VI. L'ENCEPHALOPATHIE HYPOXO-ISCHEMIQUE
Parmi les 90 cas d'asphyxies recensés dans notre
étude, 44 ont développé une EHI soit un taux de 48,8%.
Badawi et al en Australie ont trouvé une incidence de
l'encéphalopathie de 3,8 pour 1000 (17) alors qu'Ellis
et al à Londres avaient une incidence de 6,1 pour 1000
(71).
Aucun facteur de risque socio-démographique de la
mère n'a été retrouvé dans notre étude comme
étant susceptible d'entrainer une EHI.
Les facteurs de risques antépartum statistiquement
significatif retrouvés étaient : le paludisme, et la
pré-éclampsie/éclampsie, tandis que le travail
prolongé et la rupture prolongée des membranes étaient les
principaux facteurs de risques intra partum retrouvé. Ces
résultats sont en partie similaires à ceux de Badawi et al
(17) qui ont retrouvé en antépartum, le post
terme, la primiparité, l'hypothyroïdie, les métrorragies et
les malformations tandis qu'en intrapartum ils retrouvaient en plus d'un
liquide amniotique méconial, les anomalies du rythme cardiaque foetal,
la fièvre chez la mère, l'induction du travail, la
césarienne en urgence, l'anesthésie générale et
l'extraction instrumentale.
Ellis et al (71) quant à eux recensent
les principaux facteurs de risque de l'EHI comme étant en
antépartum : la primiparité, le mauvais suivi des
grossesses, et les grossesses multiples. En intrapartum, les ruptures
prolongées des membranes, l'induction du travail avec des ocytociques et
les présentations non céphaliques.
VII. EVOLUTION INTRAHOSPITALIERE DE L'ASPHYXIE
NEONATALE
Dans notre série, nous avons observé une
évolution favorable de 81,1% de nouveau-nés après leur
prise en charge dans le service de néonatologie tandis que 12,2% des
nouveau-nés sont sortis avec des complications telles qu'examen
neurologique anormal, examens complémentaires (EEG, ETF) anormaux et que
6,7 % de nouveau-nés asphyxiés sont
décédés.
Douba (12) quant à lui a eu sur le
plan évolutif 4,21% de décès dont 2,80% avec troubles
neurologiques sévères et 1,40% avec troubles neurologiques
modérés sur 356 cas d'asphyxies . Monebenimp et al
(11) ont quant à eux observés sur le plan
évolutif 5,4% de décès associés à l'asphyxie
sur 37 cas d'ANN tandis que Thornberg et al (5) en
Suède quant à eux ont observé sur le plan évolutif
3% de décès et 2% de complications sur les 292 nouveau-nés
asphyxiés recrutés dans leur étude.
Le score d'Apgar à la 5ème minute
influençait considérablement l'évolution dans notre
série, tous les nouveau-nés avec une évolution
satisfaisante soit 81,1% était ceux avec un score d'Apgar
modéré à la 5ème minute tandis qu'on
avait aucune évolution satisfaisante pour les nouveau-nés avec un
score d'Apgar sévère à la 5ème minute.
Les facteurs de risques associés à la survenue de complications
étaient : la prééclampsie/éclampsie, le
paludisme, le travail prolongé ainsi que la rupture prolongée des
membranes tandis que seuls le travail prolongé et la rupture
prolongée des membranes étaient associés à un
risque de décès mais de façon non statistiquement
significative. La durée moyenne de séjour des nouveau-nés
asphyxiés était de 6 jours avec des extrêmes allant de 2
à 20 jours.
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