2.2- L'administration territoriale locale
Le territoire togolais est divisé en collectivités
secondaires placées sous l'autorité du Ministre de
l'Intérieur.
. Les collectivités dirigées par une
autorité déconcentrée
S'il est possible de gouverner de loin, on ne peut bien
administrer que de près, raison pour laquelle l'Etat togolais a
placé ses représentants à la tête de certaines
collectivités décentralisées.
-La région
Elle est la plus grande structure territoriale du Togo. De 4
en 1960, le nombre de régions fut porté à 5 208
au terme de l'organisation territoriale du 23 juin 1981209. Chacune
était dirigée par un Chef non plus par un Inspecteur.
Dépositaire de l'Etat, délégué du gouvernement dans
sa région, il était le représentant direct de chacun des
ministres. Il était donc une autorité déconcentrée
dans sa collectivité avec des attributions politiques et
administratives. Grâce aux automobiles de fonction mises à sa
disposition3, il effectuait des tournées pour superviser et
coordonner «...les activités des services de l'Etat dans le
ressort de sa région... » (Agbodjan 1987 : 75). Aussi,
contrôlait t-il les actions des préfets et leur donne des
instructions d'exécution des décisions gouvernementales.
Théoriquement, la région est une
collectivité décentralisée mais, cela n'est pas effectif
par faute d'élections pour élire les conseillers
régionaux. Ce qui fait dire à Vinyenko Kogno que « La
région n'est pas encore opérationnelle sur le plan de la
décentralisation au Togo 210».
-Des circonscriptions et postes administratifs aux
préfectures et sous-préfectures Les régions
étaient depuis 1960, structurées en circonscriptions et
postes- administratifs ayant à leur tête, des chefs. En rappel,
ceux-ci étaient dotés en permanence d'automobiles de fonction
à partir de 1962 sur décision décrétale et
autorisaient les réquisitions de transport dans le ressort de leurs
structures. Cette compétence montre que ces collectivités
possédaient des engins de transport pour les besoins de service. Au
terme d'une
208 Il s'agit des Régions Maritime, des Plateaux,
Centrale, de la Kara et des Savanes.
209 JOT, 1981, loi n° 81-8 du 23 juin 1981 portant
organisation territoriale, pp. 2-4.
210 V. Kogno, entretien du 17/08/2010 dans son bureau à la
Direction de la décentralisation.
loi en 1981211, les 21 circonscriptions et les 9
postes administratifs étaient respectivement rebaptisés en
préfectures et sous-préfectures (annexe 2). Les dispositions
officielles en matière de transport n'ont pas fondamentalement
changées avec cette dénomination.
Ainsi, l'Etat mettait à la disposition des
préfets et sous- préfets des véhicules de
commandement212pour effectuer des tournées
régulières de travail auprès des populations et des
services techniques dans les limites de leurs compétences.
Les préfectures surtout étaient dotées de
véhicules (que les sous-préfectures réquisitionnaient)
pour les besoins de transport de service.
En effet, en 1990, 11 camions acquis le 18 juillet, ont-ils
été affectés aux préfectures de Tone, de l'Ogou,
des Lacs, de Doufelgou, de Tchaoudjo, de Vo et de Zio213.
Tout porte à croire que ces collectivités
secondaires ont aussi fait les frais de la crise qui a frappé le
patrimoine automobile, dans les années 1980 et 1990. Elles
étaient aussi insuffisamment dotées de véhicules pour
assurer les déplacements nécessaires dans le cadre de leurs
attributions.
Tout comme les régions, les préfectures sont
limitées sur le plan décentralisation par faute
d'élections régulières214. Cette situation
renforce sur elles, la tutelle de l'Etat, le système de
déconcentration a donc le vent en poupe.
Les régions, les circonscriptions et
postes-administratifs puis les préfectures et sous- préfectures,
et leurs dirigeants étaient dotés respectivement de
véhicules de service et de fonction à partir du budget de l'Etat
ou des dons. La situation est loin d'être identique au niveau des
collectivités gérées par les populations elles-mêmes
à travers leurs élus.
. Les communes
Contrairement aux collectivités secondaires
susmentionnées, les communes ont en principe pour premier responsable,
une autorité élue, le Maire. Ce dernier exerçait à
l'issue de la loi n° 81-8 du 23 juillet 1981, le pouvoir de police
administrative dans la commune. Il est le chef des services municipaux
(Agbodjan 1987 : 106). L'administration de la commune est aux mains d'un
Conseil municipal élu. Dotée d'une autonomie financière
(et d'une
211 On l'a vu, depuis 1962, les inspecteurs de région
étaient dotés de véhicules de commandement. Cette
disposition n'étant pas abrogée, leurs successeurs aussi en
recevaient.
212 M. Assimion et L. Legonou , entretiens respectifs des 07
/05 et 17/08/2010 dans leurs bureaux au Garage central administratif et au
Ministère de l'administration territoriale, de la
décentralisation et des collectivités locales.
213 Registre d'immatriculation du Garage central, n° 51.
214 A en croire V. Kogno, depuis 1987, les élections
préfectorales et communales n'ont plus lieu au Togo, entretien du 17/
08/ 2010 dans son bureau à la Direction de la
décentralisation.
personnalité morale), la commune alimente son budget
à partir de ses recettes. Elle effectue sur ses propres fonds ses
dépenses, y compris celles inhérentes à l'entretien et
l'achat des véhicules de la voirie, du Maire, etc., selon Edoh et L.
Legonou215. Elle bénéficiait aussi grâce
à ses relations coopératives avec l'extérieur, des dons de
matériels roulants routiers. De quelle qu'origine que ce soit, ces
moyens de transport doivent en principe être immatriculés dans la
série administrative.
Ainsi, un véhicule acquis à 885 000 F CFA au nom
de la commune de Tsévié le 28 avril 1975 était
réimmatriculé plus tard en RTG
0667216conformément aux dispositions en vigueur. Les
matériels de transport des communes sont aussi la
propriété de l'Etat. En 1984, selon Agbodjan, comptait-on au
Togo, 9 communes de plein exercice et 12 communes de moyen
exercice217. Ces dernières étaient dirigées par
des Préfet-maires.
En matière de transport, la différence entre la
commune, et les régions, circonscriptions et postes administratifs puis
préfectures et sous préfectures est que, les seconds
bénéficient de moyens de transport de la part de l'Etat.
En somme, les collectivités
décentralisées dirigées par des autorités
déconcentrées ou non, disposaient des véhicules (mais
insuffisamment) pour leur fonctionnement. Elles servent de cadre
d'implantations pour des services.
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