2. Regard sur les religions
La religion désigne l'ensemble de croyances et de
dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré. Chaque
religion a des pratiques et des rites qui lui sont propres. Il existe une
multitude de religions à travers le monde, révélées
ou non : le Christianisme, l'Islam, le Bouddhisme, l'Animisme, etc. Parmi les
religions au Tchad, l'étude vise à choisir le Christianisme et
l'Islam pour démontrer qu'il se pose entre eux un problème de
coexistence qu'il est nécessaire de résoudre. De cela
dépend l'émergence d'une littérature nationale. L'animisme
est négligé dans ce travail pour la simple raison qu'il
n'entretient pas de rapports conflictuels avec le Christianisme et l'Islam. Il
fait bon ménage avec l'Islam dont la pratique n'exclut pas les valeurs
cultuelles traditionnelles. Même si le Christianisme recrute là
ses adeptes, il y a une sorte de cohabitation pacifique entre eux et leurs
frères animistes
J. Chapelle préfère le terme « animisme
» pour désigner plus volontiers les « religions
traditionnelles africaines ». Il trouve le pluriel vague et l'expression
fausse dans la mesure où toute religion est traditionnelle. Selon lui,
l'animisme est « un terme commode mais transitoire, déjà
rejeté après avoir supplanté le paganisme, le
fétichisme, le culte des ancêtres et autres définitions
» (Chapelle, 1986 : 126). C'est la singularisation de ces croyances
qui ont pourtant des différents aspects. L'animisme serait la religion
non révélée de chaque groupe d'individus dans un lieu
précis, le rapprochement de ce peuple vers le sacré. Les
animistes font des sacrifices et adorent des dieux, des morts ou des
ancêtres, des génies, etc.
Les conflits au Tchad n'existent apparemment qu'entre le
Christianisme et L'islam. Pour la simple raison que « l'animisme n'a
rien à défendre contre la religion chrétienne qui
espère toujours le récupérer aidé dans ces efforts
par les pouvoirs publics, qui, pour contrecarrer les manoeuvres musulmanes
cherchent à empêcher les « fétichismes » de
devenir musulmans.»(Abazène, in Collectif, 2002 : 38).
Abazène estime que l'État est très proche du christianisme
et tente de qualifier d'animistes toutes les pratiques musulmanes
traditionnelles. Ceci est une prise de position qui pourrait être
contredite par d'autres personnes chrétiennes. Il soulève un
problème de définitions qui, selon lui, peut être une cause
de conflit religieux.
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2.1 Les religions révélées : le
Christianisme et l'Islam
La diversité religieuse n'est pas d'emblée une
source de conflit. C'est l'usage que les hommes en font qui créé
la ségrégation. La rencontre avec l'Autre est un creuset
d'enrichissement mutuel. Cette question se trouve au centre des récits
de bon nombre d'écrivains tchadiens. Al-Istifack ou l'Idylle de mes
amis de M. C. Koundja, (Yaoundé, Clé, 2001) et Le
Souffle de l'harmattan de B. Moustapha (Paris, L'Harmattan, 2000)
illustrent clairement le conflit entretenu au nom du Christianisme et de
l'Islam. Après une présentation de chacune d'elle, il faudra
démontrer en quoi consiste le conflit lié à leur
pratique.
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