3- Fonctionnement des services techniques
Quels que soit leur nature et moyens, les services techniques ne
pouvaient efficacement exercer leurs activités sans les moyens routiers
de mobilité géographique.
3.1-Les services et sociétés d'Etat ou
parapublics
Chaque Ministère comprend, en dehors de ses structures
internes, des services extérieurs. Ceux-ci sont les prolongements de
leurs services centraux au niveau régional, local et à
l'étranger. Ils sont ou non organisés en institutions ou
structures régionales, préfectorales et locales selon leur
nature.
215 Edoh et L. Legonou, entretien du 17/ 08/ 2010 dans leurs
bureaux au Ministère de l'administration territoriale, de la
décentralisation et des collectivités locales.
216 Registre d'immatriculation du Garage central administratif,
n° 31,op. cit., p. 00397.
217 Les communes de plein exercice étaient celles de
Lomé, d'Aného, de Tsévié, de Kpalimé,
d'Atakpamé, de Sokodé, de Kara, de Bassar et de Dapaong. Les
communes de moyen exercice étaient celles de Tabligbo, Vogan,
Amlamé, Badou, Notsè, Sotouboua, Tchamba, Bafilo, Pagouda,
Niamtougou, Kandé et Mango.
Ainsi, on a, des directions ou centres nationaux,
régionaux, préfectoraux de santé, d'agriculture, de
l'enseignement, de la CEET, de la SRCC, de la SORAD, de la SOTOCO, de la
LONATO, etc. Ils sont dotés ou non de moyens de transport routiers
(automobiles, motos, vélos) selon leurs besoins et importance, par leurs
Ministères de tutelle ou à partir de leurs propres fonds ou
directement par l'Etat, pour le transport de leur personnel et de leurs biens
de travail.
A partir de 1962, comme nous l'avons souligné
précédemment, l'Etat a pris la décision de mettre dormais
à la disposition des représentants des services centraux dans les
circonscriptions, donc plus tard dans les préfectures, des
véhicules de fonction. Ils joignaient grâce à ces moyens,
les services dont ils coordonnaient les activités. Quant aux
institutions qu'ils dirigeaient, elles disposaient des véhicules de
service pour les besoins d'utilité publique. Le tableau exhaustif des
affectations de véhicules aux services ne pouvant être ici
dressé, nous ne donnerons que des cas isolés à titre
illustratif.
En effet, d'abord en 1976, la SRCC a reçu en
affectation à une certaine période, 10 camions
bâchés218. La nature de ses engins montre qu'ils
étaient destinés à des missions comme, la distribution des
intrants et matériels aux différentes sections de cette structure
et l'évacuation des produits des zones de production pour l'exportation.
Ensuite, au minimum, 88 véhicules (27 remorques, 26 camionnettes et 35
camions) ont été affectés à la SOTOCO seulement en
avril et novembre 1986219. Ils devaient servir aussi bien au
transport des agents qui étaient au service de cette
société qu'à celui de ses biens (coton, intrants, etc.).
Enfin, 14 voitures acquises le 29 avril 1988 au nom du Ministère des
sociétés d'Etat, ont été convoyées à
la section CEET220pour ses besoins de déplacement. Les
services pouvaient en distribuer à leurs sections à
l'échelle du pays. Le transport administratif était effectif dans
plusieurs zones ou régions du territoire dans les années 1980.
En effet, Kezie (2001 : 158) reconnaît que les
véhicules des services publics et sociétés d'Etat (Forces
de sécurité, services de secours sanitaire, SOTOCO, TOGOTELECOM,
etc.) transportaient le personnel administratif dans la région urbaine
de Kara.
La circulation des automobiles était moins
limitée avec l'amélioration du réseau routier togolais
dans les années 1970, avec l'action salvatrice du FED qui a
intensifié ces activités de désenclavement surtout dans le
Nord-Togo.
218 Registre d'immatriculation du Garage central administratif,
n° 33.
219 Idem, n° 46.
220 Idem, n° 49.
Ainsi, Tiwome (2009) clamait que les interventions publiques
directes d'encadrement rural du DRAEP, de la SOTOCO, de l'ICAT, etc. atteignent
désormais les localités autrefois isolées dans l'Ouest de
la Région des Savanes désenclavée par le projet FED dans
les années 1980.
Certes, la desserte devait intensifier et élargir
l'action de ces services surtout sociaux, mais il faut relever qu'ils
étaient limités en moyens matériels, dont ceux de
transport automobile dans les années 1980 avec le PAS. La situation est
allée de mal en pire dans les années 1990 avec les crises
sociopolitiques qui ont marqué cette période au Togo. Aussi, ils
manquaient de personnel avec le gel de recrutement de fonctionnaires depuis
1984 (Banque mondiale 1996).
La brèche laissée par le Gouvernement togolais est
en partie comblée par les organismes non gouvernementaux.
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