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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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3.2- Le Service de transports automobiles, une structure administrative inefficace

En juillet 192641, A. F. Bonnecarrère créa le Service de transports automobiles. Il comprenait le réseau des cercles du Nord en correspondance avec le chemin de fer LoméAtakpamé. Il avait pour mission, le transport administratif aussi bien des fonctionnaires et de leurs bagages que des matériels et marchandises de l'Administration, voire des particuliers. Le réseau comprenait deux lignes : Atakpamé-Sokodé et Sokodé-Mango via Lama-Kara, dirigées par le Commandant de cercle d'Atakpamé assisté d'un personnel technique. Les Commandants des cercles de Sokodé et de Mango participaient à la gestion de la seconde ligne (Sokodé-Mango) dans leurs zones d'influence respectives. Le service était alimenté en matériel par le Garage central. Ce service a été supprimé après 11 mois d'activité par l'arrêté local du 20 juin 1927 par A. F. Bonnecarrère42.

Quel bilan faire du Service des transports automobiles à la fin de ses activités en en juin 1927?

Un rapport du 1er mai 1927 mentionna qu'en un an de service environ, cette structure avait transporté 1 532 voyageurs et 810 tonnes de marchandises contre 541,656 t au 1er semestre de la même année (Simtokena 1997 : 51). L'essentiel de ces voyageurs étaient composé du personnel au service de l'Administration à savoir, des maçons, des surveillants de la route, des auxiliaires médicaux et des PTT, des instituteurs qui se déplaçaient du Sud vers le Nord pour s'y installer pour des motifs de travail (Assima-Kpatcha 2004 : 483).

La prestation de ce service semble être satisfaisante car, après onze mois d'activité, son bilan financier est excédentaire et chiffré à 104 000 F. C'est ce qu'illustre le tableau n° 1.

Tableau n° 1 : Bilan financier du service des transports automobiles en 1927

Recettes

582

000 F

Dépenses

478

000 F

Excédents des recettes

104

000 F

Source : Tsigbé 2009 : 172.

41 JOT, 1926, arrêté n° 234 du 29 juillet, relatif à la création d'un service de transports automobiles, pp. 364-365.

Des informations concordantes tirées des sources et ouvrages concernant les attributions, la zone d'activité et les conditions de suppression et la succession du service de transports automobiles prouvent qu'il n'est pas différent du «Service des transports administratifs «qu'on retrouve dans certaines oeuvres et sources. Cela se comprend encore plus aisément quand on sait que le service des transports automobiles s'occupait du trafic administratif.

42 ANT-Lomé, 7 G Transport et circulation, dossier 4, correspondances entre le Commissaire de la République et le commandant de cercle d'Atakpamé relatives au fonctionnement du contrat signé avec la Société des transports de l'Afrique occidentale, 1927-1930.

A priori, les chiffres du tableau, en plus de ceux donnés précédemment, sont encourageants et satisfaisants. Cependant, ils souffriraient de crédibilité. A cet effet, Barrillot, chef du Secrétariat général écrivait :

« Il est difficile de donner un état exact et précis des dépenses qu'a entraîné le fonctionnement du service administratif en 1927, le rapport fourni par le Commandant du cercle d'Atakpamé à l'époque, ne tenant pas compte volontairement ou non de différents éléments donnait des chiffres invraisemblablement bas... 43».

Barrillot estimait aussi que le service causa au Garage central de lourdes dépenses de réparation. Ce qui fut confirmé par le Commissaire de la République française au Togo, A. F. Bonnecarrère dans une lettre adressée à l'Inspecteur des colonies, Picanon, le 18 avril 1927.

En effet, en donnant les raisons qui ont motivé la signature d'un contrat avec la STAO, faisant allusion au Service de transports automobiles, disait-il que le rôle de l'Administration ne consiste pas à « assumer des charges d'un service semblable »44. Il est lucide que l'Administration taxait ce service d'inefficacité et de gouffre budgétaire. Ceci justifiait son remplacement par un service privé, la Société des transports de l'Afrique de l'Ouest (STAO).

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