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Pourquoi et comment le consommateur est-il protégé contre les dangers alimentaires ? : de la fourche à la fourchette( Télécharger le fichier original )par Anouar Bachounda kedge business school - Mastère Management par la Qualité 2013 |
B. Comment répliquent les industriels ?Afin de gagner la confiance des consommateurs, de réduire les incertitudes, les entreprises font usage de l'assurance qualité : « La qualité repose sur les quatre « s », santé, sécurité, service, satisfaction, auxquels il faut ajouter le cinquième « s », le sens : le consommateur a besoin, de plus en plus, de comprendre la portée et les enjeux de ses achats. Ce que procurent les signes de qualité et les marques. »22 Les entreprises font usage de divers moyens pour faire reconnaître la qualité officiellement de leurs produits en y associant des images ou des valeurs positives et ainsi de le faire savoir aux consommateurs. C'est aussi un argument de vente qui n'est pas négligeable. On distingue : - Les marques, produites et promues par l'entreprise, - Les signes de la qualité, - Les circuits courts (le « one to one »). Par exemple des points de vente collectifs et associations pour le maintien de l'agriculture paysanne, - Et des systèmes de management de la
sécurité des denrées alimentaires (objet 1. Les marques commerciales23 et 24 L'entreprise peut pratiquer une politique de marque, on faisant usage de sa propre marque commerciale ou une garantie officielle comme le label rouge, la certification de conformité, ou l'appellation d'origine contrôlée. Cette politique leur permet de veiller sur leur image de marque, en la confortant par la communication et la publicité. Il suffit à l'entreprise de déposer sa marque auprès de l'Institut National de la Protection Industrielle (INPI) qui est une exigence pour l'enregistrement. Elle peut ensuite l'apposer sur le produit, ce qui permet de donner confiance au consommateur. Le maintien de la qualité de leur produit dépend du capital constitué. Les plus grosses entreprises comme Nestlé et Danone par exemple, utilisent la confiance inspirée par leur marque pour conforter toutes les marques de leur groupe. A contrario, un groupe d'entreprises trop petites pour avoir une politique de marque isolée peut déposer une marque collective, pour se faire connaître et favoriser la promotion. Dans ce cas il n'existe pas d'exigence officielle de qualité, la marque collective est juste une étiquette. Beaucoup d'entreprises, plus récentes ou plus petites, ne disposent pas de ce capital 22 BRANGER Alain, RICHER M. Madeleine, ROUSTEL Sébastien, Alimentation et processus technologiques, Éducagri éditions, octobre 2007, 295 pages. 23 CORPET D., Qualité des aliments, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, unité pédagogique de l'hygiène et l'industrie des denrées alimentaires d'origine animale. septembre 2012, 16 pages. Pour plus d'informations, se référer au site internet de http://fcorpet.free.fr (Consulté en novembre 2012). 24 Source disponible sur le lien suivant : http://agriculture.gouv.fr/signes-de-qualite. (Consulté en novembre 2012). Page n°12 - PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES ALIMENTAIRES - d'une marque reconnue. Elles vont donc utiliser des marques collectives plus largement reconnues, les garanties officielles de qualité25. 2. Les signes d'identification de la qualité26 La qualité occupe une place fondamentale des politiques agricoles et alimentaires. Afin de préserver le savoir faire agricole et agroalimentaire (enjeu majeur du ministère en charge de l'alimentation et de l'agriculture et de la pêche), de garantir l'origine des produits (terroir), mais aussi la protection de l'environnement pour les consommateurs, des signes d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO) ont été élaborés : « En France, près d'un agriculteur sur deux est engagé dans un signe officiel d'identification de la qualité et de l'origine. En 2010, ces signes représentaient un chiffre d'affaires de 19 milliards d'euros à la première mise en marché. »27
L'intérêt pour le consommateur de choisir des produits avec un signe d'identification de la qualité et de l'origine est qu'ils :
Figure n°1 : Les signes d'identification de la qualité et de l'origine33 29 Pour plus d'information : http://agriculture.gouv.fr/les-mentions-valorisantes 30 Texte de référence : Mention « montagne » : Code rural articles R.641-32 à 44 31 Texte de référence : Mention « fermier » : Règlement (CE) n° 543/2008 relatif aux normes de commercialisation pour la viande de volailles, Code rural articles D.641-57-1 à 641-57-5, Décret n° 2007-628 du 27 avril 2007 relatif aux fromages et spécificités fromagères. 32 Texte de référence : Mention « produits pays » : Code rural articles R.641-45 à 56 33 Plaquette Les signes d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO), décembre 2010 [en ligne]. Disponible sur le lien suivant : http://www.inao.gouv.fr/public/home.php?pageFromIndex=textesPages/Les_Signes_de_la_Qualite_et_de_l_Ori gine376.php~mnu=376 Page n°14 - PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES ALIMENTAIRES - Chapitre II. Les dangers en sécurité des denrées alimentaires A. L'Hygiène des aliments (Food Safety) 1. Sécurité et salubrité des aliments Une notion importante doit être prise en compte par les professionnels travaillant dans le domaine agro-alimentaire, leur permettant de justifier d'une reconnaissance concernant la qualité de leurs denrées alimentaires : la notion d'hygiène des aliments définie par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'environnement de travail (ANSES) comme : « Une préoccupation majeure pour assurer la sécurité des aliments. Elle commence au début de la chaîne de l'alimentation avec les règles d'hygiène pour les professionnels, et va jusqu'aux conseils d'hygiène domestique. » 34 L'hygiène des aliments est composée de plusieurs domaines (conditions de stockage, hygiène du personnel) repris dans la méthode dite « Méthode des 5M » : Figure n°2 : La méthode des 5M35 34 Se référer au site internet de l'Anse : http://www.anses.fr/index.htm (Consulté en octobre 2012). 35 MAALEJ Mohammed, Obligation des professionnels & outils de la sécurité des aliments, CTAA - Centre Technique de l'Agro-alimentaire, 25 septembre 2010, 37 pages [en ligne]. Disponible sur : http://www.ctaa.com.tn/pdf/obligations.pdf (Consulté en novembre 2012). Page n°15 - PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES ALIMENTAIRES - Lorsque l'on parle de règles d'hygiène, il est question de précautions à prendre pour éviter de contaminer les aliments. Ces règles de base sont respectées dans tous les domaines correspondants, comme des pratiques habituelles reconnues par la profession (port de la charlotte, port de la blouse), soit des obligations législatives et réglementaires. Le texte de référence en matière d'hygiène des aliments est celui du Codex Alimentarius qui vient en complément de la mise en place des procédures basées sur le système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), une méthode de maîtrise de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires. Si le professionnel ne connait pas les règles d'hygiène, il risque d'avoir de lourdes peines allant de la simple amende à la fermeture de son établissement lors de la visite des inspections vétérinaires.
« §1.6 Hygiène des aliments Ensemble des conditions et mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la salubrité des aliments à toutes les étapes de la chaîne alimentaire. NOTE « L'hygiène alimentaire » qui est une expression médicale désignant le choix raisonné des aliments (nutrition, diététique), ne doit pas être confondue avec « l'hygiène des aliments » telle que défini ici. »36 On note, dans la définition ci-dessus, qu'il ne doit pas y avoir de confusions entre l'hygiène alimentaire (bien manger) correspondant à l'apport raisonné par l'alimentation usuelle des éléments nécessaires à la vie37, et d'autre part, l'hygiène des aliments (sécurité et salubrité de l'aliment), comme l'ensemble des conditions et mesures prises dans les étapes de la chaîne alimentaire pour assurer la sécurité et la salubrité des aliments, comme l'illustre le schéma ci-dessous : Figure n°3 : Rôle de l'hygiène des aliments38 36 ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION, NF V 01-002 : 2008, Hygiène des aliments - Glossaire français-anglais, Ed. septembre 2008, 23 pages. 37 FEDERIGHI M., Sécurité des aliments : Les dangers et les stratégies de maîtrise, Conseil de développement Nantes métropole CCO Tour Bretagne, octobre 2009 [en ligne]. Disponible sur : http://www.nantes - citoyennete.com/X_FICHIERSPDF/091007_Ponan_Federighi.pdf (Consulté
Page n°16 - PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES ALIMENTAIRES - Qu'entend-t-on par assurer la sécurité et la salubrité des aliments ? Voici les deux composantes qui constituent l'hygiène des aliments : ~ La sécurité des aliments (ou sécurité des denrées alimentaire) est définie comme l'assurance que les aliments ne causeront pas de dommages au consommateur quand ils sont préparés et/ou consommés conformément à l'usage auquel ils sont destinés (définition issue de la norme ISO 2200039 : version 2005 basée sur le Codex Alimentarius40). Il va être question de faire en sorte que le consommateur ne retrouve pas de corps étrangers dans ses aliments (bout de verre dans un yaourt) ou des résidus et contaminants chimiques qui pourraient le rendre malade. ~ La salubrité des aliments est définie comme « L'assurance que les aliments sont acceptable pour la consommation humaine conformément à l'usage auquel ils sont destinés. »41. Autrement dit, le consommateur n'a pas envie de manger un aliment qui a une apparence ou un goût différent, malgré que celui-ci ne soit pas toxique (micros organismes pathogènes ou d'altération). 2. Les dangers source d'insécurité et d'insalubrité des aliments On parlera de « dangers » pour qualifier les agents à l'origine des problèmes d'insécurité ou d'insalubrité des aliments pouvant inquiéter le consommateur comme l'illustre la figure ci-dessous : Figure n°4 : Problèmes d'insécurité et d'insalubrité des aliments42 39 Norme sur le système de management de la sécurité des denrées alimentaires. 40 Un recueil de normes, de codes d'usages, directives et autres recommandations relatives à la production et à la transformation agro-alimentaire. 41 CAC/RCP 1-1969, Principes généraux d'hygiène alimentaire, introduction du code d'usages international recommandé, Rév. 04/2003, 29 pages. 42 FEDERIGHI M., Sécurité des aliments : Les dangers et les stratégies de maîtrise, Conseil de développement Nantes métropole CCO Tour Bretagne, octobre 2009 [en ligne]. Disponible sur : http://www.nantes-citoyennete.com/X_FICHIERSPDF/091007_Ponan_Federighi.pdf (Consulté en novembre 2012). Page n°17 - PARTIE I : ENJEUX DE LA SECURITE SANITAIRE DES DENREES ALIMENTAIRES - |
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