IV-1-2.ENFANTS
Cette
étude a ressorti la situation nutritionnelle des enfants de 6-24 mois de
l'hôpital de District de Dschang. Les garçons et ceux des enfants
de la tranche d'âge de 12-24 mois étaient les plus
concernés à la dénutrition excluant l'émaciation.
Quant aux filles et ceux des enfants de 6-11 mois, ils présentaient
respectivement l'émaciation et le surpoids/obésité. Vu le
sexe ratio (garçon/fille=0,98) nous pouvons dire qu'il avait autant de
garçons que de filles. Nos résultats corroborent à peu
près avec ceux de Kamiya (2011) qui ont montré que les enfants
âgés entre 12 - 24 mois étaient plus concernés par
la dénutrition. Les enfants dénutris sont plus exposés
à présenter des signes de maladies (Miyoshiet al.,
2015), mais notre étude n'a pas pu montrer une telle association. Les
mères étaient en majoritaire des ménagères,
étudiantes et pratiquaient plus les métiers du secteur informel
(la couture, le petit commerce). Nous voyons bien que ces mères d'enfant
sont indigentes, ce qui pourrait jouer sur le suivi sanitaire et alimentation
des enfants. D'autres facteurs pourraient avoir un effet sur l'état
nutritionnel des enfants comme le sevrage précoce (figure 1), ce qui
pousserait les mères à chercher à combler l'apport du lait
maternel par des produits laitiers ou d'autres éléments
nutritionnels. Nous savons que l'alimentation dans la Région de
l'Ouest-Cameroun est très riche en lipides et en glucides, car ceci
s'explique par le tableau IV. Selon Turck (2013), il existe une
différence de poids des enfants allaités à ceux des
enfants nourris au biberon, car ceux allaités avaient un poids
inférieur de près de 600 grammes et quant à Miyoshi (2015)
dans son étude, il présente que l'introduction précoce des
liquides, des aliments pour la première fois à l'enfant autre que
le lait maternel ont été associé à la
dénutrition chez les enfants, ces actions pourraient être le
quotidien des mères de notre étude. Les cultures et coutumes de
l'Ouest-Cameroun préconisent la polygamie, ce qui pousserait la
mère précaire à fournir davantage d'énergie,
à ne pas vraiment survenir au besoin de ses enfants et
d'elle-même, et le fait d'avoir un grand nombre d'enfants aurait le
même effet. Cette étude confirme la prévalence
élevée de la malnutrition à l'Ouest-Cameroun (Mananga
et al., 2014) particulièrement chez les enfants avec le double
fardeau de la malnutrition :retard de croissance et le surpoids(Black
et al., 2013). En thème d'indicateur, la suralimentation
(21,6%) est autant un problème de santé que la dénutrition
(20,3%) sur l'état nutritionnel des enfants. Notre étude
présente, la prévalence du retard de croissance, de
l'émaciation, de l'insuffisance pondérale et du
surpoids/obésité (13,5 %, 3,4 %, 3,4 % et 21,6 %). Une
étude similaire fait à Yaoundé au service de vaccination a
présenté les chiffres suivants : retard de croissance 19%,
émaciation 4,6%, insuffisance pondérale 10% (Ngo Um-Sap et
al., 2014). Nous constatons que le retard de croissance et
l'émaciation sont très proches, sauf les données de
l'insuffisance pondérale qui présentent un grand écart.
Selon l'enquête démographique de santé à indicateurs
multiples (EDS-MICS) du Cameroun en 2011, les résultats des enfants de
moins 5 ans dans la région de l'Ouest est comme suit : un retard de
croissance de 32%, une émaciation de 0,7%, une insuffisance
pondérale de 4,9% et le surpoids/obésité qui était
de 10,7%. Il existe une différence réelle de celle de notre
étude qui présente une réduction du retard de croissance
(13,5% contre 32%), de l'insuffisance pondérale (3,4% contre 4,9%), mais
une hausse de l'émaciation (3,6% contre 0,4%) et du
surpoids/obésité (21,6% contre 10,7%). Une étude faite
à bangang dans une zone rurale de l'Ouest-Cameroun nous présente
une autre tendance avec un retard de croissance de 42,22%, une
émaciation de 3,33%, une insuffisance pondérale de 6,67% (Mananga
et al., 2014), car seule l'émaciation était proche
à notre étude (3,33% contre 3,4%). Certes, il y a des divergences
de résultats, ce qui serait dû à la limite de notre
étude qui était principalement le biais de sélection, car
ce n'estpas tout le monde qui se rend ou qui peut se rendre à
l'hôpital, c'est surement le pourquoi notre étude est plus proche
de celle de Ngo Um Sap (2014). Donc si nous descendions dans la
communauté ou les ménages, nous trouverions probablement d'autres
cas.
IV-2. LES DÉTERMINANTS
L'état nutritionnel du couple mère-enfant est
altéré et des facteurs ont été à l'origine
de cettealtération.Les analysesbivariées et multivariées
ont été utilisées pour nous permettre de ressortir les
déterminants.En général, les déterminants
quiressortent de notre étude sont les suivants : l'âge de la
mère, le régime matrimonial de la mère, la taille de la
mère.D'après les résultats obtenusde notre étude,
les déterminants identifiésqui ont influencé de
manièresstatistiquement significativesl'état nutritionnel du
couple mère-enfant avaient deseffets spécifiques sur la
dénutrition de l'enfant et sur la suralimentation de la
mère :Le régime matrimonial, la taille de la mère
étaient des déterminants qui avaient un impact sur la
dénutrition de l'enfant et l'âge de la mère quant à
lui était un déterminant de la suralimentation de la
mère.Plusieurs étudesantérieures ont
présenté d'autres ou des surplus de déterminants que ceux
trouvés dans notre étude qui auraient une influence sur
l'état nutritionnel de la mère et de l'enfant tels que : Le
niveau d'étude de la mère, le niveau d'instruction sur les
pratiques alimentaires de la mère, le nombre personnes résidentes
dans le domicile, l'administration des alimentations pré-lactées,
le poids de naissance de l'enfant, le lieu de résidence, la source
d'eau, la disponibilité de toilette, la famille nucléaire,
l'ordre de naissance,les ruptures, l'âge de la première
naissance(Pondi et Joseph, 1981; Girma et al., 2002;
Bizouerne, 2012; Senbanjo etal., 2013; Mananga etal., 2014;
Rakeshetal., 2014). Il faut noter que le niveau d'étude de la
mère, le faible poids à la naissance, l'origine de l'eau, la
disponibilité des toilette dans notre étude, n'étaientpas
statistiquementsignificatifs (p>0,05) à l'état nutritionnel ni
de la mère, ni de l'enfant. Cette abondance de déterminants dans
ces différentes études s'expliquerait du faite qu'ils se sont
tous réalisées à base communautaire.
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