La place de la culture dans la production du spectacle( Télécharger le fichier original )par Serge Stéphan Wilsogue Sogue Injs-Cameroun - CAPEPS II 2012 |
1-2. La notion de cultureLa définition de la culture dans cette recherche est loin d'être anodine. Etant le support important dans le rayonnement et la production du spectacle culturel des JU, il nous semble important d'avoir une idée précise sur cette notion. Pour ce faire, nous visiterons les définitions de différents auteurs sur la question. Pour le philosophe camerounais EbenezerNjohMouelle15(*), « la culture est l'ensemble de solutions qu'une communauté humaine adopte afin de résoudre les problèmes que l'univers lui impose ». De cette définition, Mouelle assigne à la culture la vertu de pouvoir résoudre les problèmes du quotidien.Plus encore, c'est une boite à solution pour la communauté humaine pour s'adapter à un environnement qui peut être changeant. Ce système dont il fait référence est loin d'être figé car il doit être en perpétuel mutation, alors la culture ne doit pas être dépassée par le temps mais doit suivre son évolution en s'adaptant. En le lisant on peut penser que la communauté humaine résoudrait mieux ses problèmes en se référant à sa culture. Quant àHerman Hesse,16(*)il définit la culture ainsi qu'il suit : « la culture est un système dynamique de valeurs, de postulats, de croyances et de règles qui permettent aux membres d'un groupe d'établir des rapports entre eux et avec le monde , de communiquer et de développer les capacités créatrices qui existent en puissance en eux ». Dans la culture, Hesse voit le support de l'intégration de l'homme avec ses semblables et surtout dans son espace. Mais cette intégration se fera grâce à l'ingéniosité de l'homme. En plus, il voit en la culture le socle de l'expression de la créativité humaine. A côté de ces différentes définitions il y a lieu de s'intéresser sur la notion de sport aussi importante. 1-3.La notion de sportLa notion de sport, est capitale pour notre recherche quand on sait que ce terme à travers le temps et l'espace, a suscité un intérêt particulier. Il fait usage d'un emploi prolifique dans le quotidien. Par extension, tout est devenu « sport ». On parle d'esprit sportif dans une relation conflictuelle ou affaire financière. On évoque le terme sport, quand on fait allusion à ses bienfaits face à un problème de surcharge pondérale. Dans ce vaste champ d'usage du terme « sport », l'histoire nous sera d'une importance indéniable pour une meilleure connaissance de ce vocable qui est entré dans le langage usuel. Le terme « sport » vient d'un terme de l'ancien français « desport » venant lui-même du verbe « desporter » qui signifie s'ébattre17(*) . On note son apparition vers le XII-XIIIème siècles. Il caractérisait toutes formes d'amusements, tout ensemble de pratiques avec lesquelles le temps passe agréablement. Utilisé en Angleterre dans le contexte des paris, en France il désignait l'hippisme à travers de courses dument organisées. En 1873, un journal français intitulé le LITTRE s'exprime en ces termes : « Sport, mot anglais employé pour désigner tout exercice de plein air , tel que courses de chevaux , contage, chasse à courre, pèche , tir à l'arc, gymnastique, escrime. En France on confond souvent le sport et le turf n'est qu'une espèce de sport. »18(*). De cette définition du LITTRE, nous trouvons d'une part, un mélange de nouvelles pratiques d'origine anglaise et anciennes, pratiquées par la noblesse : escrime notamment.D'autre part, des pratiques du système éducatif général ; la gymnastique. Il faut noter que, plusieurs de ces pratiques semblent appartenir à la noblesse oisive qui, cherchait à occuper lors de leurs nombreux temps libre. Alors que peut-on comprendre du terme « sport ». Marcel Prévost publie un article dans Revue de France19(*) dans lequel, il définit le sport comme « exercice méthodique et hygiénique du corps humain en vue d'accroitre, sa force, son adresse, sa beauté et de développer l'énergie de la volonté tout en délassant l'esprit ». Ici, l'auteur assigne au sport un but éducatif et de détente centré sur des exercices méthodiques. Brohm20(*) quant à lui, définit le sport autrement en contrastant quelque peu avec la définition de Prévost. Il définit le sport comme : « un système institutionnalisé de pratiques sportives compétitives à dominante physique, délimitées, codifiées, réglées conventionnellement dont l'objectif avoué est, sur la base d'une base comparaison de performances, des démonstrations, de prestations physiques, de désigner le meilleur concurrent (le champion) ou enregistrer la meilleure performance ». De cette définition, il en ressort que le sport est un système de compétition qui s'appuie sur des activités physiques et de la recherche de la performance. Pour une meilleure connaissance de la notion de sport, Brohm21(*) va jusqu'à édicter des caractéristiques précises. Comme première caractéristique, nous avons le principe de rendement car pour Brohm, on ne saurait parler de sport sans faire allusion à celle-là. Le sport est la recherche permanente et essentielle du rendement du corps humain. Ce rendement convoité justifie tous les comportements d'agressivité, de dépassement de soi des sportifs dans les arènes et les stades. Ce qui nous mène vers la caractéristique de la hiérarchisation. Le système de hiérarchisation découle du rendement corporel. Ce principe doit prendre en compte les règles qui régissent l'activité sportive. Tout le monde doit avoir les mêmes chances de succès aussi bien au départ qu'à l'arrivée. Ces règles de classement doivent être acceptées par les concurrents. Le système de hiérarchisation vise la récompense du meilleur, la reconnaissance des prouesses du corps humain. C'est ainsi qu'on aboutit par exemple à la célébration du champion de 100m, des différents records obtenus de haute lutte. Cette caractéristique prend tout son sens dans un environnement bien organisé. Le principe de caractéristique de l'organisation bureaucratique dans le sport lors de sa pratique est très lié à une organisation. Celle-là se traduit par l'existence des institutions fédérales qui ont à leur tête des administrateurs. A travers cette définition du sport par Brohm et les caractéristiques auxquelles il doit se plier, il y a lieu de constater que le sport est une activité physique organisée autour des structures fédérales dont le but est de définir le champion et les performances. Ces différentes définitions ont permis de voir comment cette notion originaire de l'Angleterre utilisée dans l'ancien français a traversé le temps et les modifications qu'elle a connues. Dans le contexte des JU ; les activités physiques sont pratiquées à travers des rencontres sportives réglementés par des textes organisées par une fédération qui est la FENASU et dont le but est de désigner l'université vainqueur. Mais que faut-il retenir de ces concepts majeurs définis qui constituent des éléments majeurs de l'étude à mener ? De ces différents vocables, il ressort des faits marquants comme de l'éducation à travers le jeu qui construit l'individu etsert l'appropriation de l'environnement par ce dernier. Plus loin, il faut noter que la définition de la culture nous a permis de découvrir un fait ; celui de la créativité de l'homme pour s'adapter à son environnement. Le sport qui est une activité physique dont le but est la performance, peut-être un élément par lequel on peut éduquer l'individu. Au vu de ces différentes définitions, il apparait une véritable similitude avec l'Olympisme : cette doctrine qui préconise l'éducation de l'individu à travers le sport et la culture pour un monde plus pacifique. Alors, les JU regroupant ces notions peuvent à juste titre être une forme de JO à une échelle plus petite. * 15E. NjohMouelle, op. cit. , p86 * 16 Hesse (H), Tendances culturelles, Paris, Presse universitaire, 1997, p 58. * 17 Raymond (T), Histoire du sport, Paris, Presse universitaire, 1991, p15 * 18 Ibid. ; p16 * 19 Prévost (M), Définition du sport, in Revue de France, 15 décembre 1922 * 20Brohm (J , M), Sociologie politique du sport, Paris, Editions universitaires, 1976, p 45. * 21 Ibid. , p 47 |
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