Culture politique et gestion de la res publica en republique democratique du congo les defis a releve et percepective de 1997 a 2011( Télécharger le fichier original )par BENETEL AKARIKO MATONDO Université pédagogique nationale - Licence 2016 |
Conclusion partielleCe chapitre nous a permis de faire un état de lieu sur la culture qui a guidé la gestion de la chose publique en RDC. En effet, nous avons compris que le Congo souffre d'une mauvaise gestion caractérisée par la destruction du tissu économique du pays, de la paupérisation, l'enrichissement des dirigeants, le désintéressement de la population quant à la chose publique. Ce manque d'intérêt qui est du au manque de civisme et d'éducation suffisante permet de comprendre le fonctionnement et le rôle de l'Etat. Ceci a encouragé l'expropriation par les tenants du pouvoir devant un peuple ignorant et très inerte. Chapitre Quatrième :ANALYSE CRITIQUE ET PERSPECTIVE POUR UNE BONNE GESTION DE LA CHOSE PUBLIQUECe chapitre dispose de trois points essentiels, à savoir l'analyse critique dans la gestion de la chose publique, les exigences d'une gestion fondée sur une culture citoyenne et les mécanismes à mettre en place. SECTION I. ANALYSE CRITIQUE DANS LA GESTION DE LA CHOSE PUBLIQUE.Pour bien faire notre analyse, nous partons des Institutions politiques du pays à qui incombent la charge de gérer la chose publique d'une part et d'autre part le peuple (ces gouvernés). I.1. La responsabilité des institutions politiquesLa constitution du 18 Février 2006 et d'autres lois d'avant l'adoption de celle-ci ont défini le cadre et la manière d'exercer le pouvoir en RDC. Si chaque institution travaille d'après ces attributions, il y a lieu d'avoir une culture politique responsable qui débouchera sur une bonne gestion de la chose publique en RDC. I.1.1. De la responsabilité de l'ExécutifDurant la période 1997 à 2003, la RD a connu un exécutif monopétale avec un régime présidentialiste typiquement africain, de 2003 à 2006, une forme exceptionnelle appelée <1 + 4> et 2006 jusqu'en 2011 le pays a un exécutif bicéphale, c'est-à-dire un président de la République et un premier Ministre chef du gouvernement fonctionnant dans le régime connu de tous : le régime semi-présidentiel. Sous cette période, la RDC a connu deux présidents de la République issu d'une même famille biologique Kabila. Le premier, LD Kabila a accéder au pouvoir grâce à une révolution, il réussit à exproprier le dictateur en place depuis 32 ans et le second est arrivé au pouvoir après l'assassinant de son père, on croirait être dans un République monarchique alors que nous sommes un pays dit « République Démocratique de Congo ». Avec la République, lorsqu'on accède au pouvoir politique voire administrative par des voies autres que celle de la Démocratie,la tentative est grande de considérer les hommes que l'on dirige comme ses sujets et que les biens dont on à la charge de gérer sont les siens. C'est dire l'appropriation du pouvoir d'Etat doit être l'affaire de la base et non une confiscation individuelle qui prise la patrimonialisation de la chose publique. Cette situation fait que le chef de l'Etat soit redevable aux parrains de son pouvoir et parfois au cercle d'amis qui l'on aide à s'approprier le pouvoir. Mais en réalité, il n'en est pas le maître juste une marionnette au service de ceux-là. Le mode d'acquisition du pouvoir politique détermine le comportement des dirigeants quant à la gestion de la chose publique sous la période allant de 1997 à 2006, il y en la patrimonialisation du pouvoir en RDC. Notons que la patrimonialisation est un processus socioculturel, juridique ou politique par lequel un espace, un bien ou une pratique se transforme en objet du patrimoine naturel ou culture l digne de conservation et de restauration. En politique, ce terme désigne que les affaires de l'Etat, sinon l'Etat lui-même est devenu un patrimoine privé du chef et de sa clientèle politique.61(*) La patrimonialisation n'est autre chose que l'expropriation de la chose publique dans le cadre institutionnel ou en dehors de celui-ci par le chef. C'est la situation vécue en RDC. Marx Weber parle de Néo-patrimonialisme à deux niveaux ou deux sortes. 1. Le Néo-patrimonialisme pur ou idéal : c'est le patrimonialisme pratique par le chef, en qualité de l'auteur du coup d'Etat. On y remarque le fait que se considérant comme propriétaire du pouvoir il se permet d'en abuser et d'abuser les biens domaniaux de l'Etat (corruption), il les distribue (de même que les postes de haut administration) aux membres de sa famille ou à ses sympathisants (clientélisme) etc... 2. Le Néo- patrimonialisme d'ordre : est celui qui est pratiqué par les agents de l'Etat nommés par le chef de l'Etat tout en se confortant néo-patrimonialement comme ce dernier sur les parcelles des pouvoirs leur octroyés en dehors des règles rationnelles et démocratiques.62(*) Ces agents n'ont qu'une obligation essentielle, si non exclusive : servir celui qui les nommé et, le manquement à cela constitue une faute difficilement pardonnable, l'une des seules qui entrainent une sanction grave.63(*) Laurent Kabila a dirigé le pays sans constitution et sans budget. Ceci montre qu'il a géré le pouvoir et la chose publique comme il entendait. L'Etat lui. Et pour le gérer il a confectionné son texte constitutionnel décret 003 où il s'est approprié tous les pouvoirs d'Etat. Il y institue un pouvoir absolu. Il n'avait des comptes à rendre à personne si ce n'est qu'à lui-même. Son pouvoir expropriationniste n'avait pas de contrepoids institutionnel. Dans ces conditions la gestion ne peut pas être transparente d'où la mauvaise gouvernance est à la une. Le recrutement des autorités ne faisait pas par rapport à la méritocratie, mais par rapport à d'autres affinités. C'est ainsi qu'autour du président, il y a un noyau des gens à son service. KAMBAYI BWATSHIA illustra l'entourage du chef par la théorie de l'oignon.64(*) Cette théorie présente les 4 ceintures de collaborateurs d u dictateur en ces termes : 1. Au centre de l'oignon, le clan, les parents et les proches parents du chef du clan. C'est le niveau décisionnel primaire. Nous savons l'influence qu'avait G. Kakudji et Mwenze Kongolo autour de laureant Kabila ; 2. Tout autour de ce noyau, se trouvent les amis clients personnels du chef du clan recrutés selon les intérêts du centre, dans toutes les régions et sous régions. Eux étaient copieusement récompensés, impunis, mêmes s'ils tombaient en disgrâce en attendant d'être mis en scelle.Cette description colle avec le régime Kabila père qui a autour du noyau les camarades des maquis et autres nostalgiques communistes. 3. Le tout est emballé dans une troisième couche composée de ceux que l'on appelle la classe intellectuelle qui, en quelque sorte de sert de <réservoir vivrier> dans lequel le noyau, central puise régulièrement les cadres énergies afin de renforcer son pouvoir. Ces gens sont les idéologues du pouvoir. Kabila a eu des professeurs d'université autour de lui pour l'aider à asseoir son pouvoir. Ces gens constituent ce que Colin Leys applique cette façon de gouverneur au Kenya <le système de la cour> on joue à fond l'idéologie clientéliste. Une idéologie qui guide le comportement d'une foule anonyme d'administrateurs, de pratiques, de politiciens, d'intellectuels et d'autres thuriféraire à la solde d'un leader qui, lui-même, est à la solde d'n autre leader plus rapproché du noyau central dont dépendent à la fois leur carrière, leur fortune et leur vie. 4. Pendant ce temps, le noyau de l'oignon reste intact grâce à la protection des couches périphériques. Il se régénère constamment plus au moins tranquillement et surement grâce à son feuillage toujours vert et à ses racines qu'il a lui-même engendrées et secrétées. Ainsi, le régime Kabila a réussi à crée ses propres personnes pour se maintenir au pouvoir. La théorie de l'oignon montre comment les gens sont recrutés, leur degré d'affinité et obéissance vis-à-vis du chef et aussi le degré de leur influence au pouvoir et à la chose publique. Toutes ces considérations favorisent la corruption et le clientélisme qui génèrent ou soutiennent une culture politique irresponsable de la part des dirigeants. L'idée dominant est celle qui consiste à assimiler es ressources de l'Etat au gâteau où chaque personne aurait droit à une part patrimonialisable, qu'on appelle appropriation-expropriation. Cette idée, cette philosophie est une déconstruction du pays par ceux la même qui ont la charge de redistribuer équitablement les richesses nationales. Ainsi la politique est devenue la seule industrie pour les dirigeants. G.Balandier écrira que <c'est la politique qui donne accès à l'économie et non le contraire en Afrique>.65(*) On accède au pouvoir pour s'enrichie et pour des fins économiques. A chacun son tour dit-on en RDC. Le gouvernement est un espace d'enrichissement pour les ministres. Out le monde, compétent ou incompétent doit être ministre ou haut fonctionnaire car c'est le chemin facile pour s'affirmer et réaliser le rêve le plus fou de la vie. Cela devient toute une culture connue et enracinée dans l'agir social des Congolais. C'est ce qui explique les différentes réceptions des ressortissants d'une telle tribu lorsque l'un de leur entre au gouvernement, c'est le salut des amis, de la tribal pour s'approprier malhonnêtement ce qui appartient à la communauté. Le gouvernement Kabila n'a pas respecté la propriété privée. Ainsi, des gens ont perdu des concessions pour cause des biens mal acquis et ces biens à leur tour ont été confisqués par ceux qui sont au pouvoir selon la théorie d l'oignon. Le régime Kabila Kabange par contre au départ à travailler dans la continuité du régime de son père du point de vue de la gestion de la chose publique. La culture d'irresponsabilité destructrice du pays a continué. L'affaire de 32 millions de dollars américains de la SNEL, facture payée par le Congo-Brazza qui n'a jamais atterrie dans la caisse de cette entreprise. Malgré le débat au niveau de l'Assemblée Nationale, le Directeur du cabinet du chef de l'Etat, principal accusé n'a jamais été inquiète, au contraire il deviendra le speaker de l'Assemblée nationale au milieu du premier législateur et même le numéro 1 du parti présidentiel secrétaire général du PPRD. Ceci montre que les honorables députés eux-mêmes sont dans la culture de médiocrité et d'antivaleurs car dans d'autres cieux, il ne serait pas président de l'Assemblée avec ce passé noir. Avec l'expropriationniste de ce régime, le marché public s'attribue injustement mais, le comble est que les travaux ne sont pas exécutés ou mal exécutés. Les dirigeants montent des entreprises de fortune dans le but d'exproprier le Congolais de ce qui leur appartient. Or l'attribution des marchés publics doit se faire avec une transparence. C'est un thermomètre de la bonne gestion. A la différence des pays asiatiques affirmait Nyerere à Kinshasa, en 1997, en Afrique lorsque l'on attribue injustement de marchés publics, on prend l'argent sans exécuter ni réaliser les travaux y afférents. En Asie au contraire, tout en se les attribuant injustement, on les execute.66(*) Les entreprises qui gagnent les marchés font souvent très mal les travaux ce qui fait que le ouvrage remis l'Etat ne sont pas d'une bonne qualité et cela coûte à l'Etat. En réalité c'est une expropriation organisée par les tenants du pouvoir. Pourquoi les experts du gouvernement n'intiment pas l'ordre à ces entreprises de respecter le cahier de charge ? Le pouvoir est pour le politique Congolais, le principal instrument d'accumulation des richesses ? De réussite sociale (biens, possibilités d'avoir beaucoup de femme...) d'augmentation de prestige et de l'élargissement de la clientèle politique. Il s'agit d'une prédation des richesses nationales par la classe gouvernante. Tous les moyens sont bons pour atteindre la fin. La plupart des marchés et contrats relatifs aux entreprises publiques ont été conclus en dehors des critères nationaux et objectifs. Ce sont les intérêts personnels qui les ont inspirés. Les ont inspirés. Ces entreprises sont en faillite, soit un état de délabrement avancé. Le partage du gâteau national au détriment du peuple exproprié, l'exploitation prennent plusieurs formes en RDC. En RDC l'Etat est le principal investisseur et employeur. Par conséquente, tous se battent pour occuper un poste politico-administratif, afin d'en tirer un profit personnel : l'idée que les activités politiques sont rentable s'et d'autant plus développé dans la tête des Congolais que le rencontrent politiques pour débattre des affaires nationales donnent lieu à des dissensions et blocages car tous savent que les participants de tels forums gagneront des profits pécuniaires capables de donner une mobilité sociale. Voila encore un mode d'expropriation instauré d la part des dirigeants. Il est également remarqué l'expropriation de l'Etat Congolais par les négociations des contrats. L'Etat Congolais se soit exproprié par ceux-là même appelés à protéger ses intérêts. Tout Etat, par le truchement de ses animateurs cherche avant tout à promouvoir ses intérêts. Malheureusement, le gouvernement dans la négociation des contrats qui engagent la nation, négocie pour les intérêts partisans et ceux des entreprises étrangères au détriment de l'Etat Congolais. Cette pratique d'expropriation est devenue toute une culture dans le chef des dirigeants Congolais. L'exemple le plus récent est celui des contrats chinois qui a défavorisé la partie Congolaise au profit des entreprises chinoises. C'est grâce à l'occident que ces contrats ont connu un sursis. Lorsque les gouvernements se réjouissaient d'avoir conclut une bonne affaire qui veut que le pays soit vidé et exproprié de ses matière premières du reste épuisables pendant 30 ans, ce sont les étrangers, les occidentaux qui mirent la pression pour que lesdits contrats soient renégociés. A ce niveau nous nous posons la question de savoir entre les occidentaux et les gouvernants Congolais, qui travaillent pour l'intérêt du peuple Congolais ? Curieusement ce sont les occidentaux et non les dirigeants Congolais. La recherche du profit personnel est enracinée dans le mental du politique Congolais, ce qui rend facile la dépossession est la confiscation des richesses nationales. * 61PATIKALA MENO, op. cit, p. 16. * 62WEBER M. cité par LOHATA TAMBWO., op ; cit. , pp 134 - 135 * 63KAMBAYI BWATSHIA, Dictature et éthique de la responsabilité, Eugemonie et Linaco, Janvier 2000, pp. 8 - 10. * 64Idem, p. 14 * 65BALANDIER G., Sociologie actuelle de l'Afrique noire, paris, PUF, 1971 cité par LOHATA TAMBWE., of-cit,p. 137. * 66LOHATA TAMBWE., Op. cit., p. 133 |
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