3. 2- Les organismes internationaux
La décolonisation fut l'un des facteurs ayant
intensifié les relations internationales dans ce sens que les nouveaux
Etats indépendants agissent sur le plan international non plus à
travers leurs métropoles mais directement, avec les institutions et les
autres Etats. Leur premier réflexe après l'accession à la
souveraineté, est d'adhérer à l'Organisation des nations
unies (ONU) pour faire reconnaître leur nouveau statut.
Ainsi, après son indépendance le 27 avril 1960,
le Togo intégra t-il, le 20 septembre de la même année,
l'ONU. La voie fut alors balisée pour intégrer ces structures
spécialisées à savoir l'UNESCO, l'UNICEF, le PAM et l'OMS.
Celles-ci devenaient alors opérationnelles au Togo. Grâce aux
divers moyens y compris ceux roulants routiers qu'elles disposaient,
appuyaient-elles le Gouvernement togolais dans ses actions à travers des
projets. Une
camionnette acquise le 5 décembre 1974 et
immatriculée dans le compte de PNUD-Togo, était affectée
au PNUD - projet d'assistance à l'ODEF.
Les moyens de déplacement permettaient de convoyer les
matériels nécessaires pour la réalisation de leurs actions
et de faire circuler le personnel au service de ces institutions dans le cadre
de leur mission de développement et humanitaire.
En dehors de ces structures de l'ONU, d'autres comme celles de
l'Union européenne intervenaient aux cotés de l'Etat togolais en
finançant aussi des projets. Elles avaient des moyens de
déplacement routiers qui facilitaient leurs tournées et missions
de visite pour constater l'effectivité des activités de leurs
projets.
Au terme des projets, les matériels roulants
intégraient le patrimoine de l'Etat comme nous l'avons souligné
précédemment.
Mais, signalons que tout comme au niveau de services
étatiques, la mobilité du personnel et des biens des institutions
internationales à bord d'automobile était limitée par
l'insuffisance de désenclavement avant les années 1980.
En substance, les véhicules permettant d'assurer une
liaison plus ou moins rapide entre différents points
géographiques ont été d'un grand apport au fonctionnement
de l'administration centrale, des collectivités territoriales et des
institutions étatiques ou non. Cependant, la circulation automobile est
limitée sur le territoire togolais pour les raisons
évoquées précédemment.
De la veille de l'indépendance au début du
troisième plan quinquennal, les équipements de transport routier
ont connu deux phases. La première, allant de 1958 à 1966,
était caractérisée par une crise du fait du contexte
socioéconomique et politique défavorable. La seconde, qui va de
1966 à 1976, était marquée par un essor du trafic
automobile grâce aux deux premiers plans quinquennaux.
En effet, le réseau routier s'était
amélioré avec 7 170 km en 1976. Cette amélioration a eu
pour corollaire, l'évolution sensible, sans précédent, du
parc automobile togolais avec environ 19 990 véhicules
immatriculés entre 1967 et 1976. Les services de transport disposaient
donc, plus que par le passé, de moyens matériels pour mener
à bien leurs activités. Le trafic automobile administratif
était assuré à la fois par des sociétés
privées et par les structures étatiques. Ainsi, la SGGG, une
société privée ayant survécu au terme de la
colonisation, assurait-elle comme par le passé, le transport du
personnel et des matériels et
courriers de l'Administration dans le Nord-Togo en
correspondance du chemin de fer central, Lomé-Blitta. De son
côté, le Garage central administratif continuait de gérer
le parc automobile de l'Etat, de l'acquisition des matériels roulants
jusqu'à leur reforme. Il mettait à la disposition des services
publics et parapublics, temporairement des véhicules pour leurs missions
et inspections et leur en affectait pour les besoins de service
général.
Ces moyens de transport ont contribué à tourner
l'appareil administratif togolais. En effet, ils ont permis aux institutions de
l'administration centrale de l'Etat (la Primature puis la Présidence
à partir de 1961 et les Ministères) d'assurer des
déplacements de leur personnel et de convoyer leurs biens dans le cadre
de leurs attributions. Ses agents joignaient par les véhicules leurs
services techniques déconcentrés, unités de tutelle et
structures décentralisées (régions, circonscriptions,
poste administratifs et communes). Les services et les collectivités
s'attachaient les services des véhicules pour accomplir aussi les
missions qui leurs étaient assignées.
Toutefois, il faut signaler que la circulation automobile
administrative était limitée sur le territoire par manque de
fiabilité du réseau routier par endroit jusqu'aux années
1970 enclavant ainsi certaines régions. Celles-ci restaient en marge des
encadrements et des impulsions réguliers de l'Etat.
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