1.2- Un parc automobile bipolarisé
Dans les quatre premières années19 du
mandat français, le parc automobile togolais cessa d'être
exclusivement privé pour se bipolariser.
Ainsi, à côté du patrimoine automobile
privé, trouvait-on celui de l'Etat colonial.
Nombreuses étaient les sociétés
commerciales qui opéraient sur le territoire togolais. Il s'agissait de
la Société générale du golfe de Guinée
(SGGG), de John Holt, des sociétés Syrolibanaises, etc. Elles
disposaient chacune, pour la prospérité de leurs affaires
(exportations et importations des produits), des véhicules automobiles
destinés au transport des marchandises. Quelques autochtones et
fonctionnaires disposaient également des voitures privées.
Les automobiles, les motos et les vélos privés
furent souvent réquisitionnés pour le transport administratif
moyennant des remboursements d'indemnités réglementaires selon la
capacité du matériel et la distance parcourue20. Cet
état de chose s'explique par le nombre réduit des
véhicules dont disposait l'Administration.
18 Ce conflit a porté un coup dur aux
équipements de transport routier déjà vétustes ,
car ils ont souffert de manque de financements pendant cette crise qui a vu
l'essentiel des entreprises être dirigé vers l'effort de
guerre.
19 Les sources dont nous disposons ne nous
permettent pas de donner la date précise de création du parc
automobile administratif au mandat français. Le moins que nous puissions
dire est que le pouvoir colonial disposait des véhicules en 1924 dans la
mesure où il a été créé en cette
année un cadre et une école de conducteurs d'automobiles
administratives (confer JOT, 1924, arrêté n° 35 du 28
février 1924, pp. 94-96).
20 JOT, 1927, arrêté n ° 443 du 4
août 1927 allouant une indemnité spéciale et carburants et
lubrifiants nécessaires aux propriétaires d'une voiture
automobile à en affecter l'usage au service de l'Administration.
Toutefois, il faut signaler que le parc automobile
étatique avait connu une évolution au fil du temps.
Créé dans les quatre premières années de
l'Administration française, et composé de 51 véhicules
automobiles en 193221, il atteignit 59 véhicules en
février 193522. Un inventaire du 15 juin 1933 mentionnait que
34 véhicules administratifs étaient en service dans le cercle de
Lomé23.
Le patrimoine automobile du Togo sous mandat français
connut une évolution et ne cessa de s'élargir.
Ainsi, le nombre de véhicules (privés et
administratifs) en circulation sur le territoire togolais passa de 82 en 1925
(Tsigbé 2005 : 53) à 224 au 1er janvier 1926 puis
à 452 au 30 juin 1928 pour atteindre 645 au 1er mars
193024.
Le parc automobile administratif naissant s'est élargi
et le trafic routier togolais s'est accru. Cela nécessita la mise en
place des structures administratives de gestion du transport routier.
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