Figure18 : Densité de
l'habitat dans les bas-fonds du quartier Ngoa-Ekéllé
Sur la figure21, on constate que le quartier
Ngoa-Ekélé est comprend en trois catégories de l'habitat.
La zone de forte densité est en majorité située dans les
bas-fonds, aux abords des lacs, lagunes et rivières. Ce sont des zones
de résidence des étudiants, où le coût du foncier et
du loyer est abordable. La zone de résidence moyenne est celle qui se
situe à la marge des zones de densité forte ou
élevée et la zone de densité faible. Elle est situé
sur le plateau, où le foncier et le coût du loyer n'est pas
accessible à tous. La zone de densité faible qui occupe presque
la moitié de la surface des quartiers Ngoa-Ekéllé et
Nsimeyong est constitué à plus de 10% des espaces abritant des
structures publiques, des camps, de l'Université de Yaoundé I et
des grandes écoles.
II.4.FACTEURS INSTITUTIONNELS
PARTICIPANT A LA VULNERABILITE DES POPULATIONS AU PALUDISME
II est important de rappeler que la
vulnérabilité doit avant tout être vue comme un
système articulé autour des variables qui changent dans le temps
et dans l'espace. Les facteurs de la vulnérabilité qui viennent
d'être évoqués ne peuvent être pris à part
pour expliquer à eux seuls la vulnérabilité des
populations des quartiers Nsimeyong et Ngoa-ékellé en
matière de risques de paludisme. Ainsi, aux facteurs liés aux
mutations environnementales et aux éléments
démographiques, viennent s'ajouter les facteurs dits techniques,
politico administratifs et socio-économiques.
II.4.1. La mauvaise
planification de l'occupation de l'espace
De notre constat, il ressort de nos recherches que ce type de
facteur est non seulement méconnu des populations concernées,
mais aussi il est difficile à appréhender. Ils concernent les
pouvoirs publics, et les textes qui réglementent la gestion des risques
en milieu urbain. La mesure adoptée par la communauté urbaine
depuis ces dernières années est le déguerpissement des
populations établies sur les espaces dits à risques tels que les
zones marécageuses (bas-fonds) insalubres et les zones à fortes
pentes. Par ailleurs ces facteurs politico administratifs englobent les choix
politiques de planification urbaine. De tout ceci, il ressort l'absence d'un
programme de prévention, de préparation ou de réflexion
sur les risques dans le cadre de la planification urbaine.
Dans toutes les villes, la terre disparaît sous les
constructions, les aménagements. En ville, la question de la terre est
éclipsée par celle du logement et son cortège de
problèmes. La terre est donc la matière première de
l'urbanisation, élément premier à partir duquel la ville
est fabriquée. Le foncier se cache donc sous l'immobilier. Cette
remarque nous amène à évoquer un autre volet du rôle
des pouvoirs publics dans la vulnérabilité des populations des
quartiers Nsimeyong et Ngoa-Ekéllé. La dynamique de la formation
du tissus urbain se densifie comme d'ailleurs dans la plupart des quartiers
de la ville. Cette densification se fait dans l'anarchie semble avoir
échappé aux pouvoirs publics. Ceux-ci semblent ne plus avoir ni
les moyens, ni la volonté d'intervenir. L'Etat est le plus grand
propriétaire foncier en zone urbaine au Cameroun. Mais il ne
réussit pas à résoudre les problèmes fonciers. La
plupart des terrains sont acquis par des pratiques populaires et seuls quelques
ménages, qu'on peut qualifier de privilégiés ont
accès aux titres fonciers. Selon nos enquêtes, 36% des
ménages sont propriétaires terriens avec leurs titres fonciers.
Le reste se réparti entre des propriétaires fonciers sans titres
fonciers (15%) et les locataires (49%).
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