1.2 Les dramaturges au niveau local
Il y a des dramaturges "en herbe" qui écrivent dans
l'anonymat parce que leurs oeuvres ne sont pas éditées. Nous
pensons à 11 d'entre eux qui ont produit plus de 12 pièces de
théâtre : Adam Abaye Abakar, Laring Bao, Garandi Dahwé,
Boydi Clément Bégoto, Djimadoum Kotidjé, Djimet Kari, Ali
Abdel-Rhamane Haggar, Christophe Moyangar, Priscille Djérareou, Adoum
Nguérébaye, Samafou Diguilou Bondong, etc.
Ces dramaturges sont soit des enseignants, des éditeurs
et des comédiens metteur en scène, soit des journalistes, des
économistes, des agents de développement. Mais leur ardeur pour
la littérature les place au-devant de la scène en matière
de théâtre à N'Djaména où ils vivent. Ainsi
ils ont acquis le statut de dramaturges sans être trop
célèbres ni publiés (en majorité).
Abakar Adam Abbaye s'illustre par son oeuvre Le
départ de Koraré de César qui dénonce la
corruption et l'indifférence des autorités traditionnelles face
à la domination coloniale française.
À ce moment où Mme Mbaïlamdana
Marie-Thérèse est maire de la ville de N'Djaména, poste
toujours occupé que par des hommes, on peut dire sans se tromper que
Madame le Maire37 de Laring Bao est une pièce
d'avant-garde. Laring a eu le privilège de prédire dix ans avant
le règne de la femme par une pièce de théâtre. En
effet, Moussa officier de la police judiciaire ne veut pas voir sa femme
travailler et de surcroit occuper une fonction de maire de la ville. Il est le
prototype de beaucoup d'hommes. Amina, sa femme, malgré tous les
obstacles devient maire. Par sa victoire, le dramaturge pousse les femmes
à l'action.
Si avec Un four à la barre, Dahwé
Garandi gagne l'adhésion des spectateurs de la troupe
Maoundôh-culture (dirigée par lui) en 1992, Boydi Clément
Bégoto a eu le même succès et a été
primé par le centre Dombao de Moundou pour Manu ou la vie d'un
élève en 1990. B. C. Bégoto est un moralisateur
à la manière de Molière.
Par L'Exode38, Djimadoum Kotidjé
fait une « littérature à thèse », celle
d'apporter des âmes à Christ. En effet, il présente un
protagoniste qui échoue en ville pour s'être adonné
à l'alcool, la vie mondaine. « Le fils du pasteur », le
nomme-t-il, n'avait pas ce comportement
37 N'Djaména, Sao, 2000, Collection
littérature tchadienne, théâtre
38 Moundou, Imprimerie de Koutou, 1980
corrompu au village. Il a fallu la visite d'un
évangéliste dans les boîtes de nuit pour
récupérer cette « brebis égarée ».
Le crime de la dot39 de Djimet Kari est un
discours au détriment de la dot. Dans certains milieux, la jeune fille
est considérer comme une marchandise à livrer au plus offrant.
Ceci participe à la chosification de la femme. Il en est de même
pour les oeuvres d'A. Haggar : Je veux la paix (1981), Tribalisme
au diable ! (1981), Sauve ton peuple (1985), etc. dont les titres
constituent le résumé. Le régime de l'époque a
préféré censurer la dernière pièce. Haggar
fait voir d'une part le luxe dans lequel vit Le Beau du Ministre
(1981) et d'autre part la misère de Moussa Bégoto
(1992) dans des pièces éponymes.
Moyangar Christophe est compté parmi les
dramaturges-moralisateurs. C'est A qui la faute ?qui le consacre. Le
personnage de Baba traite sa femme Catherine avec rigueur au nom de la
supériorité masculine, malgré ses manquements,
défauts et caprices. Sur scène, un couple « bis » donne
sa vision du mariage, provoquant une prise de conscience collective.
Le titre Mardochée, le juif (1980) de
Djérareou Mekoulnodji Priscille est tout un programme qui renvoie
à la « littérature à la thèse »
prônée par Djimadoum Kotidjé. L'épouse du pasteur
Djérareou trouve par la Bible un moyen de moraliser.
Saleh Adoum Nguérébaye fait jouer un
théâtre de satire sociale et morale dans Triple coup au
pari-vente qui est sa pièce principale. Celui qui lit ou assiste
à la représentation de cette pièce n'enviera jamais les
actions et le sort révolus à Ousmane, le personnage volage et
infidèle.
Samafou Diguilou estime que le rôle de l'écrivain
est de « sensibiliser pour mieux informer» Pour lui, « le
théâtre donne la possibilité au public de voir, de
s'interroger et d'y apporter la solution adéquate en se modifiant
». (Bourdette, 2003 :264). C'est pour cette raison qu'il adapte la
littérature à la lutte contre le sida avec la publication des
plaquettes des textes littéraires au Service d'Édition de
l'ADELIT.
124
39 N'Djaména, UNESCO, 1972
125
1.3 La situation professionnelle et le lieu de
résidence : effet littéraire
Bourdieu a traité le lieu de résidence, la
profession et la décoration de l'auteur et des autres producteurs. Cette
étude vise à « constituer la population des auteurs
reconnus par le grand public intellectuel» (Bourdieu, 1998 :
256-257). Elle permet également de justifier l'hypothèse selon
laquelle, les écrivains tchadiens les plus connus sont paradoxalement
ceux qui vivent, travaillent et écrivent à l'extérieur du
pays. La preuve est que l'enquête n'a considérée comme
dramaturges de renom que ceux qui vivent à l'extérieur (Annexe 1,
question 16). C'est par ces informations qu'on peut reconnaître les
grands noms de la littérature. Loin de faire une bibliographie
d'auteurs, cette partie a pour objet de donner des informations sur la
profession et le lieu de résidence de ceux-ci. Elle suit l'ordre
établit pour le traitement de la partie précédente
réservée au statut de dramaturges de renom et à leurs
pièces représentatives au niveau international et national.
Maoundoé a exercé à la Fonction Publique
tchadienne comme professeur de lycée et collège. Du Sud au Nord
du pays, il a été tantôt chef d'établissement,
tantôt enseignant. Il a enseigné l'histoire au Lycée
Félix Eboué et y a occupé le poste de
bibliothécaire. Il a effectué des travaux à
caractère linguistique sur la toponymie ngambaye ou la linguistique de
l'histoire en 1980. Ceci est un projet de recherche qu'il a monté lors
de son séjour à Brazzaville, la même année, pour
préparer un CAPEL à l'Institut des Sciences de
l'Éducation. Pendant ses dernières décennies,
N'Djaména fut sa ville de résidence. Maoundoé a rendu
l'âme à Moundou le 13 janvier 2003.
De son vrai nom Mahamat Moustapha, Baba est nommé
à sa sortie de l'ENA de N'Djaména en 1975, préfet adjoint
du Chari Baguirmi. Il a laissé ses fonctions pour suivre les
études en France où il meurt en 1982, en pleine
préparation d'un doctorat en droit international. Sa vie a
été partagée entre Paris, la ville d'études et
N'Djaména.
Koulsy Lamko est enseignant installé au Burkina Faso.
Il a travaillé comme agent de conception à l'Institut des Peuples
Noirs en 1993, avant de créer l'année suivante une agence
d'administration culturelle. Au Burkina Faso, il est comédien, assistant
et metteur en scène. Il a organisé plusieurs ateliers
d'écriture. La même année, Koulsy a eu une bourse de la
fondation Beaumarchais pour une résidence d'écriture à
Limoges. Ceci grâce au 10e festival international des
francophonies au Limousin.
126
Palou Bebnoné était directeur au collège
de Koumra où il dirigeait un centre culturel et une troupe qu'il a
créée. Après des formations en France en 1963, il est
décédé à Bongor, après la guerre civile au
Tchad.
Nocky Djédanoum, journaliste de formation, est
installé à Lille où il a fondé le Festival
Fest'Africa.
Noël Nétonon N'Djékéry,
mathématicien et informaticien de formation, travaille chez Bobst SA
à Lausanne en Suisse.
En plus des dramaturges de renommée internationale que
nous venons de passer en revue, il y a au niveau local des jeunes qui
produisent çà et là des pièces de
théâtre.
À N'Djaména, le comédien, conteur et
metteur en scène Adam Abaye Abakar a produit plusieurs pièces
inédites représentées au CCF de N'Djaména, à
Abéché, Bol et Mao. (Citons entre autres Ali et sa
carte, L'aventure d'un villageois et La peau du
caméléon.
Laring Bao, l'auteur de la pièce, Madame le
Maître (Édition Sao, N'Djaména, 2000) est le promoteur
de la maison d'édition Sao. Installé à N'Djaména
à son propre compte, il est éditeur-écrivain.
Garandi Dahwé, auteur d'Un fou la barre (1991)
est comédien, metteur en scène et animateur à
Médecins Sans Frontières.
L'auteur de Manu ou la vie d'un élève
(1990) de Le retraité (1992) et de Le destin tragique
(1995), Boydi Clément Dégoto est un comédien, metteur
en scène installé à Moundou où il enseigne de 1992
à 1995. Ces pièces inédites sont respectivement
primées premier, troisième et deuxième prix du concours
théâtral organisé par le centre Dombao de Moundou.
L'homme qui a produit en 1980 et 1982 L'exode et
Une vie brisée, Djimadoum dit Kotidjé-fils est
professeur de français puis proviseur au LTC entre 1992 et 1995.
Jusqu'en 2002, Djimadoum est resté secrétaire de l'ATPDH à
N'Djaména.
Djimet Kari, l'auteur de Le crime de la dot
(N'Djaména, UNESCO, 1972) et d'Adel Fayda ou Saïd El-Goni
(1975, inédit) est professeur certifié au Lycée de la
Liberté à N'Djaména.
127
Ali Abdel-Rhamane Haggar a produit plusieurs pièces de
théâtre inédites représentées à
N'Djaména : Je veux la paix (1981) ; Tribalisme au Diable
(1981), Sauve ton peuple (1985), Le beau frère du
ministre (1981) et de Moussa Bégoto (1992).
Économiste (PH/D à Leningrad, Ali Haggar est enseignant chercheur
à l'université de N'Djaména et promoteur de HEC-Tchad
(Haute École de Communication). Il a exercé des fonctions
politiques et administratives importantes :
Il a été successivement : secrétaire
général du parlement provisoire pendant la transition ; puis
conseiller aux relations internationales à la Présidence ;
secrétaire général à la présidence de la
république, enfin administrative provisoire de la société
nationale sucrière du Tchad (Sonasut) (Taboye, 2003 : 202).
Christophe Moyangar, auteur de Le prix d'une vie
(1988) et d'A qui la faute ? (1992) est professeur de
français au collège du Sacré-Coeur (après une
licence en droit à l'université de N'Djaména) avant
d'être administrateur civil à la fonction publique et
contrôleur financier au Ministère des Finances.
Comédien-metteur en scène, Moyangar réside à
N'Djaména.
Priscille Djérareou Mekoulnodji qui a produit Dana
et Henriette (1980) et Mardochée, le juif (1980),
après un DEUG en lettres et une licence de linguistique a
enseigné au collège Notre Dame de Moundou. Elle a vécu au
Texas où elle a préparé une maîtrise à
l'université d'Arlington. De retour au Tchad en 1989, Priscille enseigne
au Collège vangélique à N'Djaména.
Adoum Nguérébaye Saleh a écrit Triple
coup au pari-vente était un journaliste à la radio nationale
tchadienne (animateur puis rédacteur en chef et sous-directeur des
programmes). Il a été conseiller, attaché de presse
à la Primature entre 1992 et 1997.
Enfin, Samafou Diguilou Bondong a produit Kroidy, Les
Réfugiés et Luttons contre le sida en 1990. Il est
le président de l'ADELIT, responsable du journal Choc culture
et du Service Édition-ADELIT. Samafou anime un atelier de
littérature au CCF de N'Djaména. Il réside à la
capitale du Tchad.
128
2. Les romanciers, autobiographes et nouvellistes :
statut, grandes figures et oeuvres représentatives.
Les oeuvres narratives dans la littérature tchadienne
sont classées par priorité et visibilité entre le
Théâtre et la Poésie. En roman, les résultats de
l'enquête donnent 8 auteurs de dix romans reconnus, sept autobiographes
qui ont, (hormis Zakaria F. Khidir, qui a deux textes autobiographiques),
chacun une oeuvre. En nouvelle, le questionnaire nous donne quatre noms
représentés chacun par au moins deux titres au niveau
international et quatorze nouvellistes qui produisent dans l'anonymat au Tchad.
La situation professionnelle et lieu de résidence de ses auteurs aident
davantage à la compréhension de leurs textes.
2.1 Les romanciers
Les romanciers : statut, grandes figures et oeuvres
représentatives
Il est nécessaire de classer sous ce vocable les
auteurs de tout texte littéraire traitant toute sorte de sujets reconnu
par les éditeurs comme roman. Car pour la promotion de la culture
tchadienne, il arrive de fois qu'un témoignage ou une autobiographie
porte ledit nom. Les investigations menées donnent une liste de huit
grandes figures du roman tchadien avec leurs oeuvres représentatives
respectives : Ali Abdel-Rhamane Haggar, Nimrod Bena Djanrang, Baba Moustapha,
Koulsy Lamko, Noël Nétonon N'Djékéry, Marie Christine
Koundja, Tedambe Isaac et Mouimou Djékoré. (Annexe 1, question
17)
Ali Abdel-Rhamane Haggar est reconnu romancier pour avoir
publié chez Al-Mouna Le Mendiant de l'espoir (1998) et Le
Prix du rêve (2002). Récemment il a publié
Hadjer-Marfa-ine chez Sao. Ces romans sont connus respectivement
à 35%, 5% et 5%.
Le premier livre retrace le voyage « aller-retour »
de Youssouf en URSS pour les études. C'est un roman de quête qui
s'achève sur un découragement (Le Tchad n'a pas changé) et
sur un projet d'insertion sociale. Le Prix du rêve est le
deuxième roman de la trilogie. Il est rempli d'un réalisme que
Taboye qualifie de créatif. Le retour de Youssouf au pays s'apparente
à une descente aux séjours des morts. Le rêve n'est pas
réalisé. Il faut le reconstruire. Hadjar Marfa-ine
détruit le peu d'espoir. C'est la guerre à l'Est du Tchad
qui gêne l'unité nationale, la cohésion sociale.
Nimrod écrit Les Jambes d'Alice40
qui provoque la réaction du monde. Le fait de fuir la guerre est presque
anodin pour un pays instable comme le Tchad où en temps de guerre, les
populations urbaines quittent les lieux pour se réfugier aux villages.
Mais fuir pour suivre les silhouettes d'une fille, (Alice), la suivre et la
posséder, étant professeur de français et l'abandonner
tôt, cela a une explication philosophique à rechercher. Les
critiques à l'instar de Taboye n'ont pas tardé à condamner
cette liberté d'écrire le sexe. Ce roman est connu par 30% des
enquêtés.
Baba Moustapha, avant de mourir a écrit Le Souffle
de l'harmattan qui sera édité à titre posthume par
l'association « Pour mieux connaître le Tchad » en 2000 chez
Sépia. L'harmattan est un vent sec et chaud mais qui a ses vertus. Il
mûrit les grains. Haroun et Ganda vivent dans cette chaleur mais
s'aiment, luttent pour l'unité, la solidarité, détruisent
les fondements des clivages et prônent le mariage interethnique et
interreligieux. L'oeuvre est connue à 30%.
Koulsy Lamko a écrit La Phalène des
collines, (connue par 25 % des enquêtés) par devoir de
mémoire pour le Rwanda, dans le cadre de Fest'Africa. Le texte est
publié chez Kuljaama au Rwanda en 2000 et réédité
chez le Serpent à la plume en 2002. C'est l'histoire d'une
phalène qui erre de colline en colline en quête d'une
sépulture. L'errance, l'assistance, l'exil et le génocide sont la
trame de l'histoire. L'héroïne tuée par un prêtre est
devenue phalène en attendant sa sépulture. À travers son
voyage au Rwanda, le romancier observe et critique.
La même année, N'Djékéry produit
Sang de kola (Paris, L'Harmattan). Dans cette oeuvre, la politique et
la guerre sont vivement dénoncées. Par la kola, l'auteur propose
une réconciliation. Ce roman est reconnu par 20% des
enquêtés. Cette volonté d'unifier le pays, de prôner
l'unité nationale a été reproduite par Marie Christine
Koundja, la première femme tchadienne écrivaine dans
Al-Istifack ou l'idylle de mes amis, (Yaoundé, CLE, 2001). Pour
Koundja, il faut lutter contre les clivages, les divisions Nord/Sud et
Chrétien/Musulman. Le mariage entre Allatoidji et Fatimé est un
mariage d'unité. Malheureusement 10% des enquêtés seulement
ont entendu parler de l'oeuvre. Isaac Tedambé et Mouimou
Djékoré changent le ton avec République à
vendre et Le Candidat au paradis refoulé (publiés
chez L'Harmattan),
129
40 Paris, Acte Sud, 2001
130
connus chacun à 5%. La politique africaine est
orientée vers la répression, les intérêts
égoïstes. Ces deux auteurs trouvent à dénoncer les
tares qui bloquent le sursaut, le développement socio-économique.
La situation professionnelle et le lieu de résidence de ces auteurs ont
été étudiés dans la première partie de ce
chapitre réservée à la dramaturgie parce qu'ils sont en
même temps dramaturges et romanciers. Seul Nimrod trouvera sa place parmi
les poètes auxquels nous consacrons la dernière partie du
chapitre.
Ce commentaire peut être illustré par le tableau
suivant :
N°
|
Auteurs
|
OEuvres
|
Pourcentage
|
Achat
|
visibilité
|
Lecture
|
1
|
Abdel-Rhamane Haggar
|
Le Mendiant de l'espoir
|
10
|
35
|
10
|
Le Prix du rêve
|
|
5
|
5
|
Hadjar Marfa-ine
|
|
5
|
|
2
|
Nimrod B. Djanrang
|
Les Jambes d'Alice
|
|
30
|
25
|
3
|
Baba Moustapha
|
Le Souffle de l'harmattan
|
|
30
|
10
|
4
|
Koulsy Lamko
|
La Phalène de colline
|
10
|
25
|
25
|
5
|
N. Nétonon
N'Djékéry
|
Sang de Kola
|
|
20
|
15
|
6
|
M. Christine
Koundja
|
Al-Istifack
|
5
|
10
|
25
|
7
|
Tedambe Isaac
|
République à vendre
|
5
|
5
|
5
|
8
|
Mouimou Djékoré
|
Le Candidat au paradis
refoulé
|
|
5
|
5
|
Tableau II : Les romanciers de renom suivis de leurs
oeuvres représentatives 2.2 Les autobiographes
|