Chapitre 5 : Les écrivains et les formes
d'expression
Le mot « écrivain », du latin
scribanus, celui qui écrit, est appliqué à des
rôles sociaux qui varient dans les différentes cultures et
à différents moments de l'histoire. À l'époque
moderne, il désigne « l'auteur d'une oeuvre littéraire
reconnue.» (Aron et al., 2002 :164). Il jouit de la valeur
matérielle et symbolique de l'oeuvre. Le mot « auteur »
garantit par ailleurs la valeur juridique et concerne les rapports de
propriétés, de droits. Par formes d'expression, nous entendons
les genres, «cadres littéraires légués par la
tradition et qui ont l'avantage de bien mettre en valeur une inspiration
dominante déterminée.» (Theveau, P. et Lecomte, J.,
1968 : 74). Cette étude nous permettra de connaître les genres de
prédilection.
Il sera ici question de théâtre, roman,
autobiographie, nouvelle et poésie. Cette classification est
justifiée par le résultat du questionnaire et surtout par la
visibilité des textes. L'enquête nous donne les pourcentages
suivants : Le théâtre (30%) et le roman (25%) prennent le dessus
sur l'autobiographie (20%), la poésie (10%) et les autres genres (15%),
parmi lesquels la nouvelle occupe les 5%. Le statut de l'écrivain est
consacré par les consommateurs de ses oeuvres. Nous nous somme
approché des élèves, étudiants, enseignants et des
professionnels de la chaine du livre pour avoir leur point de vue sur les
écrivains tchadiens. La situation professionnelle que nous voulons
étudier ici découle du niveau de la formation. Comme le confirme
Salaka, les écrivains exercent des professions qui rentrent dans la
communication sociale : « En effet, dit-il, ils utilisent la
littérature comme instrument d'éducation et de formation de
l'homme, de la société. C'est ce qui justifie la démarche
pédagogique qu'ils adoptent dans leurs créations.»
(Salaka, 2003 : 66-67).
Le rapport entre formation professionnelle et pratique
littéraire chez les écrivains est une voie à exploiter,
car il est susceptible d'orienter la thématique et la démarche
créatrice des écrivains. Le lieu de résidence est d'autant
plus intéressant à étudier dans le cadre d'une
littérature émergente. Salaka rassure que ce critère
associé à ceux du niveau d'instruction et de la situation
socioprofessionnelle explique que la grande majorité des
écrivains se trouvent concentrés dans la capitale : «
cadres supérieures exerçant des responsabilités
administratives et parfois politiques, la plupart des écrivains
résident dans la capitale, lieu de concentration des infrastructures de
production et de promotion littéraire» (Salaka, 2003 : 68).
120
1. Les dramaturges : statut, grandes figures et
pièces représentatives
Alain Viala (1997) affirme qu'il y a quatre sens possibles du
mot théâtre. Pour lui le théâtre désigne : le
lieu du spectacle (il peut s'agir du bâtiment ou de la partie de
l'édifice où les acteurs meuvent) ; il désigne la pratique
qui s'y déroule (parlera-t-on du théâtre de la rue,
théâtre italien, populaire, etc.) ; il est l'ensemble des
activités qui s'y rattachent (quand on parle de festival de
théâtre, on évoque à la fois des lieux, des
spectacles, des troupes, des pièces ; il est enfin, en sens
dérivé et spécialisé, l'ensemble des oeuvres
écrites pour le théâtre. C'est ce sens qui nous
intéresse pour le moment. Ainsi, le théâtre est une
littérature, un ensemble de textes faits pour la représentation
scénique. Le dramaturge est un écrivain producteur de
pièce de théâtre. Ne pouvant établir un panorama de
théâtre dans ce travail, nous voulons, aidé par le
questionnaire, présenter les personnalités remarquables de ce
genre au Tchad avec leurs pièces de renom.
|