XI. CONTEXTE SCIENTIFIQUE
ET REVUE DE LA LITTERATURE
XI.1. Contexte scientifique
Les géographes ont longtemps étudié les
risques en se focalisant sur les aléas, sur les phénomènes
potentiellement destructeur, sur les processus en jeu et leurs manifestations
physiques. Au sein des géographes, les approches sur la
vulnérabilité varient suivant la composante
considérée (physique, économique, sociale...). R. D'Ercole
(1996) a initié une approche sociale de la vulnérabilité,
approche qui prend en compte différents facteurs de
vulnérabilité, et parmi ceux-ci les représentations
cognitives des risques. Dans ses analyses, il pose l'hypothèse qu'un
individu conscient des risques auxquels il est exposé, possédant
une bonne information sur ces risques et sur la conduite à tenir en cas
de catastrophe est moins vulnérable car susceptible de mieux
réagir si un événement se produit.
XI.1.2. La recrudescence du
paludisme par rapport au comportement de la population
Pour Trape J. et Rogier (1996) cité par Gantcho S. E.
(2004), la recrudescence du paludisme est liée aux comportements
adoptés par la population pour la prévention et le traitement de
la maladie. C'est l'utilisation anarchique des médicaments
anti-palustres qui serait à l'origine de l'émergence de certaines
formes de résistances aux antipaludique et due à la persistance
de l'endémie. Ils pensent aussi que le recourt tardif des malades au
dispensaire ou à l'hôpital, la primauté qu'ils accordent
à l'automédication et parfois à la tradithérapie,
la non survie du traitement et les changements d'itinéraires
thérapeutique à contre temps qui sont à l'origine de
l'émergence du paludisme.
Par rapport à notre sujet, cette approche peut nous
permettre d'identifier dans notre zone d'étude les secteurs dans
lesquels les risques de contamination sont importants.
XI.1.3.La recrudescence du paludisme liée
à la situation géographique du milieu
Trape J. F. (1986) pense que de paludisme en milieu urbain
appartient aux fronts d'urbanisation et quartiers d'urbanisation
récente à haute densité de population, zones directement
riveraines des espaces à vocation maraîchère
préservée, zones industrielles et leur périphérie
immédiate.
Dans une étude sur l'exploitation des bas-fonds et la
transmission du paludisme en milieu urbain réalisée par Adja A.
M. et al (2008), à Abidjan, les résultats ont montré que
les populations vivant à la périphérie sont trois fois
plus exposées au paludisme que celle vivant au centre de la ville. Ils
pensent par ailleurs que cette forme de propagation est due en partie par
l'exploitation des bas-fonds qui offrent facilement des gîtes favorables
au développement des agents vecteurs du paludisme D'après le site
http/paludisme.htm (20 janvier 2011), le paludisme résiste aujourd'hui
plus dans les pays tropicaux et subtropicaux, notamment en Afrique
subsaharienne, Asie du Sud-est. De même, la construction des
systèmes d'irrigation et ses réservoirs dans certaines pentes du
monde peuvent avoir un grave impact sur la distribution du paludisme et sur
l'intensité de sa transmission. Ainsi, l'OMS estime que la principale
charge de morbidité due au paludisme (90%) est située en Afrique
subsaharienne avec un nombre estimé de décès
dépassant un million par an. Dans la même lancée, le
Réseau Sida Afrique (2007) dans une étude menée sur la
cartographie de la lutte contre le paludisme au Cameroun, nous montre la liste
des ONG/associations de coordination ainsi que leur répartition sur le
territoire nationale pour une meilleure mise en oeuvre du PNLP.
XI.1.4.La cartographie des zones à
risques
Afin de mieux cerner le paludisme et ses variations, certains
auteurs ont opté pour une approche visant à cartographier les
zones à risques de paludisme.
Ainsi, la carte d'endémicité du paludisme a
été réalisée dans les années 1950 dans un
certain nombre de pays tels que le Kenya et la Tanzanie grâce à
des données épidémiologiques et environnementales (Anon,
1956et 1959). Certains auteurs ont conçu des cartes plus
détaillées de l'intensité de la transmission du paludisme
en Afrique (Snow et al, 1996; Thomson et al, 1997) en se servant des
systèmes d'information géographique (SIG) et la
répartition des données numériques selon les sites du taux
des paludéens dans un milieu donné; d'où l'initiative du
Programme ARMA/MARA (Atlas du risque de la malaria en Afrique/Mapping malaria
risk in Africa) qui a pour objectif principal d'établir une base de
données à l'échelle continentale sur la distribution du
risque du paludisme.
Ainsi, l'intensité de sa vulnérabilité a
pu être modélisée à diverses échelles
géographiques. Ceci a permis de se faire une idée de
l'épidémiologie du paludisme à l'échelle nationale
et même continentale.
La même approche a été utilisée par
une équipe de chercheurs de l'Organisation de coordination pour la lutte
contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) basée à
Yaoundé et dirigée par le docteur G. Soula. Elle a
effectué une cartographie de deux zones à risques à
Yaoundé. Il s'agit des quartiers Nlongkak et Nkol-Ndongo en avril 2000
(bulletin OCEAC, 2000).
L'approche privilégiant la cartographie des zones
à risques est importante dans la mesure où l'on peut l'utiliser
pour cartographier les zones vulnérables au paludisme afin de mieux
orienter l'installation des populations dans un milieu. Par rapport à
notre sujet, cette approche peut nous servir à identifier dans nos zones
d'étude les sites vulnérables au paludisme et ou les risques de
contamination sont importants.
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