I.1.2.2. Contraintes externes au
choix d'un régime de change,
Un certain nombre de contraintes limitent le choix des
régimes de change qu'un pays peut adopter. Par exemple, il est
impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux, d'avoir
à la fois un régime de change totalement fixe et une politique
monétaire parfaitement autonome.
Symétriquement, lorsqu'un pays souhaite conserver
l'autonomie de sa politique monétaire, il est tenu de choisir un
régime de change flexible ou de limiter la mobilité des
capitaux.
Ainsi, en change fixe, une relance produit un excès
d'offre de monnaie ou une baisse du taux d'intérêt, tendent
à déprécier la monnaie. Cette tendance ne peut être
combattue que par le rachat de la monnaie, ce qui annule la stimulation
monétaire.
S'il est possible d'échapper temporairement à
cette contrainte en stérilisant la variation des réserves de
change, par exemple si la banque centrale achète des titres sur le
marché financier national, ce qui injecte de la liquidité dans
l'économie, une telle politique n'est pas tenable à long terme.
En change fixe, les autorités monétaires doivent
également montrer aux marchés qu'elles accepteront la contrainte
d'un régime de change fixe à l'avenir, faute de quoi la monnaie
est exposée à des attaques spéculatives qui sont d'autant
plus puissantes que les marchés de capitaux et les marchés
monétaires sont libéralisés.
Le contrôle des changes est alors le seul moyen de
préserver le régime de change, car il limite les mouvements
d'achat et de vente de la devise concernée. Il s'agit d'une restriction
sur la convertibilité de la monnaie, qui apparaît ainsi comme un
substitut à une restriction de l'offre de monnaie [SCHULER K.,
1999].
I.1.2.3. Efficacité des
régimes de change
Les littératures nous montrent des conceptions
dichotomiques pour l'efficacité des régimes de change, Celle-ci
se mesure par leurs avantages et inconvénients. Or, les avantages des
changes flottants font certainement les inconvénients des changes fixes.
Ainsi, trois principaux avantages fondent les arguments des
partisans d'un régime de change flottant et font les
inconvénients du régime de change fixe.
D'abord, le régime de change flottant offre une
autonomie à la politique monétaire, Il permet l'utilisation de
cette dernière comme instrument efficace de politique économique
et traduit une absence d'inflation importée. Ensuite, Il impose la
symétrie (suppression des asymétries). Enfin, il assure
l'équilibre interne et externe en cas de choc et absence de
spéculation.
Pour les théoriciens de l'école
monétariste, le régime de change flottant a quatre
qualités principales :
v Tout déficit extérieur entraîne une
demande excédentaire de devises étrangères, ce qui
déprécie la monnaie nationale et améliore la
compétitivité ; les exportations sont stimulées, les
importations freinées et le solde commercial se rétablit. Cela
signifie qu'un ajustement symétrique se produit en cas d'excédent
extérieur.
v La spéculation est rendue plus difficile qu'en
changes fixes car les opérateurs sont dans une plus grande incertitude
quant à l'évolution des taux de change.
v Les politiques économiques deviennent plus autonomes
car elles se libèrent de la contrainte de stabilisation de change. La
politique monétaire retrouve toute son efficacité pour agir sur
l'équilibre interne de l'économie.
v Les banques centrales n'ont plus à détenir
des réserves de change coûteuses pour intervenir sur le
marché des changes.
En régime de changes fixes, la politique
budgétaire est plus efficace que la politique monétaire. Une
politique budgétaire expansionniste entraine une hausse du taux
d'intérêt domestique suite à l'émission
supplémentaire de titres publics qui en résulte. Les capitaux
étrangers sont attirés par la hausse du taux
d'intérêt, ce qui induit de la création monétaire.
Cette création monétaire réduit la hausse initiale des
taux d'intérêt, ce qui est favorable à la croissance
économique.
A l'inverse, une politique monétaire expansionniste est
traduite par une baisse du taux d'intérêt, ce qui peut entrainer
des sorties de capitaux et une diminution de la masse monétaire, avec
effets restrictifs sur la croissance.
En revanche, dans le régime de changes flottants la
politique monétaire est plus efficace que la politique
budgétaire. Une politique budgétaire expansionniste se traduit,
en effet, par une appréciation du taux de change induite par la hausse
du taux d'intérêt ce qui est défavorable à la
croissance économique.
A l'inverse, une politique monétaire expansionniste
amène une baisse du taux d'intérêt et une
dépréciation du change qui favorise la croissance en pesant sur
les importations et en stimulant les exportations.
Ce modèle a beaucoup de succès mais il a
d'importantes limites car il ignore de nombreux aspects de l'équilibre
économique notamment l'influence des variations de change sur les prix
et les salaires, ainsi que le rôle des anticipations et des effets de
richesse.
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