III-6 Les théories de référence
Pour notre étude, nous allons mettre l'accent sur deux
(02) théories que sont : la régulation conjointe de REYNAUD J. D.
(1999) et celle des négociations stratégiques de WALTON et al
(2000). La régulation conjointe qui est l'aboutissement de la
régulation sociale va nous permettre de cerner le dialogue social comme
instrument d'amélioration des conditions de travail des professeurs, des
élèves et des membres de l'administration d'un
établissement secondaire. Quant à la théorie des
négociations stratégiques, elle nous renseignera sur les choix
opérés par chaque partie prenante dans l'objectif d'atteindre les
changements escomptés.
III-6-1 La théorie de la régulation
conjointe
Toute société vit à coups de «
réglages » entre les différentes composantes de la vie
sociale, mais aussi à coup « d'arbitrages » entre
l'intégration et l'exclusion, ou encore à coups de «
compromis » entre les décisions prises par la hiérarchie et
leur mise en oeuvre par les subordonnés ou employés, entre la
subordination et la volonté d'y déroger par affirmation de son
autonomie. C'est donc par des interactions qui se créent des
règles, lesquelles permettent la communication et l'échange
social, la collaboration et le conflit, l'arbitrage et le compromis. L'acteur
social revendique de faire reconnaître ses droits, de pouvoir
développer des initiatives locales, d'affirmer sa capacité
à produire ses propres règles d'action, ou sa volonté de
cogérer un système. Son action constitue une réponse face
à des contraintes, face à des dispositifs
hétéronomes, face à des dispositifs extérieurs de
structuration des activités, face à une institution qui
règle ses comportements, face à des mécanismes de
contrôle et de sanction. Les acteurs sociaux tentent de faire
reconnaître comme légitime leurs actions ou d'affirmer leur
contribution efficace dans la définition des règles; ils tentent
d'exercer leur autonomie en grignotant des marges de manoeuvre ou en
négociant. Tout d'abord, la régulation autonome vise bien
à imposer des règles et prétend, par là même
à la légitimité. Ensuite, cette distinction n'entend pas
opposer une logique d'efficacité en terme, par exemple de coûts,
à une logique tournée vers les satisfactions sociales. Les
régulations autonomes visent très souvent un résultat
externe. Le développement des pratiques favorisant la responsabilisation
prouvent que l'efficacité des régulations autonomes est
aujourd'hui, largement reconnue au sein des organisations. Par ailleurs,
l'activité de régulation peut porter sur de nombreux domaines :
les salaires, les méthodes de travail mais également l'adoption
de technologies nouvelles. Puisque, au sein d'une organisation, coexistent
différentes sources, différents niveaux et domaines de
régulations, le problème se pose
30
de comprendre comment ces régulations se coordonnent,
se juxtaposent et s'affrontent. La coordination de ces différentes
régulations conduit inévitablement à un compromis qui est
la régulation conjointe (REYNAUD, 1999).
|