L'UEMOA face au défi de l'intégration sous-régionale( Télécharger le fichier original )par Arnaud SEKONGO Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (Abidjan, Côte d'Ivoire)) - Maîtrise Droit Public option Droit Communautaire et Intégration Economique 2013 |
PARAGRAPHE II : L'ECHEC DE LA POLITIQUE DE MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SECURITE EN AFRIQUE DE L'OUESTLes questions de paix et de sécurité sont des éléments essentiels et indispensables pour garantir le développement. Malheureusement, l'Afrique de l'Ouest est confrontée à une multitude de conflits armés (B) dues en partie à une inexpérience de nos très chers décideurs des bienfaits de l'intégration (A) . A- L'INEXPERIENCE DES DECIDEURS DES ETATS MEMBRESLes fonctionnaires qui travaillaient sous le régime colonial avaient acquis de gré ou de force le sens de la discipline, de la serviabilité et de la justice. Ils ont appris les différents stades nécessaires pour l'apprentissage du métier163(*). Cependant, avec l'indépendance, le besoin d'africanisation des cadres a entrainé la venue au pouvoir de jeunes gens ayant plus ou moins terminé leur cycle normal de formation supérieur et sans aucune expérience pratique. Imbus donc de leurs connaissances fraîchement reçues et face à une population composée encore de 80% d'analphabètes, ils avaient le zèle de courir vers le développement.164(*) En outre, « L'émergence du constitutionnalisme en Afrique fut la priorité absolue accordée au développement. Car les dirigeants politiques ont été victimes de leurs propres slogans et de leurs promesses vantant les bénéfices qu'apporterait l'autonomie politique ».165(*) Ainsi, si l'intégration sous régionale de l'UEMOA connait des difficultés dans sa réalisation, c'est en partie dû à la négligence des nouvelles élites africains présents au sortir de la colonisation. En effet, ces dirigeants postcoloniaux n'avaient pas encore l'esprit au fédéralisme d'Etats. Leur priorité était absolument accordée au développement de leurs Etats nouvellement indépendants. L'Afrique de l'Ouest et toute l'Afrique en général s'est donc transformé en un continent farouchement pressé ou le « développement » était devenu l'idéal à atteindre pour la toute nouvelle classe d'élite dirigeante présente.166(*) Le développement a donc été le prétexte émis par nos dirigeants pour fuir le constitutionnalisme et étouffer la voix de l'opposition et de la dissidence.167(*) Le nouvel homme d'État africain exerçait une autorité plus personnelle que constitutionnelle et institutionnelle. Dans la mesure où les constitutions retenaient une certaine importance pour le pouvoir, elles comptaient moins comme instrument de contrôle des abus du pouvoir mais plutôt comme instrument juridique pouvant être modifié au gré du chef.168(*) * 163 NGOM NGOUDI, La réussite de l'intégration économique en Afrique, Paris, Edition Présence Africaine, 1971, p. 49 * 164 Idem, p. 50 * 165 LAVERGNE Réal, Intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest, Paris-Ottawa, Editions Karthala et CRDI, p.378 * 166 Idem * 167 Idem * 168 Idem |
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