XI.2 Revue de la
littérature
XII.2.1. L'analyse des risques liés à la
vulnérabilité
Le discours sur le paludisme au Cameroun a fait et continue de
faire l'objet d'une curiosité scientifique surtout dans le domaine des
sciences pures. Toutefois, Cette épidémie tropicale
intéresse aussi de plus en plus les chercheurs des sciences sociales et
humaines ces dernières années. Cet engouement vis à vis
des maladies tropicales est à l'origine d'une littérature
abondante et variée. En effet, l'analyse des relations entre la
vulnérabilité, l'occupation des bas-fonds et le paludisme en
milieu urbain nous contraint à nous pencher d'abord sur les liens qui
existent entre le milieu de vie de l'homme et la qualité de sa
santé, ensuite aux facteurs à risques liés au paludisme et
enfin aux différentes stratégies exogènes et
endogènes de lutte contre le paludisme.Certaines recherches
récentes mettent un accent sur les facteurs qui concourent à la
propagation de la maladie.
XII.2.2. Quelques études sur la
vulnérabilité des populations au paludisme dans la ville de
Yaoundé
D'une manière générale, l'urbanisation
dans la ville de Yaoundé a fait l'objet de plusieurs études.
Nzale J. C. (2010) montre que les indicateurs qui renforcent la
vulnérabilité des populations sont la précarité de
l'habitat, la pauvreté, la faiblesse du niveau d'instruction et
l'absence ou l'éloignement des formations sanitaires.
Kengne S. (2008) montre à partir des données
climatiques et cliniques quele climat est favorable au développement du
paludisme. Le comportement de la population assure le développement de
cette maladie dans cette localité. Le nombre de paludéen ne cesse
d'augmenter d'une année à l'autre et d'une saison à
l'autre, les enfants de 0 à 5 ans sont les plus vulnérables.
Yakana B. Y. (2008), dans
« vulnérabilité aux risques sanitaires en milieu
urbain » montre queles contraintes de l'urbanisation et de
l'environnement physique et socio économique augmentent la
vulnérabilité au paludisme.
Onyaga M. (2008), dans une étude sur
« environnement et santé en milieu urbain au
Cameroun » montre que les facteurs de la
vulnérabilité au paludisme sont à chercher sur les plans
physiques, humains et socio spatiales.
Ngono M. C (2006), pense que la connaissance des variations
climatiques devrait permettre de mieux combattre le paludisme dans la ville de
Mbalmayo.
Bopda. A (2003) dans « Yaoundé et le
défi de l'intégration a quoi sert une capitale d'Afrique
tropicale ? » remarquait que l'urbanisation de la
ville avait commencé par les crêtes de collines pour gagner peu
à peu les flancs et finalement les bas fonds. Ils soulignaient aussi le
débordement de la ville au delà du cadre du département du
Mfoundi, phagocytant ainsi les villages environnants. Tout ceci dicté
par la détermination des « yaoundéens » de s'offrir un
cadre de vie et matérialisé par l'occupation effective des
espaces aux conditions hostiles.
A. Riffet (2002), dans sa thèse sur « Le
paludisme au Cameroun : Revue bibliographique de 1959 à 2001»,
fait un inventaire des travaux de recherche clinique et des enquêtes
épidémiologiques sur la maladie pendant cette période. Il
note une insuffisance de la lutte anti vectorielle, principalement au niveau
familial et la faiblesse de l'immunité chez les enfants de moins de 5
ans et les femmes enceintes, groupes les plus exposés au paludisme. Les
travaux d'A. Riffet (1995) ne font pas mention de recherche sur les
échanges discursifs dans le cadre de cette lutte au Cameroun.
Les problèmes d'aménagement et d'occupation du
sol à l'échelle de Yaoundé ont été
examinés par Tchotsoua. M (1992).dans «
Erosion accélérée et contraintes à
l'aménagement du site de Yaoundé; une contribution à la
gestion de l'environnement urbain en milieu tropical humide». Cet
auteur souligne que certains quartiers de Yaoundé connaissent un sous
équipement criard en matière de desserte et d'infrastructures
sociales et sanitaires.
Ela. J M (1983), dans «La ville d'Afrique
noire»arelevé, les villes d'Afrique noire dont Yaoundé et
Douala connaissent une morbidité croissante et inégalement
répartie. Cette morbidité étant plus élevée
dans les quartiers à habitats spontanés. L'apport de la
géographie en matière de risques est non négligeable.
Cette discipline s'est toujours attachée à l'étude des
facteurs qui déterminent la vulnérabilité des populations
concernées à toutes les échelles. Même lorsqu'il
s'agit de l'extension et de la densification des zones urbanisées et des
erreurs commises lors des pratiques d'aménagement du territoire. La
perception du risque et sa représentation diffèrent des milieux
socioculturels. Dauphine. A (1995), dans «risques et
catastrophes»pense que le risque est donc une construction sociale. Il
ajoute que les représentations du risque par les sociétés
évoluent en fonction des rapports qu'elles entretiennent avec leur
environnement.
Ce qui est certain c'est que l'arrondissement de
Yaoundé IV, espace dans lequel s'intègre notre zone de recherche,
n'est pas à l'abri des risques sanitaires. De nos jours, les
problèmes sanitaires que connaissent les yaoundéens sont
incalculables. En fait, les espaces les plus exposés aux risques sont
justement des sites où les populations n'ont pas la juste mesure des
risques qu'elles encourent.
La vulnérabilité a été
développée à l'origine par le milieu de
l'ingénierie alors que l'on s'est intéressé au
degré de résistance des bâtiments et des infrastructures
aux forces physiques exercées par le vent, l'eau et les mouvements du
sol. Dans le domaine de la santé, le concept s'est étendu au
cours des années 1980 et 1990, aux considérations
socio-économiques.
L'OCDE, (1997) pense que « la
vulnérabilité est un indicateur de mesure de l'impact potentiel
d'une catastrophe... sur un groupe, une construction, une activité, un
service ou une aire géographique en tenant compte de sa nature ou de sa
localisation ».
De
tout ceci, il s'agit pour nous de déterminer ce qui a été
déjà fait sur notre sujet par d'autres chercheurs dans la ville
de Yaoundé et ailleurs, ce qui permettra d'évaluer les facteurs
différents qui déterminent la vulnérabilité des
populations au paludisme à une échelle locale. Il ressort donc
que les travaux précédents autour du paludisme qui traite des
facteurs favorisants la recrudescence du paludisme et les méthodes de
luttes adoptés. Certains ont tentés de délimité les
zones vulnérables mais ne se sont pas intéressé sur une
catégorie de populations vivants dans un milieu précis. Ce
travail nous permet de contribuer à la recherche des facteurs de
vulnérable des populations au paludisme en prenant le cas des bas-fonds
d'un secteur urbains où la forte demande en logements urbains à
permis une forte occupation de l'espace.
|