2.3.5 L'Enseignement au
Cameroun
2.3.5.1 Enseignement secondaire
général au Cameroun
La présentation de l'enseignement secondaire
général au Cameroun suit trois approches : la structure, les
enseignements et la demande et l'offre.
- Structure de l'enseignement secondaire
A l'image du système
éducatif camerounais, l'enseignement secondaire général
reproduit l'organisation des deux sous systèmes, anglophone et
francophone. En dehors de la durée du niveau d'enseignement qui est
identique aux deux systèmes, toutes les autres caractéristiques
sont différentes. Les curricula ne sont pas communs. L'organisation en
cycles diffère d'un sous système à l'autre : dans le
sous système anglophone, le premier cycle dure cinq ans et le second
deux ans alors que dans le sous système francophone, ils durent
respectivement quatre et trois ans. L'organisation de la certification est
également un élément de différentiation. Dans le
sous système anglophone, deux examens sanctionnent la fin des cycles
sans pour autant conditionner l'accès au second cycle à
l'obtention du GCE-Ordinary Level. Dans le sous système francophone,
trois examens nationaux sont organisés : deux sanctionnent la fin
de chaque cycle ; le troisième examen, organisé en
deuxième année du second cycle, joue le rôle de
régulation pour l'accès en classe terminale. Trois types
d'établissements hébergent ces différents cycles :
les collèges avec le premier cycle seulement, les lycées avec le
second cycle seulement ou les deux, les collèges et lycées
bilingues avec les cycles des deux sous systèmes. A la fin du premier
cycle francophone, plusieurs possibilités d'orientation sont
proposées aux élèves :
· continuer au second cycle enseignement
général,
· entreprendre des études en enseignement
technique (commercial ou industriel).
La poursuite des études en enseignement
général se limite à deux grandes options,
littéraire et scientifique, options qui sont maintenues pendant tout le
second cycle.
Quant à la fin du second cycle anglophone, les
possibilités sont limitées à l'enseignement
général ; il n'existe pas de passerelles pour rentrer dans
l'enseignement technique.
Lorsque qu'on observe le système éducatif
camerounais, on est frappé par la baisse générale du
niveau des élèves. Au niveau des enseignants, semble t-ils qu'ils
ne sont pas comblés à différents niveaux. C'est ainsi que
ces derniers ont perdu leur image d'antan devenu aujourd'hui pour reprendre
TSAFACK (1978) « le miséreux de la
société » d'autant plus que nous vivons dans une
société dans laquelle l'avoir a pris le pas sur l'être. Le
travailleurs qui gagne gros est respecté et valorisé
contrairement à celui qui ne gagne pas gros. A la suite, se
dégage les conséquences rendant le système sans sens. Ce
dysfonctionnement commence en haut et suit la chaîne. Au niveau de
l'Etat, les dispositions ne sont pas prises pour revaloriser l'acteur
principal du système qui est l'enseignant et par ricochet le
système en question. Les différents fléaux minent le
système éducatif camerounais. La formation des enseignants
souffre de plusieurs insuffisances. Les dispositifs pédagogiques ne sont
pas à la portée des écoles de formation, les laboratoires
ne sont pas équipés. Ceci ne peut que conduire à une
activité approximative ou d'a- peu près dont souffre le
système. La démocratisation de l'enseignement n'est pas un
réparateur car l'Etat a crée une multitude des CES
(collèges d'enseignement secondaires) et de lycées sans les doter
des moyens humains et matériels nécessaires.
Une autre remarque du système éducatif
camerounais est un déséquilibre total entre ses produits et les
attentes. Les débouchés que l'économie camerounaise offre
à ses diplômés sont très faibles. Or durant les
premières années d'indépendance, le seul fait d'avoir
obtenu un diplôme permettait automatiquement d'avoir un travail dans
l'administration. Les fonctionnaires étaient bien payés et
constituaient un exemple très incitatif pour les élèves.
C'est ainsi beaucoup d'élèves se sont engouffré dans le
système rêvant de suivre leurs traces. Mais la crise
économique a considérablement ralentit le recrutement et c'est
ainsi que beaucoup de diplômés ne trouvent pas un emploi à
la hauteur des leurs attentes. Par conséquent la société
implicitement dévalorise la valeur des études puisque
l'école n'est pas toujours réussite.
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