, prend en compte chacune de leurs
remarques, respecte leur autonomie en réduisant les contrôles sous
contrat de confiance, ce qui impose une prise de responsabilité plus
forte de la part des salariés.
Valérie Brunel nous parle également de la
technique d'influence qui permet de garder de bonnes relations, de n'être
ni autoritaire ni menaçant, et qui permet également au
collaborateur d'intégrer mieux la contrainte que si le manager lui avait
donné un ordre. La technique d'influence est un mode de communication
qui reconnaît l'autre dans sa capacité de compréhension de
la problématique. L'auteur nous donne comme exemple le manager qui donne
simplement un ordre à une assistante : « J'ai besoin de ce document
sous 24 heures, si vous ne pouvez pas le faire j'en parlerai à votre
chef et vous aurez des ennuis ». Ce ton est menaçant et montre que,
pour lui, l'assistante n'est pas capable de comprendre les contraintes.
Quand le manager adopte une logique d'accompagnement, il va
plutôt lui expliquer pour quelles raisons il a besoin de ce document sous
24 h et va remercier l'assistante pour sa compréhension. L'assistante
s'appropriera alors la tâche dans un souci de coopération,
d'autonomie et de responsabilité.
Dans le rôle du manager-coach, Valérie Brunel
insiste sur la posture « intelligente » de ce dernier concernant le
Feed back, il lui est alors demandé de ne pas interpréter mais
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d'observer les faits et de les formuler avec tact et respect
selon la personnalité du salarié. Chaque partie est
incitée à se montrer respectueuse, ouverte et à accepter
la parole de l'autre.
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