3- Les services et sociétés de transport
automobile administratif
L'année 1926 ouvrit une ère nouvelle pour le
transport administratif.
En effet, des services de gestion et de transports
administratifs furent mis sur pied. Si le Garage central n'eut jamais
cessé de jouer son rôle depuis sa création, avec
évidemment des fortunes diverses, les autres s'étaient
succédés dans le temps pour défaut de performance.
3.1- Le Garage central, service administratif
chargé de la gestion des automobiles de l'Etat
L'augmentation sensible du nombre de véhicules
automobiles administratifs suscita la nécessité d'une
véritable structure pour les gérer.
Ainsi, Bonnecarrère institua en 1926, un Garage central
à Lomé32. Il a pour attribution la gestion du
matériel roulant routier du service local. Comment les voitures
administratives furent-elles gérées ?
Selon Y. S. Balakindé, la gestion débuta
dès l'entrée du matériel dans le domaine public de l'Etat
et continue jusqu'à sa sortie33. Elle suit un processus qui
va de l'acquisition jusqu'à la reforme des véhicules en passant
par la maintenance (Balakindé 2000 : 29).
Ainsi le Garage central réceptionnait les
véhicules (qu'il montait) des pouvoirs publics sur demande
adressée au Secrétariat général de l'Administration
qui la satisfait dans la mesure du possible, selon les disponibilités du
magasin général ou à défaut de celle-ci par achat
sur
30 Avant 1939, année où le franc CFA fut
adopté dans les colonies françaises d'Afrique, c'était le
franc français qui y était utilisé. En conséquence,
les montants que nous avons utilisés dans notre travail avant 1939 sont
en franc français et ceux après sont en franc CFA.
31 JOT du 1er mai 1924, arrêté
n° 79 du 18 avril, pp.160-161.
32 JOT, 1926, arrêté n° 235 du 29
juin créant un Garage central à Lomé, p. 265.
33 Y. S. Balakindé, entretien du 06/01/2010
dans son bureau au Garage central administratif.
place34. Il faut noter que la compagnie
française de l'Afrique de l'Ouest (Cie FAO) était
pendant longtemps l'une des principales maisons qui fournissait des voitures
audit Garage.
Il arrivait que cette compagnie écope des sanctions de
pénalités pour des raisons de retard de livraison.
En effet, en 1933, une amande initiale de 672,00 F lui a
été infligé par le Commissaire de la République
française au Togo, finalement réduit à 10 % sur
proposition du chef des travaux publics, Castarramone, suite à une
demande de levée des pénalités du directeur de ladite
compagnie35.
Après l'immatriculation (qui relève de la
compétence du Service des travaux publics), le véhicule
était mis à la disposition du service ou du fonctionnaire
nécessiteux sur ordre émanant exclusivement du cabinet du
Commissaire de la République à qui les demandes étaient
adressées36.
Les services ou sociétés privées qui
étaient au service de l'Administration recevaient aussi des
matériels du Garage.
Ainsi, au second semestre 1928, avait-il fourni à la
Société des transports de l'Afrique de l'Ouest (STAO), une
société privée coptée pour assurer le transport
administratif dans le Nord du Togo, 22 voitures et 14 camions ou tracteurs
dotés de matériels et ressources (pneus, pièces,
carburant, etc.). Avec respectivement 95 000 km et 811 100 km parcourus, ces
engins ont couté à l'Administration, 561 393, 83 et 675 325
F37.
Le Garage central réparait les véhicules
appartenant à l'Administration coloniale française au Togo. Pour
accomplir cette mission, elle disposait des moyens humains et matériels
dont des ateliers de réparation qui apparaissent sur la photo n°
238.
La reforme marqua la fin du processus de gestion technique des
automobiles. Elle consiste à sortir du domaine de l'Etat, le
matériel qui, pour des raisons techniques, n'est plus apte au transport
administratif. Elle est vendue aux enchères à titre privé.
A titre illustratif, par la note n° 570 du receveur de l'enregistrement,
adressée à l'Administrateur supérieur à
Lomé,
34 JOT, 1926, arrêté n° 235 du 29 juin
créant un Garage central à Lomé, p. 265.
35 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier 11,
commande d'une batterie pour Renault TT 437. Règlement des services de
transport automobile dans le territoire (correspondances). Mise à la
disposition du service de santé la camionnette Peugeot et TT 362,
1934-1935.
36 JOT, 1926, arrêté n° 235 du 29 juin
créant un Garage central à Lomé, p. 265.
37 ANT-Lomé, 9 C Garage Central, dossier
n° 6, appel d'offre pour l'entreprise du transit à Dakar et hors de
Dakar, taux de remboursement des moyens de transport fournis par le Garage
central aux services du gouvernement, 1930.
38 Voir page 28.
signale que deux véhicules d'immatriculation TT 100 et TT
597, ont été vendus aux enchères aux prix principaux
respectifs de 4 150 F et de 1 550 F le 30 septembre 193539.
La gestion entière des automobiles administratives du
Chef-lieu était à sa charge. Cependant, celles de
l'intérieur, après leur affectation, l'était moins car,
les Commandants de cercles avaient à leur disposition un personnel
technique chargé d'assurer la réparation des voitures.
C'était seulement pour de grosses réparations qu'elles
étaient convoyées au Garage central.
Photo n° 2 : Les ateliers de réparation de
véhicule du Garage central à Lomé vers 1930
Source : ANT-Lomé, Fonds du Togo sous mandat vers 1930.
Placé depuis sa création sous le contrôle
du chef du Secrétariat général, le Garage central passa en
1932 sous l'autorité du chef du Service des transports
publics40qui devint désormais le fournisseur des
matériels dont ledit Garage a besoin pour servir le transport
administratif pour lequel d'autres services étaient également
accrédités.
39 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier 12,
demande de pièces de recharge pour voitures Renault, 1935.
40 JOT, 1932, arrêté n°135
plaçant le Garage central sous la direction des services des travaux
publics.
|