I-4-1.ACTION SUR LES CAUSES IMMÉDIATES(MAEE, 2010)
Des actions « directes » sont recommandées de
manière prioritaire, car elles ont fait la preuve de leur
efficacité. Il en est ainsi de la promotion de l'allaitement maternel,
de la supplémentation en vitamine A et en zinc, et du traitement de la
malnutrition aiguë sévère (par prise en charge
hospitalière comme au niveau communautaire/à domicile), qui
portent sur les causes immédiates. La mise en oeuvre d`actions «
directes » pourrait éviter près d'un quart des
décès chez les enfants de moins de 36 mois et réduirait de
près d'un tiers la proportion d'enfants atteints de retard de croissance
à l'âge de 36 mois dans les 36 pays qui comptent 90 % des enfants
atteints de retard de croissance. Cette liste d'actions n'est ni exhaustive ni
prescriptive. Le choix des interventions doit être raisonné en
fonction de chaque contexte. Des questions importantes restent par ailleurs
à résoudre, comme la mise au point de dispositifs soutenables
hors centres de réhabilitation.
I-4-2.ACTION SUR LES CAUSES SOUS-JACENTES(MAEE,
2010 )
Une réduction de la malnutrition maternel et
infantile(MMI) sur le long terme dépend aussi d'actions «
indirectes » sur les causes sous-jacentes et fondamentales
(développement agricole et économique, transferts sociaux,
renforcement du droit des femmes, éducation, eau et assainissement,
etc.). Ces interventions se situent en général hors du champ de
la nutrition stricto sensu. Elles doivent cependant être analysées
au regard de leurs effets positifs ou négatifs sur la nutrition des
femmes et des jeunes enfants. Elles devraient inclure des objectifs
nutritionnels ou être conçues pour contribuer à la
réalisation de tels objectifs.À titre d'exemple,
l'intégration d'objectifs nutritionnels dans les appuis au secteur
agricole peut se traduire par :
· des actions ciblées sur les populations les
plus vulnérables à la MMI en zone rurale;
· une prise en compte prioritaire des questions de
genre (accès au foncier, formation, charge de travail...);
· la promotion des cultures maraîchères
et du petit élevage, domaines des femmes et sources de diversité
alimentaire et d'éléments nutritionnels de qualité;
· la formation des décideurs et prestataires
du développement agricole;
· l'évaluation de l'impact des actions sur la
MMI. Une approche similaire devrait guider les actions dans les autres domaines
connexes : éducation, eau et assainissement, etc., dans les zones
fortement affectées par la malnutrition.
I-4-3.RENFORCER LES SYSTÈMES NATIONAUX(MAEE, 2010)
La réduction de la malnutrition sur le long terme passe
par une mobilisation politique et nationaledont les composantes sont les
suivantes :
· une reconnaissance des problèmes
nutritionnels du pays et de leurs causes;
· une volontégouvernementale se traduisant par
des engagements explicites à long terme, traduits en politiques
publiques, stratégies nationales et allocations budgétaires;
· des compétences analytiques, techniques,
stratégiques et de gestion en nutrition;
· le développement d'une « culture de la
nutrition »dans des domaines connexes (économie, agriculture,
santé, éducation, eau et assainissement);
· la coordination et la mobilisationde l'ensemble des
acteurs (communautés locales, société civile, services
techniques connexes...);
· des structures opérationnellescapables
d'atteindre les populations souffrant (ou à risque) de malnutrition et
d'évaluer le résultat de leurs actions (système de
suivi-évaluation);
· des ressources
financièresconséquentes sur ladurée et mobilisées
dans le cadre des politiques économiques nationales.
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