VII- Hypothèse 2
Proposer un groupe de besoin au lieu d'un groupe de niveau
permettrait aux enfants d'accéder à des connaissances en
répondant d'avantage à leurs attentes et en respectant leur
rythme.
Comme dit précédemment, nous nous sommes en
effet rendu compte tout au long de nos recherches que plus que le niveau des
élèves, il était important d'évaluer, de prendre en
compte leurs besoins afin de les guider aux mieux dans leurs apprentissages. La
mise en place de groupes de besoin est un aspect d'une pédagogie
différenciée. Nous avons beaucoup développé cette
pédagogie car elle nous semble importante, facile à mettre en
place, et semble apporter des résultats plutôt satisfaisants
même lorsqu'ils sont réduis.
D'après nos lectures et nos entretiens notamment, nous
avons pu voir que les résultats sur les élèves ne sont pas
les mêmes si l'enseignant utilise une pédagogie plutôt
différenciée avec des groupes de besoin ou s'il met en place des
groupes de niveau explicitement définis (par des
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numéros par exemple). Avec la mise en place de groupes
de niveau, l'estime de soi des enfants, notamment lorsqu'ils se trouvent dans
"le bas du classement" peut diminuer. En effet, lorsque les enfants savent
qu'ils sont dans le groupe des "nuls", ils peuvent se dirent que de toute
façon ils le sont et ne pourront jamais réussir. Nous pouvons en
faire l'expérience cette année avec les groupes de langue. Les
étudiants de la licence sont répartis en 6 groupes d'anglais qui
va du plus faible (groupe 1) au groupe bilingue (groupe 6). Nous sommes dans le
groupe 2 et savons parfaitement que nous sommes dans un groupe faible, sans
compter sur l'enseignant qui ne cesse de nous le rappeler. Nous sommes donc
démotivées et peu importe les exercices donnés par
l'enseignant, nous ne voyons plus l'intérêt puisque de toute
façon nous resterons dans le groupe faible. En se sentant
dévalorisés, les enfants peuvent donc ne plus s'autoriser
à entrer dans les apprentissages. Aussi, ce type de mise en groupe n'est
pas toujours adapté. Il ne prend pas réellement en compte les
différences entre les enfants, si ce n'est leurs différences de
notes lors des évaluations.
Les groupes de besoin correspondent d'avantage à cette
différenciation qui nous semble si importante. En effet, en prenant en
compte leurs besoins en fonction des difficultés que l'on aura
ciblées ou de profil d'apprentissage, l'enseignant permettra à
chaque élève d'avancer à son rythme sans se sentir
dévalué. Des enfants peuvent avoir le même niveau sans
avoir les mêmes besoins ou inversement. Par exemple, une
élève en difficulté scolaire peut avoir autant de besoin
de développer sa créativité qu'un très bon
élève qui ne développe rien d'autre que des tâches
purement scolaires. Leslie et Salomé ont pu voir cela dans leur atelier
des Petits Débrouillard. Elles ont une élèves assez
studieuse qui écoute parfaitement les règles et fait tous ce qui
est demander et un élèves plutôt "turbulent" qui n'applique
pas vraiment les consignes demandées. Pourtant, ces deux
élèves s'exprime très peu, ils sont plus ou moins dans
l'action, mais ne prennent que rarement la parole, même lorsqu'ils sont
interrogées, ils peinent à faire une phrase complète, et
réponde uniquement lorsqu'ils n'ont pas le choix. Ces deux
élèves qui sont pourtant opposé par le comportement et le
niveau scolaire ont tous deux un même besoin : le développement de
leur langage oral. Nous pouvons aussi mettre en place des groupes de besoin en
dehors de la classe, pour des élèves en très grande
difficulté ou non francophone par exemple afin qu'ils puissent reprendre
les notions non-comprises dans un cadre plus calme que la classe et à
leur rythme.
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Les enfants ont tous différents besoins, et il faut que
les individus qui les entourent et particulièrement l'enseignant y
répond au mieux afin que l'enfant soit dans un
bien-être14 indispensable à sa réussite
scolaire. Il faut aussi pouvoir prendre en compte le rythme de chacun, que ce
soit leur rythme biologique ou d'apprentissage. En effet, chaque enfant, dans
une même classe n'avance pas de la même manière, certain ont
besoin de plus de temps par exemple et ils n'atteignent pas tous les
mêmes compétences au même moment. Pour cela, l'enseignant
peut mettre en place des dispositifs afin de respecter le rythme de chacun et
de favorisé leurs besoins. Ainsi même l'enfant le plus en
difficulté pourra se sentir valorisé et en progression. Les
travaux de groupe, lorsque ce qu'il ne s'agit pas de groupe de niveau peut
permettre cela. En groupe, l'enfant n'a pas d'autre choix que d'exprimer ses
difficultés et doit les mettre en confrontation avec celles des autres,
les élèves peuvent alors d'entre-aider et celui qui a compris
pourra expliquer aux autres d'une autres manière que l'enseignant. Les
élèves les plus en difficultés découvrent des
pistes d'apprentissages qu'ils n'auraient jamais imaginé d'eux
même mais qui leur deviennent alors accessible puisqu'elles proviennent
de pairs.
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