Vulnérabilité des populations au plaudisme: cas des quartiers ngoa-ekéllé et nsimeyon (yaoundé)( Télécharger le fichier original )par Juscar NDJOUNGUEP Université de Douala - Master II 2012 |
XI.1.5.L'observation des zones à risquesEn 1980, il a été proposé un système de prévision des épidémies de paludisme en deux étapes qui repose sur l'observation des variables météorologiques et des modifications du taux d'inoculation entomologique (Onori, Grab, 1980).Il ressort de la lecture d'Onori et Grab que leur système permet de prévoir le retour de flambées lorsque des systèmes d'observation intégrés sont déjà mis en place bien à l'avance et que les services de lutte antipaludique y ont régulièrement intégré. XI.1.6. L'approche anthropo-environnementaleSelon l'approche anthropo-environnementale, les programmes de pulvérisation et d'utilisation du matériel traité connaissent souvent des échecs. Ceci est à l'origine de la recrudescence du paludisme. Comme exemple, nous pouvons citer les cas de Madagascar (Lepers et al, 1990)et de Sao Tome (Baptista, 1996).Les mouvements de populations non immunes vers les zones d'endémies sont un autre facteur de développement du paludisme. (Kloos, 1990). En outre, la médiocrité des services de santé, la pharmaco-résistance et les modifications de l'environnement constituent des facteurs importants qui expliquent la recrudescence du paludisme dans certaines régions (Mouchet, 1998). XI .1.7. L'approche orographiqueUne base de données riche sur le paludisme dans les zones montagneuses du Cameroun, du Kenya, de l'Ouganda, de l'Ethiopie, de la Tanzanie, du Burundi, du Zimbabwe et de Madagascar en vue d'un suivi a été mise en place dans le cadre du projet HIMAL (Highland Malaria Projet) (Cox. 1999).L'analyse des taux de prévalence1(*) du paludisme selon l'altitude montre que si dans certaines zones ces facteurs sont fortement corrélés, tel n'est pas le cas ailleurs. Par conséquent, l'information sur la seule altitude ne peut servir de guide fiable pour l'évaluation de l'endémicité. Dans le but de capitaliser les résultats de toutes ces études sur l'initiative de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1998), du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'UNICEF et la Banque Mondiale (BM), il a été institué en 1998 un partenariat mondial de lutte contre le paludisme dénommé «Faire Reculer le Paludisme, Réseau d'Appui Technique à la lutte contre les Epidémies de Paludisme » encore appelé Roll Back Malaria (RBM) dont les actions visent quatre domaines prioritaires :l'accès rapide aux soins, la distribution des moustiquaires imprégnées, la prévention et le contrôle du paludisme chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, les actions urgentes à mener en cas d'épidémie. De ce fait, en avril 2000, les chefs d'Etats d'Afrique se sont retrouvés à Abuja (Nigeria) pour traduire dans les faits les objectifs du Roll Back Malaria (RBM) et mettre au point la stratégie d'atténuation du paludisme à l'horizon 2010. XI.1.8L'analyse des relations entre le milieu de vie et la qualité de la santé Abric J.C. (2001), dans `'Pratiques sociales et représentations'', présente les techniques utilisées couramment pour identifier les représentations sociales. L'auteur établit une relation étroite entre les représentations sociales et les pratiques sociales. Par conséquent, la connaissance du contenu des représentations sociales et de leur organisation repose obligatoirement sur la prise en compte des pratiques sociales. Same Ekobo A. et al (2005) ont publié l'ouvrage intitulé `'Grands travaux et maladies à vecteurs au Cameroun : Impact des aménagements urbains et ruraux sur le paludisme etautres maladies à vecteurs''. L'ouvrage passe ainsi en revue les grands travaux dedéveloppement au Cameroun ces dernières décennies (Complexes agro-alimentaires,barrages hydro-électriques, etc.) et, note qu'ils entraînent de grands bouleversements dansl'environnement et des risques sanitaires du fait des variations subséquentes dans la faunedes vecteurs de maladies. S'agissant du paludisme et d'autres pathologies à transmissionvectorielle, Il fait mention des activités d'IEC à mener pour la protection de la santé despopulations. Il est indispensable de promouvoir la santé en milieu urbain. L'O.M.S à propos, propose des mesures pour pallier aux problèmes de santé. A cet effet, il propose qu'une lutte efficace contre les maladies reste sur « le relèvement des conditions économiques et sociales». Pour Wyss (2008), la santé est un enjeu urbain majeur dont l'état de la santé ne doit être remédié qu'avec la réduction de la pauvreté. Pour lui, il s'agirait de « promouvoir la santé des pauvres par l'amélioration des environnements, de leurs cadres de vie et par un système permettant de rapprocher les professionnels de la santé auprès des malades, des services de santé dans leur environnement humain, social, culturel et économique ». Yonkeu (2003) pense à cet effet que les risques de maladies peuvent être réduits par une prise en compte de tous les acteurs de l'environnement. Il s'agit des autorités administratives, des responsables des communautés locales, aux institutions d'intervention publique et privée et la population concernée. Pour compléter, Marie-Evel (2006) parle de la participation croisée des acteurs qui peuvent contribuer à l'identification des nouveaux risques sanitaires. XI.1.9.L'adoption des stratégies de lutte contre le paludisme en milieu urbain En 1996, grâce à un financement de l'UNICEF2(*) , l'IRESCO3(*) et autres. Il a été produit un document sur «Connaissances, Aptitudes et Pratiques des populations du Cameroun en matière de prévention et de traitement du paludisme dans les régions du Centre, du Sud et de l'Est ». Il porte sur une étude menée dans le but d'analyser préalablement la situation pour le lancement d'un programme de distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticides dans les villes de grande endémicité du paludisme au Cameroun. Les résultats de l'enquête ont montré que la presque totalité des enquêtés en zone urbaine (98%) et en zone rurale (94%) ont déjà entendu parler du paludisme, mais seuls 13% en zone urbaine et 7% en zone rurale déclarent utiliser une moustiquaire. L'accès à ce dispositif de lutte contre les piqûres des moustiques serait, selon l'enquête, plus facile en zone urbaine qu'en zone rurale, compte tenu de l'éloignement du centre d'acquisition du dispositif et des contraintes financières. T. Awono Avouzoua (2002) analyse la stratégie de communication pour la mise en oeuvre de l'initiative Faire Reculer le paludismepar le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP)pendant la période 2001-2006 dans un mémoire de fin d'étude, réalisé pour l'obtention du diplôme supérieur de journaliste spécialisé en Santé et environnement de la division III de l'ESSTIC, Université de Yaoundé II. Notre présente recherche complètera cette recherche en analysant le rôle del'occupation des bas-fondspar les populations dans le taux de vulnérabilité au paludisme. * 1Nombres de piqûres infectantes de moustiques auxquelles une personne est exposée pendant un temps donné. * 2United nations Child emergency fond * 3 Institute for research, socioeconomic development and communication |
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