2.3 Les éditeurs français et les oeuvres
tchadiennes
En théâtre, les pièces des dramaturges
tchadiens sont en majorité publiées chez Lansman par un seul
dramaturge, Koulsy Lamko : Mon fils de mon père(1990), La
Ziggourat de Badel (1991), Ndo kela ou l'initiative avortée
(1993), Comme des flèches (1996), Tout bas, si bas
(1995) et Le camp tend la sébile (1993) etc.
Maoundoé Naindouba a publié L'étudiant de Soweto
chez Hatier, en 1981. La Malédiction d'Ouaga Ballé
Danaï est sortie chez L'Harmattan, en 1998. Les pièces
inédites de Palou Bebnoné, produites dans le cadre du CTI sont
restées la propriété de RFI. Il s'agit de La dot
(1962), Kaltouma (1965) et de Mbang Gaourang, le Roi du
Baguirmi (1974).
Les nouvelles produites dans le cadre du Concours de la
meilleure nouvelle de la langue française ont été
publiées chez Hatier dans la collection Monde Noir Poche. En
autobiographie, seul Antoine Bangui a publié Prisonnier de
Tombalbaye (1980) et Les ombres des Kôh (1982) chez Hatier
(collection Monde Noir Poche). Les autres autobiographes ont choisi
L'Harmattan. Nous pouvons citer, entre autres textes : les Tribulations
d'un jeune tchadien (1993) de Michel N'Gangbet Kosnaye, Un Tchadien
à l'aventure d'Hassan Abakar, Le Destin de Hamaï ou le
long chemin vers l'indépendance du Tchad (1989) d'Ahmet Kotoko
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et Loin de moi-même (1989) de Zakaria Fadoul
Khidir. Ce dernier a publié Les Moments difficiles chez
Sépia, en 1998.
En roman, seul Bena Djanrang dit Nimrod a
préféré Acte Sud pour Les jambes d'Alice, en
2001. Noël Nétonon N'Djékéry (Sang de Kola,
2001), Baba Moustapha (Le souffle de l'harmattan, 2000, posthume) et
d'Ouaga Ballé Danaï : (Mon amour, l'autre, 2002) ont
été édités par L'Harmattan.
En poésie, Moïse Mougnan, (Le Rythme du
silence, 1986 et Des Mots à dire, 1987) et
Nébardoum Derlemari Abdias (Cris sonore, 1987) ont
publié chez Orphée (Montréal).Nimrod Bena Djanrang a
publié chez Obsidiane (Pierre, poussière, en 1989 et
Passage à l'infini, en 1999) et La Pensée Universelle
(Silence des chemins (1987). Les poèmes de Koulsy Lamko sont
incorporés dans Exils, paru chez Papillon de nuit et Le bruit
des autres en 1994 (La danse du Lab et Terre, bois son
sang).
L'oeuvre tchadienne enregistrée chez Présence
Africaine est le recueil de contes Au Tchad sous les étoiles de
Joseph Brahim Seid publié en 1962.
Les raisons du choix d'éditeurs
Tout compte fait, c'est Hatier qui a édité
plusieurs pièces de théâtre et des nouvelles d'autres
tchadiens. Ceci est le travail de RFI qui, après les prix au Concours de
la meilleure nouvelle de langue française et du CTI de chaque
année publie les lauréats chez Hatier (collection Monde Noir
Poche).
Après Hatier, c'est L'Harmattan qui est
l'éditeur des écrivains tchadiens. L'association « Pour
mieux connaître le Tchad » publie les oeuvres qu'elle juge utiles
pour la promotion de la culture tchadienne chez L'Harmattan et Sépia.
Une autre raison du choix de cet éditeur par les écrivains
tchadiens réside dans la souplesse de sa politique éditoriale. Le
directeur de cette maison, Denis Pryen, avoue que ce qui compte c'est que le
livre sera utile pour une centaine de personnes au moins. Là, 370
directeurs de collections oeuvrent pour publier en moyenne 2300 livres par an.
L'accent est beaucoup plus mis sur la valeur économique et non seulement
littéraire.
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3. Les structures d'édition et d'impression au
Tchad 3.1 Les structures d'édition au Tchad
Une littérature pour exister réellement a besoin
d'une bonne condition d'écriture ou de production et de publication. Or,
au Tchad, parler de production et de publication, le phénomène
est à ses débuts. Au vu du Fonds-Tchad-littérature du CCF,
L'Harmattan a publié une vingtaine des textes d'auteurs tchadiens dans
les domaines politiques et socio-économiques, et plus d'une dizaine
d'oeuvres de fiction après les années 2000. Au Tchad, hormis
l'Imprimerie du Tchad qui a publié L'Humour populaire tchadien en
160 histoires drôles de Mabrouk Abakar Mahamat et Tranche de vie
de Souleymane Abakar, en 2003, il y a neuf centres qui ont publié
des textes (auxquels il faut ajouter le CNAR qui publie des articles de
colloques et dirige la Revue Scientifique du Tchad).
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