INTRODUCTION GENERALE
L'éducation est un domaine qui occupe une grande place
dans toute société, elle est un facteur indéniable du
développement. Elle fait l'objet de beaucoup de réflexion et
reste au coeur des préoccupations politiques et économiques. Le
système éducatif dans le monde connaît aujourd'hui une
crise sur plusieurs plans malgré les efforts élaborés par
des institutions responsables de l'organisation. Cette crise n'est qu'une
conséquence du désordre dont est victime le système
social. La belle mécanique institutionnelle qui lie l'individu de
façon congruente à la société se trouve aujourd'hui
défaite. L'individu n'a plus à sa disposition les modèles
et les cadres stables qui lui permettent de gérer le moratoire
professionnel et il ne dispose non plus de modèle stable clair de
l'engagement (BECQUET, 2005 :39). C'est ainsi que le
laxisme dans la profession est plutôt de nos croissant jours.
Le corps professionnel auquel nous nous intéressons
dans cette recherche est l'enseignement qui fait partie intégrante du
système éducatif. Les enseignants pour leur part ne trouvent plus
de motivations à se donner à fond dans leur métier. C'est
ainsi qu'ils s'efforcent pour faire ce qu'ils peuvent pour vu qu'ils
remplissent la formalité. Ceci ne peut qu'entraîner la baisse de
niveau des élèves voire un mauvais fonctionnement du
système. Ils sont confrontés aux nombreux problèmes dans
leurs activités professionnelles. Les décisions prises par les
décideurs s'imposent parfois aux agents chargés de les mettre en
pratique, telles sont les approches nouvelles en pédagogie qu'on exige
sans un système de recyclage des enseignants qui s'égarent
complètement dans le métier. Le système universitaire
n'est pas en reste avec l'avènement de LMD, on va même
jusqu'à assister aux conflits de générations entre
enseignants car les anciens qui n'ont pas eu de promotions se sentent
frustrés devant les plus jeunes qui parfois furent leurs stagiaires. Or
nous savons que la vie professionnelle est pour beaucoup l'un des
investissements majeurs de l'existence. Cependant le sens de cet investissement
n'est pas toujours le même et parmi les alternatives les plus
fondamentales figurent celles ci : la pression de nécessité
immédiate ou la perspective d'une progression, l'adoption par une
structure ou l'initiative personnelle, la maximisation du gain ou la
fécondité du travail.
Au Cameroun, depuis les indépendances en 1960, le souci
de l'Etat de procurer au minimum l'éducation de base à tout
citoyen est au centre de tous projets éducatifs. L'éducation
étant une grande priorité nationale (article 2 des Etats
Généraux de l'Education), cette dernière vise entre autres
finalités à:
- former un citoyen enraciné dans sa culture et ouvert
au monde ;
- développer et enrichir la personnalité des
enfants;
- favoriser son épanouissement individuel et social;
- favoriser l'égalité des chances;
- affirmer l'unité et l'intégration
nationales;
Toutes ces finalités placent l'action de
l'éducation au centre de la vie sociale et par ricochet assignent
à l'enseignant la garantie ou la responsabilité de la
qualité de l'éducation des apprenants dans la
société (loi de l'orientation 1998). Alors on assigne à
« l'école » un grand rôle. C'est le lieu par
excellence où l'élève reçoit des enseignements
académiques. Raison pour laquelle TSAFAK, (2001:29)
affirme que : « l'école est le lieu
délibérément organisé pour l'enseignement collectif
des élèves ». L'école se charge de la
transmission des connaissances aux élèves. Cette transmission se
fait par des personnes qui ont reçu des formations propres au
métier d'enseignant. Dans sa fonction l'enseignant ne transmet pas
seulement des savoirs, il doit également se soucier de son assimilation
par les élèves. Pour ce faire il doit après enseignement,
procéder aux évaluations telles que prévu par la
réglementation. Ces tâches imposent un type de rapport que
l'enseignant doit entretenir avec son travail. Mais cela ne résout pas
les problèmes du système. Malgré ces efforts
déployés dans le système éducatif, on observe les
manifestations des enseignants, l'absentéisme au poste, le laxisme, le
prolongement des vacances par des enseignants nouvellement affectés.
L'opération 20 /20 pratiquée en 2002 dans des lycées
et collèges, aussi les effectifs pléthoriques, le manque de
qualification des enseignants, les programmes scolaires inadéquats avec
les réalités sociales l'inadéquation formation emploi, les
conditions d'apprentissage, le niveau économique relativement bas. Le
manque de satisfaction des enseignants tant au niveau des conditions de travail
qu'au niveau des primes et du salaire. En plus de ces situations que vivent les
enseignants, ils sont exposés au « burnout »
(l'épuisement professionnel).
Nous sommes conscients du fait que de nos jours, le choix de
la profession est en réalité devenu complexe car il s'explique
par un grand nombre de facteurs culturel, pédagogique,
économique, social et psychologique. Il est un compromis entre les
aspirations de l'individu et les contraintes du milieu, il est en fin une
option prise à un moment donné de la vie entre plusieurs
possibilités qui varient en fonction de la diversité des
goûts, des intérêts, des qualifications et de la situation
de l'emploi. La réalisation d'une vocation est limitée, par
toutes ces contraintes (TSAFAK, 1998).
Ces diverses observations nous amènent à
étendre le regard sur la chose et à étudier
scientifiquement le lien entre l'épanouissement de l'enseignant et son
engagement au travail. Comment peut-on réussir à maintenir
l'engagement motivé tout le long de la carrière? Cette
observation débouche sur une problématique.
|