PARAGRAPHE II. LE SECRETARIAT PERMANENT
Le secretariat permanent assiste le Conseil des
ministres47. C'est un organe integre charge de l'administration
internationale de l'OHADA. Bien plus, il est la cheville ouvriére de
plus hautes autorites de l'OHADA. Par consequent, comme tout organe
administratif, le secretariat permanent assure le suivi des decisions entre les
sessions et constituent une sorte de permanence ou de bureau de liaison entre
Etats membres.
Il est d'une composition legére, voire trop
legére compte tenu de son role charniére entre les autres
organes. Son siege est etabli au Cameroun4M a Yaounde. Il est dirige
par un secretaire permanent nomme par le Conseil des ministres pour une duree
de 4 ans renouvelables une fois49. A son tour, il nomme ses
collaborateurs au prorata des critéres definis par le Conseil des
ministres.
45 Article 4O, al.1 du Traité de
l'OHADA du 17 octobre 1993
46 Article 41, al. 2
47 Article 3, al. 2
48Accord entre la République du
Cameroun et l'OHADA, relatif au siège du
Secrétariat permanent de l'OHADA signé à Yaoundé le
30 Juillet 1997
49 Article 40 du Traité de l'OHADA
du 17 octobre 1993
PARAGRAPHE III. L'ECOLE REGIONALE SUPERIEURE DE LA
MAGISTRATURE
A. Missions ou tâches
L'Ecole régionale supérieure de la
magistrature, ERSUMA en sigle, assure les taches suivantes :
- La formation des magistrats, auxiliaires et
fonctionnaires de la justice des Etats50.
- Initier, développer et promouvoir la recherche
en droit africain ;
- CEuvrer en liaison avec la CCJA et les hautes
juridictions des Etats membres, a l'harmonisation de la jurisprudence et du
droit, principalement dans toutes les matiéres relevant du Traité
;
- Accomplir toute mission conforme au statut qui lui
est conféré et qui pourrait lui 9tre assignée par le
Conseil des ministres ou son Conseil d'administration.
B. Organisation
Signalons, d'emblée, que l'ERSUMA est
dotée de la personnalité juridique et dispose d'une autonomie
administrative et financiére. Elle englobe tous les Etats membres et
comprend les organes suivants : le Conseil des ministres, le Conseil
d'Administration, le Conseil d'établissement et la
Direction.
50Décision n°
3/96/CM du 26 /09/1996, JO OHADA n°5 du 1er
/07/1998, p.4 fixant le siège de l'ERSUMA adopté par le Conseil
des ministres le 3/10/1995 ; JO OHADA n°5, 1er /07/1998,10
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a. Le Consei1 des ministres
Il est l'organe suprême de l'ERSUMA. A ce titre,
il
- définit la politique generale sur proposition
du Conseil d'administration ;
- adopte le rapport financier et le rapport
d'activités annuels lui soumis par le Conseil Administration
;
- fixe les contributions des Etats membres ;
- nomme le Directeur general et met fin a ses
fonctions sur proposition du Conseil d'Administration ; fixe la remuneration du
personnel de la direction ;
- a la competence pour modifier les statuts de l'ERSUMA
et proposer aux Etats membres la dissolution de celle-ci.
b. Le Consei1 d'Administration
Il etablit son propre reglement intérieur. Sa
mission consiste A :
o Adopter le budget et arrêter les comptes annuels
de l'ERSUMA ;
o Adopter les rapports d'activités et ceux
finances annuels avant leur transmission au Conseil des ministres ;
o Recevoir les concours financiers, et autres, des
organismes d'aide, internationaux, privés ou publics ;
o Fixer la preparation des quotas d'éléves
dans les Etats membres ;
o Nommer les directeurs des etudes et de stages, le
directeur des affaires administratives et financiéres, les enseignants
et les chercheurs rattachés a titre permanent a
l'école.
c. Le Consei1 d'étab1issement
Composé du directeur général,
président, du directeur des études et des stages, des enseignants
permanents, d'un représentant des enseignants vacataires, élu par
ses pairs, le Conseil d'établissement se réunit une fois par
trimestre et en session extraordinaire a l'initiative de son président
ou de la majorité de ses membres.
Le Conseil d'établissement est chargé
d'évaluer le niveau scientifique et d'assurer le contrôle des
formations dispensées.
d. La Direction
La Direction de l'ERSUMA est assurée par le
Directeur général, assisté du directeur des études
et des stages et du directeur des affaires administratives et
financiéres.
1. Le directeur général
Il est le responsable du fonctionnement de l'ensemble
des services de l'ERSUMA. En outre, il est nommé par le Conseil des
ministres, sur proposition du Conseil d'administration pour une durée de
trois ans renouvelable. Il a pour mission de :
v Mettre en oeuvre de formation adopté par le
Conseil d'administration;
v Nommer les enseignants et les chercheurs non
permanents ainsi que l'ensemble du personnel (sauf celui de la Direction)
;
v Proposer au Conseil d'administration la nomination des
enseignants et chercheurs permanents ;
v Exercer tout pouvoir qui lui est
délégué par le Conseil d'administration;
v Assurer l'articulation des différents
établissements nationaux de formation initiale des magistrats de
l'ERSUMA et dynamiser leur relations ;
v Collaborer avec les institutions nationales des
Etats membres ainsi qu'avec toute institution nationale, régionale ou
internationale pouvant aider a la réalisation des objectifs de
l'ERSUMA51.
40
2. Le directeur des études et des stages
Il est nommé par le Conseil d'administration,
sur proposition du Secrétariat permanent, pour une durée de trois
ans renouvelables une fois. C'est lui qui assure l'intérim du directeur
général en cas d'empe-chement, de démission ou de
décés de celui-ci. Il a pour mission de :
ü Proposer le contenu et l'organisation des
enseignements ;
ü Organiser les stages et la formation continue des
magistrats et auxiliaires de la justice ;
ü Proposer au directeur général la
formation des enseignants et la coordination des activités
pédagogiques ;
ü Animer et coordonner les activités de
recherche.
3. Directeur des affaires administratives
etfinancières (DAAF)
Il est nommé et remplacé dans les me-mes
conditions que le directeur des études et des stages. Il dirige
l'ensemble des personnels administratifs et de services en fonction a l'ERSUMA.
Il est le responsable, sous l'autorité du directeur
général et le contrôle du Conseil d'administration, de
l'ensemble des ressources financiéres et matérielles
de
51 J. ISSA SAYEGH et J. LOHOUES-OBLE,
op. cit, p. 119
de l'Ecole dont il assure la gestion. Il prépare
le budget annuel sous l'autorité du directeur général et
est assisté d'un agent comptable52.
PARAGRAPHE IV. LA COUR COMMUNE DE JUSTICE ET
D'ARBITRAGE
Dans l'espace OHADA, la Cour commune de justice et
d'arbitrage, CCJA en sigle, est la gardienne de la bonne application du nouveau
droit uniforme et harmonisé ainsi que de la
célérité des procés. A cet égard, pour
atteindre ce résultat, les Etats Parties doivent renoncer a une parcelle
de leur souveraineté. Ce faisant,, la CCJA est considérée
comme une juridiction supranationale53. Elle se substitue aux
juridictions nationales de cassation afin d'unifier l'interprétation du
droit uniforme issu de l'OHADA par les cours nationales de fond et
éviter un renvoi devant une juridiction de dernier ressort en cas de
cassation.
Quelle est la composition de la CCJA ? Comment
fonctionne-telle ? Quid de sa mission de contrôle et d'application du
Traité, des Réglements et Actes uniformes ? Nous
répondons, dans les lignes qui suivent, directement a toutes ces
questions et, par ricochet, a tant d'autres.
52 J. ISSA SAYEGH et J. LOHOUES-OBLE,
op. cit, p. 121
53 Jacqueline LOHOUES-OBLE,
Traité et règlement de procédure de la
CCJA, in Traité et Actes
uniformes commentés, Juriscope, 1999.
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