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Le management des professionnels d'un établissement d'accueil pour personnes à¢gées : intérêts et limites des méthodes spécifiques au coaching.

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par Christelle JUSTES
UPEC - Université Paris Est Créteil - Master : Intervention et Développent social parcours Direction d?établissement et de services pour personnes âgées  2016
  

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4) LA RECIPROCITE DANS L'ACCOMPAGNEMENT

Je me suis appuyée sur le livre de Norbert Alter « donner et prendre » (1) pour comprendre la réciprocité dans l'accompagnement au sein de l'entreprise.

Norbert Alter ne travaille pas dans le cadre du coaching, il est un spécialiste de l'innovation et du changement en entreprise.

Il nous explique se fonder sur les perspectives développées par les anthropologues à propos des dons et contres dons des sociétés dites « primitives » ; il les a superposé avec le monde des entreprises d'aujourd'hui et a pris compte des similitudes. Il a également pris en compte les analyse de Marcel Mauss (né le 10 mai 1872 à Épinal et mort le 1er février 1950 (à 77 ans) à Paris), ethnologue, et généralement considéré comme le « père de l'anthropologie française » et Bronisaw Kasper Malinowski (Clan Jastrzebiec, né le 7 avril 1884 à Cracovie, et mort le 14 mai 1942 à New Haven), anthropologue, ethnologue et sociologue polonais dont les propos lui ont semblé précieux et plus précis sur ce sujet.

A. LA COOPÉRATION

Dans un premier temps, Norbert Alter met en avant la notion de coopération: coopérer c'est donner: « Donner quelque chose de précieux à quelqu'un permet de sceller une relation dans un endettement mutuel » (page 11).

Il explique que cet endettement permet l'échange social qui permet de créer des alliances et donc de la coopération.

Dans la relation de coopération s'installe alors le don, le contre don et le « rendre » (la gratitude). Cette gratitude assure la durée et la stabilité des échanges.

La répétition des échanges rend complices et la complicité permet la pérennité des échanges.

Norbert Alter nous précise alors que le don est un cadeau (donc non obligatoire), le contre don est une reconnaissance de ce don et le « rendre » est la gratitude d'avoir été reconnue.

Concrètement Norbert Albert développe comment cela se passe dans le monde de l'entreprise. Chaque collaborateur fait des dons à l'entreprise, ce qui n'est pas « compris dans la fiche de poste », ce que l'on appelle le « travail invisible ».

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Il donne comme exemple que la procédure n'est pas suffisante pour la finalité du travail. S'il y a un problème sur une machine, le collaborateur a le choix de suivre la procédure et le temps que cela prend (appeler la maintenance, remplir la fiche d'intervention, etc) ou de faire appel a un collaborateur plus expérimenté qui va prendre de son temps de travail pour réparer la machine. Ce collaborateur va alors faire un don. Le problème va se régler plus vite et à ce moment là cela va créer un endettement de la part du demandeur qui, au moment ou ce sera utile, viendra également en aide à celui qui l'a aidé (le contre don), ce dernier en sera reconnaissant et se sentira reconnu et viendra à nouveau l'aider (le rendre, la gratitude). La coopération s'est mise en place. L'entreprise y gagnera en temps et en argent.

Seulement l'entreprise ne reconnaît pas ce don que font les salariés. Si le collaborateur dit qu'il a du finir tard car il a aidé son collègue, on lui répondra qu'il y avait une procédure à suivre. L'entreprise ne reconnaitra pas que cela a permis un gain de temps et un gain de production.

Effectivement cela fait écho à une expérience personnelle lorsque j'étais secrétaire salariée dans une maison de retraite. Il n'existait aucune procédure et pour pallier certains conflits entre des membres du personnel, le directeur a décidé d'écrire une procédure pour chaque résident et a bien insisté auprès des salariés sur l'obligation de suivre ces procédures à la lettre (qui fait quoi, comment et avec qui). La procédure du « coucher des résidents » avait été oublié pour un résident: ce dernier a donc passé la nuit dans la salle à manger. Il n'était pas mentionné dans la procédure du « coucher des résidents » et le personnel suivant la procédure à la lettre... en a perdu son autonomie de réflexion et de jugement.

Il a été reproché au personnel une faute professionnelle avec sanction.

A ce moment là, l'entreprise ne reconnaissant pas le don ne s'est pas remise en question. La mise en place de procédures trop rigides a entrainé la fin de la coopération.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery