IV.1.3.3. Formes cliniques du paludisme grave
L'anémie sévère était la forme
clinique la plus notée chez 63,22% des patients, suivie du
neuropaludisme avec 35,63% des malades, puis de la fièvre bilieuse
hémoglobinurique avec 9,77% des cas. Les convulsions à
répétition n'étaient notées que chez 0,57% des
malades. Plusieurs auteurs avaient trouvé cette
supériorité numérique de l'anémie
sévère : à 38,6% en 2011 à Lubumbashi [20],
à Bouaké en 2003 [62], au Togo en 1998 [67], à Brazzaville
en 2005 [71] et au Togo en 2006 [72]; cependant, beaucoup d'autres
avaient trouvé que le neuropaludisme était le plus
fréquent : à 57,9% au Mali en 2006 [59], à 52,4%
à Ouagadougou en 1997 [64] et à 35% en 2003 à Dakar [65].
Au Mali en 2008, De son côté, le neuropaludisme et l'anémie
sévère représentaient 80% [69]. Tous ces résultats
pourraient s'expliquer par le fait que les jeunes enfants étant non
prémunis contre le paludisme, en cas d'infestation par le Plasmodium
falciparum, l'état clinique pourrait rapidement s'aggraver pour
évoluer vers le paludisme neurologique ou une anémie
sévère, responsables de la forte mortalité due au
paludisme [68].
IV.1.3.4. Diagnostics associés
Le diagnostic associé le plus fréquent
était la méningite avec 28,99% des cas, suivie des verminoses
avec 10,14% des cas, puis de la fièvre typhoïdes avec 8,70% des
cas, résultat qui est similaire à celui trouvé au Mali en
2006 [59], rapportant que le paludisme grave était associée
beaucoup plus à la méningite et à la salmonellose et ce,
dans 10,9% des cas.
IV.1.4. Données
anthropométriques
IV.1.4.1. Z-score Poids/Taille
La prévalence globale de la malnutrition aiguë de
21,84% avec 7,47% pour la forme sévère et 14,37% pour la
modérée. Un bon état nutritionnel était noté
chez 78,16% des malades. Alors que notre prévalence de la malnutrition
aiguë sévère est basse par rapport à celle des autres
auteurs : 13,25% à Lubumbashi en 2011 [20] et 29,6% au Kivu en 2008
[45] ; celle de la malnutrition aiguë sévère se
rapproche des leurs : 15,66% et 17,6%, respectivement à Lubumbashi
[20] et dans le Kivu [45]. La différence de prévalences de la
malnutrition aiguë sévère pourrait s'expliquer par le fait
que les autres auteurs ont inclus les oedèmes alors que dans notre cas,
ce critère était exclu vu qu'il n'était pas
retrouvé sur les dossiers des malades.
Le z-score P/T moyen était de -0,66#177;1,59, pour une
médiane de -0,63 (Q1-Q3 : -1,71-0,39) et les extrêmes de
-4,76 et 3,17, ce qui montre un faible décalage vers la droite par
rapport aux résultats trouvés à Lubumbashi en 2011 [20],
à savoir une moyenne de -0,97#177;2,05 et une médiane de -0,88
(Q1-Q3 : -2,17--0,88). Cela pourrait s'expliquer par la différence
de prévalence de malnutrition aiguë constatée dans nos
études.
|