2 - Fonctionnement de l'administration territoriale
Le Ministère de l'Intérieur était
chargé de l'administration territoriale du Togo depuis les années
1960 et avait sous sa tutelle les collectivités locales.
2.1- L'administration centrale
Au Togo, l'administration générale du territoire
ainsi que l'organisation territoriale étaient confiée au Ministre
de l'Intérieur. Il traite des questions relatives aux affaires
politiques et électorales, aux associations, à l'administration
pénitentiaire, aux cultes, à l'état des personnes et
à la police générale204. L'exécution de
cette tâche colossale est confiée à des structures
compétentes du département. Il s'agit du Cabinet, du
Secrétariat général, de la Direction de la police et de la
Sûreté nationale, et le Corps des gardiens de circonscription
(devenu le Corps des gardiens de préfecture à partir de 1981).
Chacune de ces structures, pour accomplir la tâche qui
lui est dévolue, avait besoin de moyens de déplacement. En effet,
les membres du Cabinet se déplaçaient pour établir les
rapports et les contacts du ministre avec le public (Agbodjan 1987 : 68) pour
suivre l'évolution des affaires politiques et celles liées
à la sécurité nationale.
Sur le plan administratif, les agents du Secrétariat
général, pour éviter de faire un travail malhonnête
et inefficace, circulaient à travers le territoire pour constater
l'évolution des activités et établir des rapports
conséquents au ministre. Il en va pour l'Inspecteur des affaires
administratives qui se rendait dans les préfectures et communes pour
exécuter les ordres du ministre et faire les contrôles
nécessaires (Gadegbekou 1992 : 8-9). Aussi, des tournées et
missions s'imposaient pour le règlement des questions
électorales, associatives et financières.
204 JOT du 16 juin 1967, décret n° 67 /114 du 18 mai
1967 portant attribution du Ministère de l'Intérieur et
réorganisation du Ministère de l'Intérieur, pp.
285-286.
En outre, les automobiles dont disposait ledit
Ministère ou celles réquisitionnées au Garage central,
servaient à joindre les collectivités
décentralisées à savoir les régions, les
circonscriptions et postes-administratifs devenues respectivement les
préfectures et sous- préfectures en 1981 et les communes pour
raison de service.
Il est tout à fait logique de dire que cette structure
était mal équipée en véhicules avec la restriction
suivie de la dégradation du parc automobile dans les années 1980
et 1990.
Vu la délicatesse de sa mission et surtout dans un
contexte d'insécurité, et les moyens de transport qui lui sont
affectés, il va sans dire que la division du service de
sécurité aurait été celle qui avait plus
bénéficié des véhicules au Ministère de
l'Intérieur (même s'ils restent insuffisants).
Selon Agbobli (1987 : 91-99), après l'attentat
manqué de Sarakawa le 24 janvier 1974, les complots des mercenaires en
octobre 1977, la série d'attentats à la bombe à
Lomé en 1985, c'était l'attaque terroriste du 23 septembre 1986
qui confirma les actions internes et externes de déstabilisation du
président E. Gnassingbé. Face à ces menaces, les moyens de
sécurité étaient renforcés y compris ceux de
transport routier.
Ainsi, après l'attentat du 23 septembre
1986205, nombre de véhicules étaient mis à la
disposition de la Sûreté nationale pour renforcer ses moyens de
sécurité dans la fièvre du 13ème Sommet
Afrique-France qui s'était tenue à Lomé du 13 au 15
novembre 1986. Elle a reçu affectation seulement entre le 5 et le 12
novembre, 38 voitures de 5 places206. Les véhicules ont
toujours été convoyés à la Sûreté
nationale. Elle en bénéficiait même de la part des pays
amis au Togo surtout pendant les troubles sociopolitiques du début des
années 1990 où elle a plus besoins de moyens de travail pour
rétablir l'ordre. En 1992, 23 voitures minibus acquises le
1er septembre et le 16 octobre 1992 sur don de la France, ont
été mises à sa disposition207.
Certes, elle a reçu en affectation nombre de
matériels roulants routiers, mais elle a vu plusieurs être
détruits lors de ces troubles.
Le Ministère de l'Intérieur avait, sous sa tutelle,
les collectivités locales.
205 Cet attentat a planté le décor de la
thématique nouvelle du terrorisme international lors de ce Sommet,
jamais abordée à l'occasion des conférences
précédentes.
206 Registre d'immatriculation du Garage central administratif,
n° 47.
207 Registre d'immatriculation du Garage central administratif,
n° 55.
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