C :LA RECONNAISSANCE DU DON
L'auteur explique que l'entreprise ne peut reconnaître
ce fonctionnement car il irait à l'encontre de l'idée du
management et de la rationalisation du travail.
IL précise: « la solution retenue par
l'entreprise, c'est alors d'accepter ces « cadeaux » mais sans
célébrer leur réception, de les prendre sans
reconnaître explicitement leur valeur et, surtout, de transformer ces
manifestations de liberté en obligation ».(page 9)
J'ai fait l'expérience de l'entreprise qui fige chaque
action et chaque pensée dans une procédure. Le collaborateur n'a
plus à réfléchir. Et, à chaque «
dérapage » l'entreprise reproche à ses salariés de ne
pas être plus coopératif, ce comportement devant être un
dû pour l'entreprise. La coopération et le don ne sont
effectivement pas pris en compte comme un cadeau mais comme un dû.
On retrouve le paradoxe décrit par Norbert Alter: on
suit les procédures sans réfléchir / on doit donner de soi
et coopérer.
Le don est un acte libre, volontaire et non obligatoire, nous
précise Norbert Alter. Comment alors exiger d'un individu un acte libre?
C'est pour cela que Norbert Alter annonce qu'il est préférable de
développer la coopération qui existe déjà dans
l'entreprise, plutôt que de créer des procédures de
coordination tel que « boite à idées pour innovation »,
« séminaires pour favorise l'esprit d'équipe, etc...
»
Il présuppose alors que l'entreprise doit accepter les
échanges sociaux et le vivre comme un investissement, et non une perte
de temps, et qu'il faut savoir célébrer les dons et les
sacrifices faits par les salariés à l'entreprise, en faisant
preuve de gratitude.
D. LE LIEN SOCIAL
Norbert Alter a construit son développement de la
façon suivante:
Il nous apprend que le don n'est pas gratuit, il crée
un lien social. Ce lien social permet de compter sur l'autre pour soi.
Le don en entreprise peut être de donner une information
qui fait avancer son collègue, le contre don peut être un sourire,
un café, un échange d'information, ou autre. Il n'y a pas de
délai à tenir. Le « rendre » s'apparente à la
reconnaissance du contre don, la gratitude. Cela signifie que chacun est
d'accord pour coopérer.
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Il donne d'ailleurs un autre exemple de don et de contre don
entre un collaborateur cadre et sa direction: le cadre donne plus à son
directeur, au niveau de son temps ou d'actions à entreprendre ou de
solutions pour son entreprise (don) et, en contre partie, le directeur lui
confie des « secrets » sur ce qui s'est dit en comité de
direction ou sur ce qu'il pense réellement de l'organisation
imposée, etc... (contre don). Ces échanges créent la
coopération.
Il met également en avant le choix de l'affectif dans
la relation, l'individu cherche avant tout à coopérer avec
quelqu'un qu'il apprécie pour éviter la « froideur » de
la coopération.
Il explique bien que l'échange affectif n'est pas
forcément un échange entre amis, ce n'est pas un échange
affectueux. Ces échanges conventionnels n'empêchent en rien la
sincérité.
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