2.2 Les concours littéraires, représentations
et prix
La littérature est un fait social et historique qui a
une existence matérielle qui peut être un objet de savoir et de
mémoire. Son aspect historique ou existentiel et celui des faits
créés par elle mérite une interrogation. Elle n'est pas
seulement processus de création des oeuvres, comme production ou
ensemble des oeuvres elles-mêmes prises comme produits, mais aussi
l'activité de l'homme de lettres, du littéraire. Les concours
littéraires, la représentation (ou mises en scène) et le
prix sont quelques-uns de ces faits qui ont aussi leur propre histoire. Quels
rapports entretiennent ces faits avec la production littéraire ? Salaka
estime que les prix et les récompenses au niveau international et
national stimulent la créativité littéraire.
Pour tester la littérarité ou la
compétence des jeunes auteurs, des concours littéraires sont
organisés par des institutions, des associations et des instances
politiques, culturelles ou littéraires tant au niveau local, national
qu'international. Un ensemble de critères de sélection permet au
jury de classer les candidats mis en compétition par ordre d'excellence
(cela en
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fonction des respects des normes littéraires). Les
meilleurs sont primés. En même temps, certaines troupes ou groupes
d'amis mettent en scène ou interprètent des textes d'auteurs
(connus ou pas). Le prix littéraire est la conséquence de ces
épreuves de présentation ou de représentations des
oeuvres. Il est la récompense accordée aux gagnants pour le
mérite ou l'excellence dans le domaine littéraire. Pour
solutionner à la question du rapport entre ces faits littéraires
qui relèveraient plutôt de la consécration ou de la
légitimation de la littérature et la production
littéraire, notre réponse est sans ambages : ils stimulent la
production et la publication des oeuvres littéraires.
Dans le cas d'espèce, nous verrons que les concours ont
poussé les jeunes à la création littéraire.
Beaucoup voulaient gagner des prix en nouvelle, poésie ou
théâtre. La production devient dense pendant la période des
concours. Les lauréats sont encouragés à faire
éditer leurs textes. Des fois, les textes primés sont
publiés dans un recueil collectif. La représentation et
l'interprétation des pièces de théâtre produisent
les mêmes effets. Les manuscrits qui gagnent l'admiration du public (ou
du jury) à la mise en scène sont publiables et ne peuvent pas
manquer d'avoir de financement pour leur publication. D'ailleurs, vu que la
publication est « l'acte de rendre public un texte ou un objet »
(Aron et al, 2002 : 48), la représentation avec succès d'une
pièce devant un public assez nombreux anticipe et répond d'une
manière ou d'une autre à sa finalité. Une pièce,
même éditée est faite pour être mise en scène
pour gagner l'admiration, l'adhésion du public, le former au sens du
« castigat ridendo mores »27. L'auteur, l'éditeur,
le mécène, le promoteur culturel ne tardent pas, le plus souvent,
à matérialiser en support papier ou électronique le
résultat de cet acte. Enfin cette distinction pousse les lauréats
à perpétuer l'activité littéraire pour des fins
honorifiques ou mercantiles.
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