2.3.3.2 Tension entre vie
professionnelle et vie privée
Une tension ressort entre la vie professionnelle et la vie
privée de l'enseignant (sphère domestique et sphère
professionnelle). On peut décomposer le travail de l'enseignant en
quatre sphères : la première le « travail contrat
posté » qui correspond l'activité
réalisé dans l'établissement ; elle recoupe le
« service » (heure de cours, réunions obligatoires
etc.). La deuxième sphère est constituée par le
« travail contraint périphérique » ; on
peut le faire dans l'établissement , il est contraint mais peut
recouper des tâches très diverses telles que des séquences
de concertation, des travaux administratifs des activités de types
logistique, les relations avec les parents...etc. La troisième
sphère du travail des enseignants représente ce qu'on appelle le
« travail contraint libre » c'est celui que l'enseignant
est obligé de faire bien que se situant en dehors de
l'établissement, celui qui éventuellement pollue son univers
personnel. Ici on peut citer la correction des copies, la préparation
des cours, la dernière sphère qui apparaît comme le
« travail libre » inclut le travail de formation
personnelle, le travail de lecture, d'apprivoisement, etc. Un enseignant peut
choisir de passer plus de temps à corriger les copies, à
préparer les cours, à élaborer des projets, c'est le
travail par plaisir, quand il accepte un certain envahissement de sa
sphère personnelle. Le travail enseignant se repartit de façon
inégale entre ces quatre sphères. Le sentiment d'être
débordé, fréquemment exprimé par les enseignants,
provient d'un empêchement à préserver la sphère
domestique, personnelle, d'un envahissement professionnel d'autant plus fort
quand on veut bien faire un travail. Il y a donc un paradoxe difficile qu'on
relève chez les enseignants : soit un enseignant veut bien faire
son travail avec le risque, dans le contexte actuel, d'un envahissement
excessif, soit il limite cet envahissement en réduisant son engagement
mais faisant cela, il rogne aussi sur l'idéal du métier et du
coup, éprouve d'autres motifs d'insatisfaction dans le travail
même si cette attitude lui permet d'avoir une meilleure prise sur la
situation.
2.3.3.3 Le stress et climat de
travail chez les enseignants
Le stress est une manifestation du corps humain à
telle ou telle pression exercée sur lui, que cette pression soit
réelle ou imaginaire. Lorsque l'organisme ne peut plus supporter le
combat ; l'individu risque de sombrer dans l'épuisement
professionnel appelé « burnout ». La profession
enseignante est considérée comme un métier à haut
risque de stress et d'épuisement professionnel. Les emplois comportant
un niveau important d'interactions sociales tels que l'enseignement, les
services de santé et les services sociaux conservent un niveau de stress
élevé. Selon un document de Brunet (2001), le stress constitue le
facteur de roulement le plus souvent cité dans les organisations
canadiennes. Les employés très engagés et ceux à
rendement élevé ont cité le facteur du stress aussi
souvent que l'ensemble des employés comme facteur déterminant de
départ. Quand les employés considèrent que leur niveau de
stress et leur équilibre travail-vie personnelle sont acceptables, ils
sont davantage portés à rester au sein de leur entreprise
(86 % contre 64 % pour ceux qui considèrent ces facteurs non
satisfaisants) et ils sont plus susceptibles de la recommander comme endroit
où travailler (88 % contre 55 %).
Pour assurer un niveau de stress acceptable, les employeurs
doivent s'assurer que la structure organisationnelle, la conception des
tâches et les attentes en matière de rendement sont
réalistes. Il faut que le nombre d'employés soit suffisant, que
les rôles et les responsabilités soient bien définis et que
les programmes de formation et de développement des compétences
soient efficaces. Ces éléments permettent d'atténuer le
stress des employés, d'améliorer leur équilibre travail
vie personnelle et d'accroître leur engagement. Le résultat final
est une baisse du taux de roulement et un accroissement de la
productivité. Les différentes manifestations du stress
sont : les symptômes psychosomatiques ; l'enseignant qui
commence à souffrir d'un excès de stress est susceptible de
ressentir certains malaises physiques tels que maux de tête, rhumes
insupportables, perte de poids, dysfonctions gastro-intestinales, fatigues
chroniques, hypertension artérielle, susceptibilité aux infectons
virales et douleurs lombaires. Les symptômes sociaux ; l'enseignant
victime d'un stress intenses entre souvent en conflit avec son environnement
social et familial, sa mauvaise humeur le rend irritable avec ses amis, sa
famille et ses collègues de travail. Il devient fréquemment
insatisfait de toutes ses relations. Les symptômes psychologiques ;
le stress va se représenter sous un état d'anxiété
et d'angoisse se caractérisant par des sentiments de culpabilité
et de dépassement chez une personne, ici l'enseignant est sous le poids
de l'ennui, le désenchantement, le découragement, le pessimisme
et vit des sentiments d'infériorité et d'inutilité, il
perd confiance en lui-même ce qui entraîne
généralement une diminution de don estime personnelle. Ceci peut
conduire à une paranoïa. Les études sur le stress dans
l'enseignement ont prouvé que les effets dévastateurs su stress
semblent de produire davantage chez les enseignants âgés de 30
à 40 ans que chez ceux qui sont plus âgés ou plus jeunes.
Les enseignants ayant plus de 10 ans d'expérience rapporteraient
également un niveau plus élevé de stress que ceux qui ont
très peu d'années d'expérience. Moins un individu a
d'emprise sur son environnement, plus celui-ci est source de tension. En effet,
les effets du stress sont inversement proportionnels aux sentiments de
compétence et d'efficacité perçus par un individu. Lorsque
l'atteinte de la compétence sociale est entravée par des
barrières telles que le manque de ressources (physique ou humaines), le
manque de temps et la sévérité des problèmes
rencontrés chez les élèves, un stress élevé
s'en suit. Quand un enseignant se sent constamment inefficace, qu'il a le
sentiment de tout échouer et de n'avoir aucun pouvoir, il en arrive
à manquer d'initiative et à subir du stress. Cela semble
être frustrant. Lorsqu'un enseignant se sent constamment inefficace,
qu'il a le sentiment de tout échouer et de n'avoir aucun pouvoir, il en
arrive à manquer d'initiative et à subir du stress. Quand le
stress conduit à un état d'épuisement professionnel
l'enseignant finit par développer le complexe d'un missionnaire dans
l'univers infini, ou l'individu se sent tout petit face à une
tâche immense et écrasante à conquérir.
L'environnement du travail joue un rôle important dans la nosologie du
stress d'autant plus que l'individu passe plus de 60 % de son temps à
des activités de travail (BRUNET 2001).Le stress que
vit un enseignant est aussi fortement lié à
l'interprétation qu'il donne à don environnement de travail ou
plus spécifiquement à don climat de travail. C'est la
façon dont la réalité est perçue qui compte et
cette perception put induire du stress. Le climat de travail peut donc
être défini comme étant la perception entretenue par les
enseignants d'une école concernant la façon dont ils sont
traités. Lorsqu'un enseignant, en plus des exigences de sa profession,
vit dans un climat qu'il perçoit comme restrictif, contraignant et
méfiant ou encore très contrôlé et où da
participation n'est pas jugée essentielle et reconnue, il aura tendance
à développer des syndromes d'inefficacité et par le fait
même à vivre du stress.
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