2.3.4 L'enseignement,
l'éthique et la déontologie
TSAFACK (1998) définit
l'éthique comme la science de la morale, la théorie
raisonnée du bien et du mal. C'est aussi l'art de diriger la conduite
humaine ayant pour objet d'étude des jugements des valeurs
d'appréciation portant sur les actes qualifiés de bon ou mauvais.
Son domaine d'action réside dans la description des faits réels,
des caractères de la conduite. L'éthique en philosophie est
l'étude des problèmes fondamentaux de la morale comme la fin de
la vie humaine, le fondement et la justification de l'obligation morale, la
nature de bien, du mal. Selon le même auteur, la déontologie est
la science qui traite des devoirs à remplir. Elle peut aussi se
définir comme la morale professionnelle dans la mesure où elle
n'étudie pas seulement l'ensemble des devoirs et prescriptions admises
à une époque donnée dans une profession, mais aussi
l'effort pour de conformer à ces prescriptions ainsi que des
exhortations à suivre. Une meilleure organisation d'une profession
détermine la codification des règles de son exercice. Son objet
d'étude consiste à donner des préceptes. L'éthique
décrit et la déontologie prescrit. La déontologie se
résume à la discipline des professions, c'est-à-dire
l'ensemble des règles de conduites imposées aux membres d'une
collectivité ou que l'on s'impose à soi même pour assurer
le bon fonctionnement d'une organisation sociale telle qu'une profession. Pour
Durkheim (1974), le premier élément de la moralité est
l'esprit de la discipline. La conduite morale étant une des exigences de
la vie en société. BARNI (1992 :33)
définit la morale comme la « règle des moeurs,
c'est-à-dire l'ensemble des lois d'après lesquelles nous devons
nous conduire pour bien agir, pour faire le bien ». L'exercice de
toute profession est soumis à l'adhésion d'au moins deux
catégories de règles propres : les règles techniques
et les règles morales. Les premières guident dans la voie la plus
dure pour bien exercer le travail choisi. Les secondes apportent une
justification aux précédentes et régissent les
qualités et les valeurs des rapports humains des membres et les autres
interlocuteurs d'autres parts. La règle morale complète et
légitime la règle technique. Les formations éducatives
plus particulièrement l'enseignement sont très exigeantes. Les
règles de leurs pratiques sont multiples, complexes et leur observance
demande beaucoup de subtilité. L'ingénieur, lui, agit sur la
matière brute alors que l'enseignant agit dur l'esprit et le coeur qui
sont difficiles à connaître, à gouverner. Les
dégradeurs de l'éducation et le manque de moralisation dans la
société sont des dignes qui attestent qu'on tient plus compte de
cet impératif.
La société actuelle est
caractérisée par la violence, la haine, le vol, le viol, le
racisme, le tribalisme, l'intolérance, le terrorisme, l'arrogance, la
corruption, la fraude, le détournement du bien public. Mais face
à ces maux se prononcent l'indifférence pour signifier qu'on s'y
conforme ou que l'on n'y peut rien. Ce qui ne favorise ni le moment
présent ni le futur, cette crise des valeurs doit susciter des
réactions des hommes et des éducateurs en particulier qui doivent
orienter le destin de l'espèce humaine. D'où la conception de
l'éducation comme une pratique au moyen de laquelle toute
société assure la survie la pérennité. A travers
elle, chaque collectivité humaine transmet à sa
génération ce qui fait da spécificité par rapports
aux autres groupes de même nature. Son absence ou da mauvaise pratique
débouche sur la « mort de la société
considérée ». Mais aujourd'hui le système
éducatif semble ne plus convaincre avec des obstacles qui ne le laissent
pas éclore. Quel est donc le présage du nouvel
établissement scolaire ?
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