2.2.2 Les concours et prix littéraires nationaux
Au Tchad, il existait un prix national de poésie par
voie de concours. En 1989, Samafou Diguilou Bondong a été
lauréat. Dès lors, il est oublié, et c'est peut-être
à cause des troubles dus au changement de régime l'année
suivante. Le centre Dombao de Moundou organise des concours littéraires
et imprime quelquefois à l'ex-imprimerie de Koutou les textes des
lauréats. Bégoto Boydi Clément a, en 1990 gagné le
premier prix de théâtre avec sa pièce intitulée
Manu ou la vie d'un élève. Il gagne le 3e
Prix de théâtre en 1992 avec Le retraité, le
1er Prix de la poésie avec Madame la guerre en 1993
et le 2e Prix en 1995 avec Le destin tragique. Djikoloum Nang en
1990 a vu son poème "Tchad mon pays" primé lors du
concours littéraire organisé par ce centre. La même
année, au même centre, Mahamat Djeddid Ahmat fut primé pour
ses poèmes. En 1992, Les parias de Mbaïdam Boguy eurent le
premier prix d'écriture théâtrale lors d'un concours
organisé par le centre Dombao.
À N'Djaména, en plus de la semaine du livre qui
se veut nationale,28 il y a le RLPT, l'ADELIT et le CCF qui
s'efforcent, bon gré mal gré, à l'organisation des
concours et la
28Hourmadji Moussa Doumgor, par exemple, a
été lauréat de cette manifestation en 1996 avec deux
nouvelles.
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publication en collectif des oeuvres primées. Parlant
du RLPT, Faigou Nafée Nelly a été en 1996, lauréate
du Grand Prix de la nouvelle. En 1997, Le Choix de Kadji d'Elkatib
Abdou a été retenu et publiée dans un recueil collectif
des concours du Réseau. L'ADELIT a toujours organisé des concours
de poésie, de nouvelle et de théâtre : en 1992 Kodibaye
Patrick a été lauréat du concours théâtral
avec Ceux qui n'ont droit qu'à l'enfer. L'année
suivante, c'est Saleh Adoum Nguérébaye qui l'emporte avec sa
pièce Triple coup au Pari-vente. Une année après,
Djérareou Mekoulnodji Priscille est primée pour sa nouvelle
intitulée Mission inachevée. Le CCF, en plus de la mise
de sa riche médiathèque à la disposition de la jeunesse
tchadienne et de l'organisation assez régulière des ateliers de
lecture et d'écriture, fait également dans le concours et la
publication des meilleurs textes. Avec un programme dénommé
« La fureur de lire », il a consigné un nombre important de
textes dans des documents collectifs imprimés. En 1993, la nouvelle
intitulée L'Enfant rebelle de Palouma Zilhoubé a
été primée lors de « La fureur de lire » et
publiée dans un ouvrage collectif intitulé Nouvelles du
Tchad, la même année. Lors de ce concours,
Djékorédom Nabam Koopa a gagné le 2e prix avec
La Porte bleue (nouvelle). El Katib Abdou est aussi auteur de
nouvelles inédites primées par le CCF lors de ce concours
littéraire (parmi lesquelles Le Bonheur chez soi, primée
et publiée dans l'ouvrage collectif). En 1994, Djédouboum Sadoum,
l'auteur de la nouvelle Épitre Posthume est lauréat du
concours organisé dans le cadre de cette manifestation intitulée
« la fureur de lire » au CCF avec L'Appel du tam-tam. Cette
nouvelle fut publiée la même année dans l'ouvrage collectif
Nouvelle du Tchad.
Il est clair que les concours, représentations et prix
littéraires participent de la production et de la publication des
oeuvres reconnues et appréciées favorablement. En plus des
instances culturelles ci-haut nommées, il faut invoquer les revues
(Rafigui, Carrefour et Tchad et Culture) qui publient des
nouvelles et des poèmes presque régulièrement dans leurs
colonnes réservées à la littérature. Les
associations littéraires, les lycées et collèges
organisent de temps en temps des concours dont les textes des lauréats
ne sont pas nécessairement publiés. C'est pour cette raison
qu'ils ont été délaissés dans cette étude au
profit de ceux qui ont participé au « reverdissement » du
paysage littéraire.
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