Culture politique et gestion de la res publica en republique democratique du congo les defis a releve et percepective de 1997 a 2011( Télécharger le fichier original )par BENETEL AKARIKO MATONDO Université pédagogique nationale - Licence 2016 |
I.1.2. De la responsabilité du parlement dans les défis politiques à relever.En RDC nous avons un parlement bicaméral. C'est dire une Assemblée Nationale et le Sénat. Le parlement n'a pas seulement pour rôle de légiférer mais aussi le contrôle de l'action du gouvernement et des entreprises publiques. L'Assemblée Nationale lors de la première législative s'est distinguée plus dans la production législative : 11 lois organiques votées, 53 loi ordinaires votées, 62 questions orales avec débat, 5 motions de défiance et une motion de censure (ces données couvrent les périodes allant du 22 septembre 2006 au 15 janvier 2011).67(*) La majorité de la production législative n'a jamais été appliqué. Par exemple, la loi sur l'organisation et le fonctionnement des activités publiques et sportives en RDC. A quoi servirait-il de voter des lois que l'on ne sait pas appliquer ? Les motions de défiance et de censure sont des occasions d'enrichissement illicite des députés. Lorsqu'il y a une motion de censure, le gouvernement libère de fonds pour corrompre les députés afin de se maintenir au pouvoir. Les députés censés de représenter le peuple travaillent pour leurs intérêts personnels et ceux de leurs partis politiques voire même de leur chef au lieu de défendre les intérêts du peuple. On se pose également la question de savoir si les députés Congolais représentent le peuple ou leur chef ou encore leurs partis politiques ? Dans la pratique, ils représentent leur chef et leurs partis politiques alors que le mandat, ils le reçoivent du peuple souverain. C'est ainsi que les différentes motions n'ont jamais abouti alors que dans les différents débats tous parfois reconnaissent le bien fondé de la motion. Le parlement devient donc la caisse de résonnance de l'Exécutif. Il ne sert plus de contrepoids dans le peu démocratique. Enquêtes et commissions parlementaire n'ont jamais abouti à des sanctions car il y a complicité pour exproprier l'Etat. Exécutif et législatif sont devenus des partenaires dans l'expropriation des richesses nationales mis en place par le régime. Il y a un culte de la médiocrité dans le pays.68(*) Les députés Congolais ne grèvent que pour leur émolument et autre accroissement de leur traitement par le trésor public, mais ils ne savent pas consentir des sacrifices pour l'intérêt du peuple qui les mandate. Ils n'ont jamais voté une loi sur l'augmentation de salaire de fonctionnaires ou de faire tomber un Ministre prédateurs. I.1.3. La responsabilité du pouvoir judiciaire dans les défis politiques à relever.Le pouvoir judiciaire passe pour un complice dans l'oeuvre d'expropriation de la chose publique. La justice doit sécuriser les institutions, les investisseurs nationaux et étrangers la propriété privée et toute la population etc... Notre justice au contraire est décriée par tous. C'est une justice deux poids, deux mesures. Le Procureur Général de la République ne sait pas mettre la justice en mouvement lorsqu'il y an un crime économique, un détournement, une corruption bref toutes sortes d'antivaleurs constitutives à l'expropriation par les dirigeants de la chose publique. Les ministres et autres membres influents du cercle de pouvoir que l'on a qualifié kuluna en cravate qui s'activent régulièrement dans la prédation et l'expropriation des biens publics (théorie de l'oignon) ne sont jamais inquiétés par la justice. L'attitude de la justice à beaucoup favorisé la culture d'expropriation et d'irresponsabilité qui consiste à piller les ressources nationales, à exproprier le peuple qui devient de plus en plus pauvre. Cette situation est normale dans le contexte Congolais qui veut que l'Exécutif nommé les magistrats. La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit dit-on ? Le pouvoir judiciaire est obligé de faire allégeance à l'Exécutif car il tient sa survie de celui-ci. La justice est devenue injustice. C'est la jungle, la loi du plus for. Les magistrats utilisent les cabinets que l'Etat leur donne pour trafiquer la loi. Les magistrats ont un mauvais salaire mais par contre, leur train de vie, est au-delà de leurs moyens. D'où leur vient ce moyen ? C'est de la corruption qui procure tout ce moyen. Il est difficile d'avoir une bonne gestion publique avec une justice corrompue du sommet à la base. La<tolérance zero> promise par le chef de l'Etat contre tous les prédateurs-expropriateur de l'Etat est resté un simple slogan sans que son initiateur fasse autrement. * 67BOMALIKA NDOMBE B., l'organisation et le fonctionnement des institutions politiques sous la troisième République cas de l'Assemblée nationale et du gouvernement de 2006 à 2010, SPA. ULK.2010-2011, p56 * 68MOSENGWO PASIYA cité par Marie-France et François M., op. cit ., p 93 |
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